[Dossier Seigneur des Anneaux] Critique du livre « La Communauté de l’Anneau »
La Communauté de l’Anneau – Premier tome de la trilogie du « Seigneur des Anneaux » de J. R. R. Tolkien
Voilà! On rentre dans le vif du sujet de ce dossier sur « le Seigneur des Anneaux« avec un premier article. Quoi de plus logique que de commencer avec une critique du premier tome de cette trilogie à savoir la « Communauté de l’Anneau« .
S’attaquer à ce mastodonte de la fantasy et plus généralement de la littérature de l’imaginaire n’est jamais une chose aisée. C’est une œuvre qui a tellement été lue, tellement abordée et tellement marquée l’imaginaire collectif qu’il est difficile d’en faire la critique. D’une part parce que tout le monde connait ce titre, beaucoup de critiques ont été déjà été faites et souvent elles sont très pointues et développées; et d’autre part parce que cette trilogie a eu un tel impact qu’elle suscite des passions extrêmes (qu’on soit pro-SdA ou anti-SdA).
Il est donc difficile, pour celui qui s’attèle à la tâche de « critiquer » ce monument, d’être le plus objectif possible afin de garder un certain œil critique. Dans mon cas, je ne le cache pas, je suis un fervent admirateur du Seigneur des Anneaux et des autres œuvres majeures liées à la Terre du Milieu comme Bilbo le Hobbit ou le Silmarillion, tout en n’étant pas un « extrémiste ». L’enjeu de cette critique est double pour moi : essayer d’être objectif tout en essayant d’intégrer un petit enthousiasme subjectif nécessaire, selon moi, pour aborder une telle œuvre. Pour rappel c’est, après la Bible et le Petit Livre Rouge de Mao Zedong, le livre le plus vendu au monde.
Une œuvre phare de la fantasy
La Communauté de l’Anneau (The Fellowship of the Ring en Vo) de John Ronald Reuel Tolkien a été publié en juillet 1954.
Même si les deux histoires sont indépendantes et ne nécessitant pas d’avoir lu l’autre avant, le Seigneur des Anneaux est la suite de Bilbo le Hobbit. C’est l’éditeur de l’époque qui a demandé à J. R. R Tolkien de donner une suite à Bilbo le Hobbit. Elle nécessitera 12 ans de travail et de rédaction.
On parle de la Trilogie du Seigneur des Anneaux ce qui est une erreur en soi puisque cette œuvre (de 6 livres) devait être publiée en un unique volume. Mais pour des raisons liées au coût du papier, il sera divisé en 3 pour donner naissance à la trilogie que nous connaissons.
Indéniablement « Le Seigneur des Anneaux » est la référence en fantasy. Contrairement à une croyance populaire il n’est pas la première œuvre de fantasy. Mais c’est lui qui a popularisé le genre et a fait de la fantasy un genre à part. L’impact a été énorme faisant oublier ce qu’il y a eu avant, comme les titres de Lovecraft, Howard ou encore Leiber. En quelque sorte c’est lui qui a ouvert la brèche pour ce genre et c’est lui qui a influencé consciemment ou non la majorité des écrivains de fantasy actuels.
A l’heure actuel, on ne qualifie plus une œuvre de High Fantasy mais plus de Sda-like. C’est dire l’importance de Lord of the Rings sur la fantasy. Cette titre majeur a posé les fondations de la fantasy moderne en instaurant quelques incontournables (clichés diront certains) : une carte détaillée, des orques, Elfes, nains, un artefact indispensable, un groupe hétéroclite, un peuple ancien, puissant mais déclinant…
Mais intéressons-nous de plus près au premier volume de cette trilogie : « La Communauté de l’Anneau«
Résumé de « La Communauté de l’Anneau »
L’histoire débute avec la venue du Magicien Gandalf pour le 111ème anniversaire de son vieil ami le hobbit Bilbon Sacquet(et non plus Bilbo Baggins comme dans Bilbo le Hobbit). Ce vieil homme sage et riche vit à Cul-de-Sac dans La Comté. Pour son anniversaire, il organise une grande fête. Au milieu de son discours, ce dernier disparaît subitement grâce à un anneau qui a le pouvoir d’invisibilité.
