
- Scénario
- Graphisme
Draw – tome 1 de Saki Okuse et Chako Abeno
Une histoire de sorcières
Draw (Majo no Nemuru Umi De en VO) est une des dernières nouveautés de Delcourt (maintenant Delcourt/ Tonkam). Avec sa couverture et son titre mystérieux, difficile de savoir ce que nous réserve ce titre. Surtout que le « Draw » n’a rien à voir avec une thématique sur le dessin.
Le synopsis nous renseignera plus sur ce seinen.
Draw, dans l’océan où dort une sorcière – tome 1 de Saki Okuse et Chako Abeno est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis le 20 avril 2016.
Résumé de Draw 1 chez Delcourt
Résumé de l’éditeur :
Kai Hashiba, dont la jeune soeur est morte quand elle était petite, arrive dans un lycée catholique de Hiratsuka. Un jour, en rentrant de cours, il découvre les étranges pouvoirs de Dorô Yomi, une élève de sa classe qui revient de l’étranger.
Kai reçoit un choc. Le lendemain, Mai Kirame, une nouvelle élève, se présente à lui…
Magie Blanche et Magie noire
Je ne m’arrête que rarement sur le synopsis, mais je ne pouvais pas ne pas le faire ici. Déjà en soit, il n’est pas folichon et ne donne pas envie de découvrir le titre. Mais surtout dès la première phrase, il spoile !
Car les premières pages introduisent Kai et sa soeur Fû dans une relation un peu particulière au début. Et petit à petit, on comprend ce qui perturbe lors de la lecture.
Or là, Delcourt gâche complètement ce petit rebondissement, qui pour le coup, était assez intéressant et bien mené. Je ne comprend pas pourquoi avoir fait ça !?
Passons sur ce point de détail et concentrons nous sur l’histoire. Elle se focalise sur Kai, qui est toujours en compagnie de sa soeur Fû, qui se permet d’être très franche avec lui. Lors d’un trajet en transport, il va tomber sur Dorô Yomi, une fille de sa classe qu’il ne connait que très peu. Mais il va se passer un incident obligeant Dorô à se dévoiler. Dès lors, le garçon va entrer dans un monde fait de sorcières et de magie, et pas toujours de la magie positive. Surtout avec l’arrivée de Mai.
Sauf que cettte notion de magie est pour l’instant mal exploitée. On comprend qu’il y a une magie « blanche » et « noire ». Sauf que la blanche, matérialisée par Dorô (qui s’apparente à un « Draw » prononcé à la japonaise) est assez énigmatique et on ne comprend pas trop ce qu’elle est. La noire quand a elle, tombe dans le cliché de l’ésotérisme érotique avec un peu de morbide dedans. Je n’ai d’ailleurs pas apprécié la façon dont elle use de son pouvoir. A la fois gratuit, trop explicite et dérangeant. Le fanservice sera souvent présent, avec un recours récurrent aux plans culottes et pas toujours très finement. Mais au-delà de ça, les personnages souffrent d’une caractérisation bancale. On ne sait pas grand chose des personnages, de leur caractère, de leurs motivation… Si bien qu’on ne s’y attache pas du fait d’une introduction mal fichue. Même Kai est un peu loupé alors que son lien avec sa soeur Fû aurait du lui donner une certaine consistance.
De plus, cela va au-delà des personnages puisque même l’histoire est brouillonne. Les enjeux apparaissent tardivement, et ne se montrent pas des plus palpitants. Surtout que les éléments fantastiques sont trop peu esquissés pour passionner. Ils tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Tout n’est pas limpide. Surtout que la lecture manque de rythme. Les rebondissements ne sont pas très nombreux et manquent d’impact. Si bien qu’à la fin de la lecture, on ne sait pas trop quelle orientation va réellement prendre le titre. On sent bien l’affrontement des sorcières, mais pourquoi ? comment ? Et quel sera le rôle de Kai ? Malgré tout, on sent un peu du potentiel avec plein de points en suspens. Surtout compte-tenu de la fin du tome qui permet de plus apprécier ce volume et de croire (un peu) au futur de ce titre.
Clairement Draw souffre de l’écriture pataude de Saki Osuke, qui manque de piquant et surtout de clarté. Tout ça fait que la lecture est poussive. Surtout que cela n’est pas sauvé par un graphisme de qualité. En effet, Chako Abeno propose un dessin assez quelconque. Le charadesign est souvent raté avec des personnages qui ne dégagent pas de charisme. Les décors déçoivent aussi. J’ai eu l’impression d’un travail presque de commande et mécanique. Comme s’il n’insufflait aucune personnalité et volonté dedans.
Pour conclure, Draw, dans l’océan où dort une sorcière – tome 1 de Saki Okuse et Chako Abeno est une introduction maladroite et qui peine à convaincre. Si la fin se montre un peu intéressante, toute la phase de présentation du concept et des personnages est un peu bancale. Le récit peine à se mettre en place, et même en refermant le tome, on ne sait pas trop où veulent en venir les auteurs. Les personnages manquent de substance malgré un artifice sympa sur Fû. La magie pour le moment est obscure et s’utilise parfois de manière « érotique » morbide, mais avec cette impression de gratuité.
Attendons de voir le prochain volet, voir comment tout cela se décante. Mais pour le moment, ce premier opus ne donne pas forcément envie de lire la suite. Mais quelques éléments permettent de rester un minimum optimiste à défaut d’être enthousiasmé !
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez- vous été déçu comme moi ?
Durant les confinements, j’ai emprunté ce livre chez ma petite sœur. J’avoue qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre le déroulement de cette histoire, car les dessins sont très jolis et beaucoup de personnages se ressemblent.
Merci de finir cet article par une note d’optimiste. Car arrivé au 2 tiers de la critique on n’a pas trop envie de l’ouvrir.