Ga-Rei, la bête enchainée – tome 2 d’Hajime Segawa
L’intrigue et les personnages se développent
Ga-Rei est une série qui parait prometteuse. Le tome 1 avait été très agréable à lire, même si on pouvait le qualifier de classique. Mais j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’éléments qui laissaient supposer que le titre avait vraiment les armes pour devenir moins ordinaire et se faire une place parmi les nouveaux shônens.
Je suis toujours indulgent sur le premier volume d’une série, parce qu’il faut forcément une phase d’introduction, souvent conventionnelle. Le potentiel d’un titre se voit plus lors des volumes suivants. Et souvent le deuxième volet permet d’y voir beaucoup plus clair sur la qualité.
Que nous réserve donc ce Ga-Rei 2? Confirme-t-il son potentiel? Ou bien est-ce juste une série comme tant d’autres?
Résumé de Ga-Rei, la bête enchainée 2 chez Pika
Kensuke s’inquiète de ne plus voir Kagura au lycée depuis leur dernier combat. Il se décide à prendre des nouvelles auprès de Kyôko qui lui dit qu’elle est en réalité à la montagne.
Elle est accompagné d’Iwahata afin de faire cesser les attaques de monstres sur des skieurs. Ils combattront notamment en surf, en dévalant les pistes.
De retour à l’hôtel, ils vont trouver Kensuke, accompagné d’Izuna. Après un repas, Kagura va se rendre aux bains afin de se relaxer un peu. Pendant ce temps, les hommes discutent ensemble, et notre jeune héros se demande pourquoi la jeune femme est si distante avec lui.
Alors qu’elle prend son bain tranquillement, Kagura sent que l’atmosphère se refroidit. Puis tout d’un coup, son bain se met à geler. Prise de court, celle qui est capable d’invoquer Byakuei, vêtue uniquement d’une serviette, se retrouve mal embarquée face à l’apparition d’un monstre.
Plus tard, Kensuke va s’interroger sur les derniers évènements et sur son futur. C’est décidé il va aider Kagura et il deviendra plus fort pour la protéger.
Entre-temps Yomi passe à l’action et on connait mieux ses desseins.
Un tome qui développe le background
Ce deuxième tome continue à introduire l’univers de Ga-Rei. Les personnages gagnent en profondeur et de nouveaux seconds rôles sont introduits ou beaucoup plus développés. De même, un background se dessine et des évènements importants sont introduits.
Au niveau des personnages, Kensuke prend conscience du nouveau monde dans lequel il a mis les pieds et de sa relation avec Kagura. C’est décidé, il deviendra plus fort pour la protéger, et cela tout en ayant conscience de la menace de Yomi.
Il m’a paru moins fade que lors du premier opus. Ce tome marque donc le début d’une recherche d’amélioration de ses compétences et de recherche de puissance. Cette quête, pour devenir fort et être capable d’aider son amie, est assez classique, mais promet, néanmoins, d’être intéressante.
Pour Kagura, on en apprendra une peu plus sur elle et son passé et notamment sa relation avec Yomi. Elle aussi gagne en intérêt. Son combat dans le bain et son passé la rende plus charismatique.Le duo qu’elle forme avec son ami lycéen évolue et petit à petit les deux se font de plus en plus confiance. On sent que leur duo sera central et qu’ils vont affronter les épreuves ensemble.
Mais ce tome est marqué par une plus grande importance des personnages secondaires. Tout d’abord il y a l’agence, qui n’avait été abordée que brièvement. Là, on voit plus longtemps les membres qui la compose. Et bonne surprise, chaque membre possède un attrait. Par exemple, Iwahata, sous ses airs de brute épaisse, cache un coté très « inattendu ». L’héritière de la famille principale, Kyôko, prend part à l’action et dévoile ses capacités et un peu d’elle. Son combat se révèle passionnant. Elle doit user de toutes ses compétences pour arriver à ses fins. Mais en même temps, elle montre une certaine faiblesse. Elle aussi, par fierté en tant que membre de la famille principale, va chercher à devenir plus forte.
