. Duds Hunt de Tetsuya Tsutsui | Fant'asie
Kameyoko 21/05/2010 3

Duds Hunt, the Network Survival Game de Tetsuya Tsutsui

Une chasse à l’homme violente et à rebondissement

Duds Hunt est un one-shot de Tetsuya Tsutsui. Il met en scène un ex-voyou, qui va retomber dans la violence en participant à un jeu de chasse à l’homme où il faut survivre et trouver les autres participants.

Duds Hunt, the Network Survival Game est édité par Ki-Oon et est disponible depuis octobre 2004.

Le mangaka, Tetsuya Tsutsui est aussi connu pour avoir sorti deux autres titres très prometteurs, que je n’ai pas encore lu, mais dont j’ai entendu beaucoup de bien : Manhole (en 3 tomes) et Reset (un one-shot).

Résumé de Duds Hunt chez Ki-Oon

Nakanishi est un ancien délinquant au passé trouble, qui a séjourné en maison de redressement quelque temps. Il essaie de se libérer de son passé et tente de s’insérer dans la société. Il arrive à décrocher un poste dans une société d’assurance.

Mais ce travail ne le passionne guère, à cause de la monotonie de ces tâches et parce que son supérieur le provoque régulièrement en appuyant là où ça fait mal : son passé de délinquant.

Un jour, une de ses connaissances sur le web, Eksam, lui propose de participer à un jeu où il pourra gagner rapidement pas mal d’argent et accessoirement se libérer de son stress. Pour cela, il doit se rendre sur le site de « Duds Hunt« .

Cette page web invite les participants à s’inscrire à ce jeu, dont les règles sont assez simples.

Chaque participant est muni d’un téléphone portable appelé le « pointeur » et d’un PDA permettant de localiser ses adversaires mais qui sert aussi pour être repéré.

Le but est de récupérer le pointeur des autres joueurs, ce qui rapporte 100 000 yens. Une seule règle : tous les coups sont permis.

Dès sa première partie, Nakanishi se fait un peu d’argent et voir ressurgir une sensation qu’il connait bien : l’excitation de la violence.

Très vite, il va s’y consacrer à plein temps. Mais mesure-t-il tous les risques? Et surtout qu’est-ce que ce jeu? D’où vient-il?

Une chasse aux pointeurs sans pitié

Duds Hunt est un manga comme j’aimerais en lire plus. D’une part parce que c’est un one-shot et que ce type de format est relativement rare, et d’autre part parce que c’est de qualité.

Ce titre a deux principaux attraits; le premier étant cette histoire de jeu extrême où tous les coups sont permis, où le chasseur est aussi une proie. Le second est que derrière ce jeu se cache quelque chose qui nous sera révélé à la fin et de belle façon. Donc, oui, il y a aussi un scénario, ce n’est pas que de la chasse à l’homme un peu perverse.

Concernant le deuxième point, le déroulement de Duds Hunt, ne laisse pas spécialement présager d’une fin comme celle-ci.

Personnellement, je me suis posé pas mal de question sur le pourquoi et le comment du jeu, mais sans pour autant m’attendre à une réponse.

Pourtant c’est bien ce que nous propose le mangaka. Et cela est bien trouvé, parce que c’est assez inattendu et bien pensé. En reprenant des éléments disséminés, l’air de rien, au fil du tome, l’auteur nous propose une vraie fin et une justification à tout cela. Il aurait très bien pu choisir de se concentrer uniquement sur ce jeu pervers, et de simplement suivre le héros dans ce survival. C’est ce qu’il fait durant une immense majorité du titre. Et d’un coup, sans avertissement, tombe cette fin marquante. Ce qui confère un peu plus de profondeur au titre qui n’est plus uniquement qu’un défouloir.

Pour en revenir au premier attrait, il est plus primaire. Voir un jeu mélangeant survival, traque et violence est toujours jouissif pour le lecteur (sous réserve que ce type d’œuvre lui plaise. Je ne suis pas sûr qu’une fondue de shôjô ou Boy’s love apprécie).

Forcément avec une thématique comme celle-ci, le titre ne fait pas dans la dentelle. c’est violent, pervers et gratuit…. mais que c’est bon. Ce n’est pas étonnant de faire le rapprochement avec Battle Royale. Pourtant, il y a quand même beaucoup de différence.

La première, c’est que, là, ceux qui sont dans le jeu l’ont voulu. Ensuite chacun choisit son style et ses armes. Et enfin, la grosse différence, c’est que chaque participant peut localiser sa cible, tout en étant repéré aussi.

Cette possibilité ouvre la voie à quelques possibilités intéressantes. Notamment Tetsuya Tsutsui passe quelques pages à nous expliquer les « profils » des différents joueurs : ceux qui fuient dès qu’ils ont récupéré un pointeur, les « hyènes », les snipers…

Cette partie là est pas mal faite, parce qu’on fonction des informations du PDA, et du comportement des cibles, le héros est capable d’identifier le type de joueur que ce sera et donc d’agir en conséquence.

De fait, c’est un peu moins bourrin qu’au premier abord. Donc, les « éliminations » de joueurs seront diversifiés.

Personnellement, j’aime ce genre de thématique, surtout qu’ici c’est bien fait. On ne s’ennuie pas une seconde, c’est dynamique, plus stratégique que prévu, un peu subversif et avec quelques rebondissements qui pimentent le tout.

Le mangaka a fait preuve de beaucoup de talent en arrivant, en seulement un tome, a crée un personnage : Nakanishi, intriguant, avec un certain background et travaillé; et en proposant une narration très bonne, très fluide bien construite.

Il le prouve une nouvelle fois, avec une petite histoire courte en fin de volume, spéciale, mais qui se révèle être très bonne, très tourmentée. Si le récit principal ne suffisait pas pour se convaincre du talent du monsieur, cette petite histoire devrait définitivement vous convaincre.

Le dessin est superbe, assez simple mais fin et maîtrisé. La mise en case, les angles choisis sont efficaces.

Pour conclure, Duds Hunt est un superbe divertissement. La partie avec le jeu cruel et sadique, est très divertissante et efficace à souhait. Mais ce qui est fort, c’est qu’au delà de ce survival game, il y a vraiment un scénario derrière avec une volonté de proposer une vraie fin et qui a été pensé dès le départ. Tetsuya Tsutsui va plus loin que ça, et propose une narration fluide, ponctuée de petits rebondissements qui donnent plus de profondeur à ce titre, pour finir sur une fin que l’on ne voit pas venir.

Le tout est servi par un dessin de bonne facture et efficace, ainsi qu’une très bonne édition (contenant une histoire supplémentaire de qualité et en couleur.).

On en regretterai presque qu’il n’y ait qu’un volume.

Avoir un one-shot et de cette qualité n’est que trop rare. A posséder et découvrir.

Et vous qu’en avez-vous pensé? Avez-vous vu venir la fin? A part Reset, quels sont vos les autres one-shot que vous appréciez?

3 commentaires »

  1. gojy 21/05/2010 at 11:25 -

    Mon one shot par excellence et l’un des must du genre à mon sens.

    Avec un héros qui se lâche de plus en plus et un final rocambolesque c’est une narration comme je les aime.

    Avec reset c’est du grand art que nous livre l’auteur et je dois dire qu’a ce jour j’ai peu ou pas de one shot (mais je suis pas super friand du genre j’ai assez de mal avec le format) du même niveau.

    Je regrette un peu une suite savoir comment la psyché de personnage final évolue mais bon je trouve la conclusion est assez sympa.

    définitivement un grand manga.

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