
Etoiles, Garde-à-Vous! (Starship Troopers) de Robert A. Heinlein
Vu le succès du film on va remettre “Starship Troopers” dans le titre…
Sous ce titre, se cache en fait le roman qui a inspiré / dont est adapté le film de Paul Verhoeven, Starship Troopers. J’imagine d’ailleurs que l’adjonction du titre en anglais n’existait pas sur la version française du roman avant le succès du long métrage.
Le film a ses farouches détracteurs, mais également un essaim de fans… Je fais parti de cette seconde catégorie, cela fait longtemps que je m’étais promis de lire le roman, et c’est désormais chose faite…
Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler ni du livre, ni du film, Etoiles, Garde-à-Vous! est un roman de science-fiction, initialement publié sous forme de série dans le magazine The Magazine of Fantasy & Science Fiction, puis publié dans sa version roman en 1959.
En 1960, il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman… Le film quant à lui est sorti en 1997, et n’a pas pris une ride! (comment ça je suis pas objectif?)
Barbie et Ken dans l’espace…
En grossissant les traits, le film de Verhoeven nous comptait les aventures de Barbie et Ken dans l’espace avec leurs amis “Nazis” s’en allant tuer du méchant Alien…
Ici, exit Barbie, on ne suivra que les aventures de Ken, alias Johnnie Rico, jeune étudiant s’engageant dans les troupes de l’infanterie mobile…
Cet engagement dans le service, permettra à Rico d’obtenir son statut de “citoyen” et d’acquérir ainsi son droit de vote…
Nous suivrons ainsi le parcours initiatique de la jeune recrue Rico, de son passage au camp d’entraînement, à ses missions sur des planètes infectées d’arachenides (nom donné aux extraterrestres locaux).
Nous l’accompagnerons ainsi aussi bien au combat qu’en cours d’histoire de philosophie et de morale…
Devenir citoyen…
Si le film faisait la part belle à l’action il n’en est rien ici, l’action est réellement reléguée au second plan et on ne doit compter que 2 ou 3 scènes d’actions sur l’intégralité de ce récit, et c’est tant mieux car la force du livre n’est pas là…
D’autant plus que les scènes d’actions sont beaucoup moins intenses que celles du film.
En effet, les membres de l’infanterie mobile ont ici recours à de lourds scaphandres de combats motorisés qui les rendent surpuissants et écrasent facilement tous cafards qui se présenteraient devant eux… L’ajout de mini bombes atomiques à ces tenues de guerres rend les affrontements quelque peu inégaux.
Aussi, par rapport au film on perd en intensité dans les affrontements, et surtout en tension, tant les troupes de l’infanterie mobile semblent intouchables… Et évidemment l’aspect “gore” qui était présent dans le film disparaît également…
Mais en contre partie en creusera tout ce qui faisait l’intérêt du film, c’est-à-dire le monde dans lequel se déroule cette histoire…
La civilisation qui nous est présentée a, en plus d’avoir conquis les étoiles, la particularité d’être dirigée par des anciens militaires ; effectuer son service dans l’armée pour une durée d’au moins deux ans est obligatoire pour pouvoir voter.
La raison invoquée en est simple, si on a accepté de sacrifier sa vie pour défendre les autres, on ne votera pas en pensant à sa petite personne mais dans un but plus large – celui de l’humanité elle-même.
Si ce système peu paraître élitiste ou discriminatoire il n’en n’est rien. En effet, toute personne peut faire son service militaire, il existe des postes pour tout un chacun, mêmes les personnes handicapés, aussi le choix de devenir citoyen est accessible à tous, et ne relève finalement que d’un choix moral.
Au surplus, une personne quittant son affectation militaire pour retourner à la vie civile avant d’avoir effectué sa période légale de service, ne sera jamais sanctionnée il n’accédera simplement pas au stade de citoyen.
Toutes les théories soutenant ce principe de base sont généralement apportées lors des cours d’histoire et de philosophie que suit Rico à l’académie militaire, si un tel mécanisme narratif a déjà était vu plusieurs fois avec plus ou moins de réussite, il est ici très bien intégré au récit…
L’autre point important est le cheminement de Rico notamment à travers son entraînement (étalé sur de très nombreuses pages) dans le camp militaire. Il évoluera du statut de jeune homme à celui de citoyen, mais cet apprentissage se fera dans la douleur…
Si chacune des épreuves subies par un aspirant à l’infanterie semble ici ridicule et cruelle, l’auteur, par l’intermédiaire de son protagoniste, semble considérer que c’est un mal nécessaire pour atteindre un but plus large…
Robert A. Heinlein est un ancien militaire. Il est certain que cet ouvrage est autant une forme de déclaration d’amour à ses anciens camarades, qu’une critique acerbe de certaines pratiques dégradantes employées par l’armée…
Cette forme d’ambivalence est certainement ce qui rend ce livre (et son adaptation cinématographique) si sujet à polémique, le lecteur se retrouvant finalement seul devant des idées fortes, bien construites mais souvent antagonistes.
Les différentes théories proposées dans cet ouvrage sont relativement bien développées, et on ne vous demande aucunement d’y adhérer pour apprécier le roman, ce n’est pas un livre de propagande ! Toutefois, elles existent, force à réfléchir et en tout état de cause permettent à Robert A. Heinlein de nous présenter un monde cohérent dans lequel prend place une histoire qui ne sert finalement que de faire valoir à ce dernier.
Je ne rentrerai pas ici dans les différentes polémiques, je ne chercherai pas les différentes explications et études faites sur cet ouvrage et son auteur, je vous dirai simplement que j’ai apprécié cette lecture, et qu’elle complète parfaitement le film de Paul Verhoeven.
Avez vous lu cet ouvrage? Avant ou après avoir vu le film? Faites vous parti des gens gens ayant apprécié ou détester cet ouvrage/film?
Etoiles, garde à vous
Cet ouvrage est avant tout destiné aux nostalgiques de l’armée, heinlein comme hubbard ont fait un passage par la case bidasse.
Une longue présentation du service militaire sur fond de « la guerre est un sale boulot mais il faut bien que quelqu’un le fasse. » Toutefois il ne manque pas d’une certaine pas d’une certaine poésie stylistique qui nous entraine assez facilement.
Il ne faut pas s’attendre à de grands combats épique, les scènes de guerre contre des insectes géants ne se déroulent que sur les 50 dernières pages et sont plus là pour nous rappeler que dans l’immensité de l’espace les hommes ne sont guère plus que des insectes.
Et les plus grands des combats est avant tout contre soi-même et ses peurs (idée proche de la scientologie) et ce combat nous mène à devenir des Hommes.
L’idéologie véhiculée est relativement malsaine, bien fondé de la peine de mort et des châtiments corporels…
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