Gandalf le retrouve dans son trou de hobbit et apprend que Bilbon s’en va rejoindre les Elfes à Fondcombe et finir ses mémoires. Le Magicien lui rappelle qu’avant son départ, il doit tout léger à Frodon son neveu et son héritier désigné : son trou de hobbit, ses biens mais aussi son anneau auquel il est étrangement attaché.
Quelques temps après Frodon arrive sur place et constate que Bilbon est parti. Gandalf lui explique la situation et lui dit de mettre en sureté l’anneau. Gandalf quittera la Comté pour régler certaines affaires urgentes.
Une quinzaine d’années plus tard, le magicien gris fait son retour et informe Frodon que l’anneau qu’il possède est en réalité l’Anneau Unique forgé par Sauron, l’ennemi des peuples libres. Si Sauron remet la main dessus, il retrouvera sa puissance et cela sera synonyme de la fin de la Terre du Milieu. Cet Anneau doit être détruit dans les flammes de la Montagne du Destin au Mordor.
Gandalf, lui demande de quitter la Comté et de rejoindre Bree car les Cavaliers Noirs sont à sa recherche. Après avoir vendu sa « maison » il prend la route, accompagné de son ami et jardinier Sam Gamegie et de Peregin Touque (Pippin). Il seront rejoint plus tard par Meriadoc Brandebouc (Merry). Ils se rendent à Bree à l’auberge du Poney Fringant après quelques aventures.
Là, ils font connaissance avec un Rôdeur nommé Aragorn, ami du magicien. Ensemble ils échappent aux Cavaliers Noirs, qui sont en réalité les Nazguls, les âmes maudites de neufs rois humains.
Durant leur périple, Frodon est blessé par une lame de Nazgul et doit être soigné par les Elfes à Fondcombe.
Arrivés là-bas, ils assisteront au Grand Conseil convoqué par Elrond. Ce conseil réunit des elfes, des hommes, des nains, les hobbits et Gandalf.
Au cours de ce conciliabule est décidé qu’il est nécessaire de détruire l’Anneau en Mordor, là où il a été forgé. Frodon se propose en tant que porteur de l’anneau pour cette quête. Il sera accompagné pour cela de huit compagnons qui formeront la Communauté de l’Anneau : ses amis (Sam, Pippin, Merry), Gandalf le magicien, Aragorn, Boromir (un humain, fils de l’Intendant du Gondor), Legolas (un elfe des bois) et Gimli (un nain, fils de Gloin).
Ensemble ils débutent leur aventure pour atteindre et pénétrer le Mordor
Critique de la « Communauté de l’Anneau »
Que dire de plus que ce qui n’a été déjà dit sur cette œuvre qui tient une place particulière dans la bibliothèque de tout amateur de la littérature de l’imaginaire voir de la littérature classique? Cette trilogie a émerveillé des millions de jeunes et moins jeunes lecteurs au cours des années. Pour beaucoup ce titre représente le « dépucelage » en matière de fantasy. Nombreux sont ceux qui ont élevé le Seigneur des Anneaux au rang d’une bible, mais nombreux sont aussi ses détracteurs. C’est une trilogie qui ne laisse personne indifférent. Et quelque soit son avis et sa position, on ne peut que reconnaître le génie créatif de son auteur !
On peut se demander alors qu’est ce qui divise tant les lecteurs ? Le premier point c’est qu’il est tellement connu que le lecteur peut se faire une fausse idée du roman. Le deuxième point c’est que l’œuvre de Tolkien fourmille de qualité et d’imagination mais également de quelques défauts qui peuvent démotiver rapidement. C’est ce que je vais essayer d’expliquer.
A la lecture de ce premier tome c’est qui frappe c’est la créativité, l’imagination de Tolkien. J’irai même jusqu’à employer le terme de génie ! Cet auteur qui était d’une érudition assez incroyable a réussi, en s’inspirant des mythologies celtes/ nordiques/ hindou… et en ajoutant ses créations, à créer un monde d’une profondeur et d’une minutie rarement égalées.
Il a crée un monde de A à Z. Je ne vais pas parler plus que ça du Silmarillion, parce que ce n’est pas l’objet du dossier. Néanmoins cet ouvrage nous permet de voir que Tolkien a créé un monde depuis sa création jusqu’à plusieurs siècles après la destruction de l’Anneau Unique, et ce dans les moindres détails.
