. Front Mission – Dog Life and Dog Style – tome 1 | Fant'asie
Kameyoko 27/02/2012 2
Front Mission – Dog Life and Dog Style – tome 1
  • Scénario
  • Graphisme

Front-Mission - Dog Life and Dog Style - tome 1

Front Mission – Dog Life and Dog Style – tome 1 de Yasuo Otagaki et C.H Line

Une vision sans concession de la guerre

Font Mission – Dog Life and Dog Style est une adaptation en manga de la série de jeux vidéo : Front Mission. Rien que ce point suffit pour se montrer méfiant quant à la qualité de ce seinen, tant les adaptations de jeu vidéo sont souvent de qualité « discutable ».
Ne connaissant pas le jeu vidéo de base, je ne sais pas si c’est une adapation fidèle, si ça reprend la trame et le point de vue adopté, ou bien s’il s’inspire seulement de l’univers pour un scénario original

Front Mission – Dog Life and Dog Style – tome 1 de Yasuo Otagaki et C.H Line est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 26 janvier 2012.

Résumé de Front Mission – Dog Life and Dog Style 1 chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

Deux superpuissances se disputent l’île d’Huffman, dans l’océan Pacifique. Un cessez-le-feu fragile tient depuis vingt ans, mais la tension monte et la guerre est sur le point de reprendre. Quand le journaliste Akira Matsuda rejoint l’équipe de télévision japonaise qui couvre le conflit, ni lui ni ses collègues ne se doutent de ce qui les attend…

Un seinen coup de poing

Front mission : Dog Mission & Dog Style est une autre adaptation vidéoludique en manga de l’éditeur Ki-oon. Ce dernier a déjà sortie des adaptations comme la série des « Tales of » avec une qualité parfois discutable.
Mais avec ce manga, on passe dans une autre dimension, celle d’un seinen dur mais très réussi, qui ne donne pas du tout l’impression d’être une adaptation. On a vraiment le sentiment que c’est une création originale.
N’ayant pas joué au jeu de base, je ne ferai donc ni parallèle, ni comparaison.
Font Mission : Dog Mission et Dog style montre très rapidement son parti pris, à savoir montrer que la guerre c’est moche, sale, violent et que tout le monde trinque. Dès les premières pages, comme une sorte de mise en bouche, nous avons le droit à des cases assez dures représentant les atrocités de la guerre et les dommages collatéraux avec ses morts, humiliation, profanation de cadavres, viols…
Clairement, le titre n’est pas à mettre entre toutes les mains. Le propos est dur, assez crédible et violent.

Ce manga ne se contente pas d’être un simple récit d’une guerre opposant deux grosses alliances armées, chacune utilisant des méchas pour s’affronter. Il n’est point question de batailles héroiques et de prouesses militaires. Non, ici Yasuo Otagaki nous livre un seinen sans concession, qui adopte un point de vue neutre. Neutre, dans le sens où on le mangaka ne cherche pas à désigner un méchant et un gentil. Il s’intéresse aux effets de la guerre, notamment en s’intéressant aux civils (même si, pendant quelques pages on suit le parcours de pilotes).

L’histoire bénéficie d’un bon background puisque les deux grandes puissances militaires revendiquent l’ïle d’Huffman et se sont déjà fait la guerre il y a une vingtaine d’année. L’île, divisée en deux, est sous le coup d’un cessez-le-feu précaire.
Petit à petit, mais rapidement, on voit la tension croitre jusqu’à l’irréparable : la guerre pour des raisons aussi futiles qu’elles seront lourdes de conséquences.