On retrouve aussi Noriyuki Izuna. Ce personnage est très intrigant. Il semble faire partie intégrante du passé mais aussi du futur de Kagura et de Yomi. On sent qu’il a un rôle très particulier. Mais au-delà de son implication dans la trame globale, Izuna est un personnage intéressant, puisqu’il rajoute un petit humoristique et décalé.
Dans ce listage et développement de personnages, on retrouve un code de ce type de manga. personnellement, même si c’est pas ce qu’il y a de plus innovants, j’aime ça. Comme je le répète souvent, j’ai habituellement plus de sympathie pour les personnages plus secondaires. Ils se révèlent souvent plus profonds, plus nuancés et plus intéressants que le personnage central.
Donc cet aspect là, ne me dérange absolument pas. Au contraire.
Ce Ga-Rei, tome 2 met aussi beaucoup en avant Yomi, qui semble être le méchant principal, et sa bande. On apprend énormément de choses sur elle, sur son passé et ses actes sanglants. Sa relation avec l’héroïne semble particulière et au cœur même du scénario. Tout ça laisse présager de bonnes choses pourr la suite, puisque ça ouvre pas mal de possibilités « scénaristiques ».
Cette dernière révèle aussi son plan inquiétant, posant ainsi les bases du scénario des prochains tomes. Du coup, très rapidement, on sort de la simple chasse aux « démons » pour rentrer dans un trame plus globale (et vous savez à quel point j’aime quand on a une intrigue vaste).
Ce manga a également une atmosphère particulière mais que je trouve efficace. Il conjugue habilement modernité et tradition. Moderne parce que, le décor se situe dans un japon contemporain avec des jeunes modernes. Tout cela se voit dans leur style, leur habillement, les décors et les objets. Mais en même temps, il y a un aspect tradition très présent. Bien que je ne sois pas spécialiste, on sent que les références aux croyances et légendes japonaises sont nombreuses, notamment par le biais des monstres, des invocations et pouvoirs.
De plus, Hajime Segawa alterne entre ambiance sombre avec l’aspect des monstres et le danger qui plane, et un coté plus léger, plus frais. Il n’hésite pas à montrer les morts, même si ces derniers sont innocents. Ce ton contraste avec certaines scènes plus légères (comme par exemple la scène du bain, avec un peu de fanservice) et avec le coté « lycéens » des héros.
Plus on avance dans le tome, plus la menace grandit et plus on sent une certaine tension s’installer. Le mangaka gère bien le rythme de ce tome. On ne s’ennuie pas à la lecture. Il jongle très bien entre les phases d’actions, de réflexion et d’interrogation et les révélations
Et pourtant malgré tous ces développements et approfondissements, on sent que ce tome risque de marquer un tournant. Les évènements sérieux vont commencer : la menace est réelle et le danger imminent.
Graphiquement, ça reste de bonne facture, même si je trouve les personnages un poil légers. Ca manque un peu de finesse, d’expressivité. Par contre la mise en case, les décors et le découpage sont bons.
Pour conclure Ga-Rei confirme la bonne impression laissée initialement. Je sentais le potentiel, et ce deuxième volume confirme mes soupçons. Beaucoup de choses sont creusées : des personnages plus détaillés et plus nombreux, un intrigue qui gagne en intensité, un background qui s’étoffe.
C’est un shônen avec qu’il faudra compter, sous réserve que la suite soit du même acabit.
Et vous qu’en avez-vous pensé? Trouvez-vous que le titre se développe et devient intéressant?
Le gros de la relation passée entre Yomi et Kagura est narrée dans l’anime Ga-Rei -zero-, qui est sans doutes meilleur que le manga.
Le problème est que ce qui est conté dans l’anime et le manga sont difficilement compatibles, au delà de différences factuelles, on a surtout du mal a voir comment les Kagura, Yomi et Noriyuki du manga on pu être, 2 ans auparavant, ceux de l’anime (et vice-versa).
@Tetho : L’avantage dans mon cas c’ets que je n’ai pas vu l’anim’. Je suis donc vierge de préjugé.