Même dans le Seigneur des Anneaux, on sent une maîtrise de l’univers avec un background très riche, fouillé et complexe. Tout semble avoir été envisagé et expliqué au préalable. Il ne laisse pas de place au hasard. Si dans le roman on parle d’un personnage, celui-ci a forcément une ascendance ou descendance qui a été imaginé par l’auteur. Le moindre lieu, monument, peuple a une histoire propre qui s’étale sur des millénaires.
Pour donner une consistance et une vraisemblance au monde qu’il a imaginé, Tolkien a tout créé ou adapté : des races, une mythologie, des arbres généalogiques, une Histoire, des lieux, des langues spécifiques, des artefacts, de la magie…
Le travail fournit pour développer un tel monde lui a pris plus de 12 ans, et ça se voit. Tolkien a un sens du détail poussé à l’extrême.
Je rappelle qu’il a crée des langues pour son œuvre !
Mais comme dans chaque livre qui nous plonge dans un monde imaginaire, il faut être capable de s’y immerger. Forcément les personnes qui en sont incapables ne pourront aimer le Seigneur des Anneaux.
Cette surabondance de détails donne, certes une consistance, mais elle peut également perturber et rendre difficile la compréhension. Tolkien donne tellement de détails que certaines parties frôlent l’overdose pour qui n’y est pas préparé. Je pense notamment à la première partie sur la vie des hobbits. Elle est certes nécessaire pour s’imprégner de ce monde et pour en comprendre plus sur son peuple (et donc sur nos héros), mais Tolkien traîne en longueur et certains passages sont plus que dispensables.
A mes yeux c’est cette première partie qui constitue le principal défaut de la Communauté de l’Anneau. Cette partie est très longue, très descriptive, lente et franchement pas des plus intéressantes. Quand on commence ainsi il peut être difficile de poursuivre. Et pourtant passé cette partie, ce n’est que du bonheur. A chaque fois que je lis la Communauté de l’Anneau, je ne peux m’empêcher de souhaiter ardemment que cette partie se termine.
Outre ses qualités d’imagination, Tolkien est un fabuleux conteur et poète. On sent une maîtrise absolue dans le déroulement de l’action. Malgré un début un peu longuet (comme expliqué ci-dessus), les aventures se succèdent avec brio. L’enjeu de leur quête est crucial. Il en va de la survie de la Terre du Milieu. Forcément avec un tel objectif, le récit prend une dimension épique qui n’a pas son pareil. Car au-delà de la préservation de leur monde à l’époque des protagonistes, l’enjeu va au-delà de ce cadre spacio-temporaire. En effet, c’est dans ce récit que va prendre fin des siècles d’histoires, de tragédies et de bouleversements.
Par contre, l’auteur a un style d’écriture assez particulier qui, en plus, n’est pas forcément aidé par la traduction. Certes, on a l’impression de lire un conteur à l’ancienne avec une plume gracieuse et poétique mais qui a tendance à user et abuser des phrases longues. Tolkien est également très descriptif. Il n’est pas rare d’avoir plus d’une page de description pour quelque chose d’assez insignifiant. Ce n’est pas encore du Balzac ou du Hugo mais sur certains passages on s’en rapproche.
Ce style donne une certaine poésie, qui est renforcée par la présence de nombreux poèmes et chansons ainsi que par des passages en elfique, et un certain lyrisme renforçant ainsi le coté univers imaginé de bout en bout mais tout en le rendant terriblement réel.
L’écriture « à l’ancienne », très loin d’un David Eddings, d’un Georges R.R Martin ou d’une Robin Hobb, n’est pas évident à suivre et demande un effort de lecture. C’est à ça que l’âge se fait sentir.
Clairement le style Tolkien et le début du roman ne sont pas faciles d’accès. Mais cela correspond malgré tout très bien au style du Seigneur des Anneaux qui se veut épique, poétique, onirique mais surtout avec une envie d’être extrêmement détaillé et de rendre réel ce monde.
Tolkien, de par son approche presque cartésienne et rationnelle, puisque tout est expliqué et a une cause et une conséquence, arrive à rendre presque palpable ce monde. On ne regarde pas ce monde, on y plonge.