L’essentielle de l’histoire se fait via le point de vue de Akira Matsuda, journaliste japonais un peu idéaliste qui est loin d’imaginer ce qui signifie la guerre, qui viendra remplacer Leona qui veut juste revoir sa famille et rentrer au pays. Nous ferons aussi connaissance avec l’assistant Inuzuka, plus discet, qui va se muer en véritable reporter de guerre, froid presque insensible aux évènements, mais diablement efficace.
Narrer cette histoire via leur point de vue est une bonne idée. Car au final il s’agit de civils, peu habitués au conflit, qui se retrouvent coincés dans cette escalade de violence. Mais leur statut de journaliste permet au lecteur de mieux comprendre ce qu’il se trame et donc avoir un certain niveau d’information. De plus le choix des journalistes, a aussi une portée critique sur le traitement médiatique des guerres. Via ces personnages et leurs réflexions, il y a une mise en exergue entre l’information diffusée, souvent brièvement et de façon impersonnelle, et la réalité et les souffrances d’une guerre. Une portée intéressante entre vivre les évènements et ce qu’on voit au journal télé.
On ressent bien à quel point ils sont vulnérables et comment la situation est précaire. Certains usent même de drogue pour tenir le coup, utilise leur influence ou leur physique pour essayer de s’en sortir.

Les différents protagonistes ont un traitement bien pensé. Entre le nouveau qui arrive et qui sous-estime la tension ambiante et ce qu’est la guerre. Celle qui est en place et qui ne veut qu’une chose, quitter l’île et revoir sa fille. Et puis, il y a Inuzuka qui arrive à trouver sa voie en devenant reporter de guerre avec un froid détachement presque malsain.

Au cours du récit, les personnages vont évoluer, interagir et de nombreux rebondissements vont ponctuer leur parcours. Le lecteur va s’attacher à eux, s’inquiéter pour leur survie et vivre la guerre via leurs yeux.

A la fin du tome, nous suivrons deux soldats sortant de leur campagne et devenus de pometeurs pilote de Wanzer (sorte de méchas, lourdement armés). Nous les suivrons de leur campagne jusque sur le front avec leur mécha. Et ce premier combat les confrontera aux réalités de la guerre.
C’est un récit très immersif, rythmé, bien narré et au propos dur et critique. Un manga intelligent mais aussi avec un côté divertissant. L’histoire se déroulant dans un futur proche, la guerre est assez technologique avec des méchas (humm) classes. Il y aussi des explosions, des morts, des combats, des drames… Donc assez addictif comme manga, même si l’accent est plus mis sur les victimes collatérales que sur les militaires..

Graphiquement , le trait réaliste de C.H Line convient bien à ce type de récit et ne fait que ressortir l’aspect un peu documentaire, réaliste et sans concession du tire. Son style réaliste, avec des planches fournies et détaillées renforcent l’immersion et vient vraiment souligner le propos du scénariste. Le découpage est soigné et efficace. J’ai quand même eu l’impression que ce C.H Line était un poil moins bon sur les phases plus d’action. Je ne sais pas comment vont êtres les volumes suivants, mais ça sera à surveiller. car pour le moment, l’action pure et dure, les combats de méchas ne sont pas si présents que ça.

 

Pour conclure, Front Mission – Dog Life and Dog Style – tome 1 fait forte impression. C’est un excellent début, qui se montre, dur, critique. Une vraie claque. La sensation de neutralité du récit permet un renforcement du propos et des horreurs de la guerre. On est embarqué, du coté des civils, dans ce conflit armé et tous les malheurs qui en découle. Un récit intelligent de Yasuo Otagaki, bien mené, avec un point de vue intéressant pour une plongée immersive dans une guerre horrible.

Le tout est mis en image par un C.H Line efficace avec son style réaliste, détaillé permettant de souligner encore plus la rudesse du contexte géo-politique.

 

Un manga que je n’attendais pas, mais qui ma mis une claque. A confirmer par la suite.
E vous qu’en avez-vous pensé ? Un manga choc ?

2 commentaires »

  1. Sabine Delavigne 19/05/2021 at 10:52 -

    Très chouette histoire. Évidemment il y a des robots géants (même si c’est tactiquement idiot), évidemment il y a de l’héroïsme, mais il y a surtout de la mort stupide et du bellicisme crétin. Mais en gros, l’histoire est passionnante.

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