Le choix de narration n’est pas étranger à cela. Il n’a pas choisi un narrateur omniscient, ni une narration à la première personne mais un narrateur qui suit le personnage ou le groupe avec le même niveau d’information. Cette narration aura plus d’impact dans les « Deux Tours » quand les personnages seront séparés.
L’histoire, elle, se résumé en une succession d’aventures et de rebondissements savamment « mises en scène ». Avant de rejoindre Fondcombe, nos hobbits vont vivre une multitude d’aventures et croiser des personnages et lieux hauts en couleurs : Tom Bombadil, la Vieille Forêt, des Elfes, les tertres des Hauts des Galgas, les Nazguls…
Une fois la communauté de l’Anneau au complet, ils vont rencontrer beaucoup d’embûches et de créatures comme les Gobelins, Trolls, Orques, Balrog…
Bref Frodon, Sam, Pippin, Merry et les autres vivront plein d’aventures. Là-dedans on croise du très bon comme les Mines de la Moria et du moins bon comme avec Tom Bombadil que je n’ai pas trop aimé (bien que ce personnage soit très intriguant).
L’histoire tarde un peu à prendre la dimension épique qu’on attend du Seigneur des Anneaux mais cette période plus « modeste » permet de poser les bases de l’histoire et d’introduire les personnages majeurs. Malheureusement le livre se finit là où l’histoire prend vraiment son envol.
Un autre point que j’apprécie dans la Communauté de l’Anneau c’est les personnages. J’aime le fait que les personnages « secondaires » soient légions et j’aime la personnalité que Tolkien donne aux principaux.
Il est vrai qu’au début ils semblent foisonner, qu’on ne s’y retrouve pas forcément de suite et qu’on se mélange les pinceaux avec les différentes façons de nommer un personnage, mais plus l’histoire avance plus on se familiarise avec et plus on appréciera la précision qu’y met Tolkien.
On reproche souvent à cette trilogie de proposer des personnages trop manichéens. C’est vrai que les « races » sont classées comme bonnes ou mauvaises : les Elfes, les Nains, les Ents… sont bons, les Orques, Gobelins, Troll, Uruk Hai, Nazgul, Balrog… sont mauvais.
Seule la race des Hommes est ni bonnes ni mauvaises, disons plutôt qu’on peut la catégoriser dans les bons mais qu’ils sont assez facilement corruptibles.
Parmi les personnages principaux, ils sont soit blancs soit noirs. Les gris sont trop peu nombreux. Tolkien a une vision presque biblique de ses protagonistes et de la bataille du Bien Contre le Mal. Seul Gollum échappe un peu à cette bipolarité.
Mais même parmi les bons, certains peuvent se laisser corrompre par le mal comme Saroumane ou Boromir.
Néanmoins il est clair que les clans sont assez bien dessinés et que les Allégeances sont claires. On est loin des personnages de Martin dans le Trône de Fer par exemple.
Malgré ce manque, qui fait normalement la force des bons romans de fantasy, Tolkien arrive à donner à ses personnages une profondeur et un charisme certains.
Le choix de faire de Frodonle héros (à la place d’Aragorn par exemple) est une excellente idée. Il a tout du parfait anti-héros : petit, faible, peu aventureux, ne sachant pas se battre, sans connaissances du monde extérieur… Ce choix influe durablement sur la suite de la trilogie. Confier l’anneau au Hobbit montre dès ce premier tome que, certes, il y aura des batailles mais il y aura aussi une place importante pour l’intelligence, le courage, la malice et l’amitié.
Les personnages peuvent paraître un peu caricaturaux avec des elfes, des nains et des hommes répondant à l’idée qu’on s’en fait. Mais il ne faut pas oublier que c’est grâce (ou à cause selon son point de vue) au Seigneur des Anneaux que l’on imagine ces races ainsi et pas autrement.
Tolkien arrive rapidement à créer un lien affectif entre ses personnages et le lecteur. L’identification se fait rapidement. Les principaux protagonistes ont une tel charisme, une telle personnalité que l’on ne peut qu’être marqué par eux. On vibre d’émotion au moment où Gandalf affronte le Balrog de Morgoth, ou quand Boromir continue de combattre les Uruk-Hai ou quand Pippin et Merry se font enlever par les troupes de Saroumane…
Même si on peut reprocher aux personnages d’être un peu manichéen et d’être un peu trop classiques, la magie opère quand même. Ils sont tous attachants avec une vraie personnalité forte. Les liens qu’ils tissent entre eux sont forts et poignants. De plus, plus l’aventure avance et plus ces personnages évoluent. Je pense notamment à Sam qui vraiment se révèle par la suite ou encore l’amitié naissante puis grandissante et enfin indestructible de Legolas et Gimli.
Est-ce le coté émotionnel qui prend le dessus sur mon coté rationnel mais quoiqu’il en soit j’ai peu d' »amour » pour eux.
Le Seigneur des Anneaux est une œuvre intemporelle. Malgré son âge, elle reste indémodable. Quelque soit l’âge ou l’époque on peut rentrer dans son histoire. Même si à sa sortie des critiques ont fait le parallèle avec la guerre froide et l’URSS soit disant matérialisée par Sauron, je pense au contraire que cette œuvre est hors des contextes historiques et sociaux. Je n’y vois pas de critique d’une époque, d’une politique, d’une société ou d’un climat social en particulier. Les thèmes abordés sont tous simplement universels : l’espoir, l’amitié, le pouvoir, l’acceptation de l’autre, la trahison, …
Pour conclure la Communauté de l’Anneau est indubitablement une œuvre phare de la fantasy pas uniquement à cause de son succès commercial mais surtout parce que derrière ce titre se cache un univers d’une profondeur, d’une complexité, d’une minutie et d’une imagination rarement autant développées. L’histoire peine à débuter, la faute à une centaine de pages trop molles et très descriptives. Mais petit à petit la trame s’installe pour prendre sa dimension épique à partir du Conseil de Fondcombe.
Une fois l’obstacle des 100 pages passé ce roman se révèle être excellent. J’ai quand même une préférence pour les deux suivants mais ce volume est indispensable pour poser les bases de la trilogie.
En revanche il est clairement assez difficile d’accès, source de nombreux abandons en cours. Le début manque très rapidement d’intérêt pour quelqu’un lisant pour la première fois cet opus. Le style littéraire de Tolkien est également très spécifique et ne s’adresse pas à tout le monde. Il faut aimer les descriptions longues, des phrases à rallonge, des passages avec des chansons ou de la poésie et une atmosphère très particulière à la frontière entre le conte, la poésie et un livre d’histoire très détaillé.
Mais pour qui arrive à dépasser cela et à s’y acclimater le reste c’est que du bonheur en barre.
Incontournable et indispensable !
Sauf erreur de ma part tu n’as pas parlé du style d’écriture très critiqué et surtout la traduction française imbitable (bilbon > bilbo ?) et bourrée de phrases à rallonge qui fait que cette oeuvre est à proscrire pour les plus jeunes qui ne dépasseront pas le premier chapitre.
A noter qu’il éxiste un team française (dont j’ai oublié le nom) qui a entièrement retraduit le SDA 😀
Félicitations, très bonne mise en bouche que ce premier article. Il est certain que le style littéraire de Tolkien ne peut plaire à tout le monde et que le début de ce premier volume est particulièrement lourd. Tu donnes malgré tout envie de passer outre ce petit soucis, j’espère que cela motivera ceux qui ne l’ont pas encore lu à s’y atteler.
Un excellent article pour démarrer le projet ! 😀
Je suis tout à fait d’accord avec tout cela, et je ne peux que dire… +1 😉
@Jayer : Si je parle du style d’écriture particulier du monsieur avec son style à l’ancienne et ses phrases à rallonge et ses description longues.
Pour la traduction, effectivement j’en ai quasiment pas parlé. Vu que je connais absolument pas la VO je n’ai pas voulu m’y aventurer (à tord sûrement, mais il y a tellement de chose à dire que j’en ai déjà oublié plein). Je n’aurais fais que reprendre ce qui a été abordé ailleurs.
Ayant vu les films, je suis tentée de lire le livre (bien que le premier opus soit pas mon préféré) mais j’ai peur de rester coincée dans les premières pages et de ne pas avancer.Sinon il serait déjà lu depuis quelques années si j’avais pas eu des critiques quant au début.
Avec ta critique, j’ai déjà repéré quelques différences avec le film et je me laisserais bien tenter …
On verra bien + tard si je le lis ou pas (avec toute ma PAL déjà existante). Comme je l’ai dit à Céline C. je commencerais peut-être par Bilbo le Hobbit.
Bonne idée de projet ^^
Jayer = n00b ! Kame revient quasiment tout le temps sur le style un peu difficile 😀
Et je conseille vraiment lecture de ce livre, il faut juste que le public soit prévenu : la lecture est parfois difficile. Mais ce n’est pas parce que « Tolkien écrit mal », comme je l’entends beaucoup trop souvent, mais parce que ce style « lourd » est voulu. Tolkien était un maitre linguiste et tutti quanti, et il a voulu donner à son œuvre tantôt l’aspect des sagas anciennes, tantôt celui d’écrits bibliques, ce qui donne forcément un style à part. Un lecteur averti en vaut deux !
Si jamais
Si je puis me permettre une critique, le Seigneur des anneaux N’EST PAS une trilogie. C’est une oeuvre unique qui a été découpée en son temps pour des raisons de budget. Alors parler de premier tome, de premier volume, oui, mais pas dire qu’il s’agit du premier volet d’une trilogie par pitié.
Ca commence fort dis donc ! Bon euh… j’ai le droit de passer mon tour ? Non ? Tant pis ! 😆
Ce qui m’amuse le plus lorsque j’ai ce livre entre les mains, c’est de voir, imaginer, comprendre, disséquer les choix de Peter / Fran / Philippa lorsqu’ils ont eu à adapter le livre en film. Le fameux principe de réécriture / transposition. J’en dirais quelques mots dans mon article, mais je constate que pour le cas de Tom Bombadil, eux et toi portez le même intérêt à son histoire, c’est à dire aucun (ou peu s’en faut).
Chouette article en tout cas, je pense publier le mien dans la fin de journée en revanche, j’ai quelques retouches à faire.
@Ginie et E.R 84 : Merci 🙂
@Thalia : Effectivement ce début de roman est vraiment le passage le plus difficile des trois livres. Mais après c’est génial. Vu la place d’incontournable du SdA ça serait dommage de ne pas aller plus loin que ces 100 premières pages. Je te confirme qu’il y a pas mal de différences (surtout entre la Comté et Bree) et passages supplémentaires par rapport au film. Lire le livre permet de mieux apprécier le boulot de Jackson (même s’il y a des modifications non négligeables).
@E.R 84 : D’accord, il n’écrit pas mal il est juste plus « classique » (comprendre dans le genre des Balzac, Hugo…) Mais comme je le disais je trouve que ça colle bien à son oeuvre. Par contre c’est plus chiant 🙂
@JFK : Je l’ai dit, brièvement, dans l’article. Mais cet abus de langage est quand même très pratique pour la rédaction de la critique. Mais tu as tout à fait raison.
@Azariel : Je m’amuse aussi à regarder les choix fait pour l’adaptation. Même s’il y a quelques trahisons (mais comme on dit adapter c’est trahir), quelques passages importants sautés, quelques raccourcis et quelques modifications, mais globalement je suis admiratif. Ils ont su garder l’aspect épique, une profondeur des personnages, une volonté de retranscrire le plus tous les détails tout en l’adaptant pour le cinéma et donc donner un dynamisme.
Je crois qu’après ton article je vais me rematter les DVD (version longue of course)
Félicitations pour cet excellent article qui résume parfaitement l’immensité de ce premier (faux) chapitre. Je me suis totalement retrouvé dans l’impression laissée par la communauté de l’anneau. Première lecture et j’ai arrêté pendant 6 mois après le passage de Bombadil, pour dévorer finalement le bouquin et la suite.
Petite annotation, JRR Tolkien voulait apporter une mythologie anglo-saxone, qu’il jugeait trop pauvre suite à l’invasion normande. En bon linguiste, il a développé l’univers de la terre du milieu pour illustrer les langues qu’il a créé !
Le style est « difficile » justement parce qu’il est littéraire, parce que le Seigneur des Anneaux est écrit pour être un livre, contrairement à des auteurs plus contemporains qui écrivent directement pour être adaptés à l’écran. C’est la paresse des auteurs et des lecteurs contemporains qui pour moi est « difficile ».
Pour moi cette oeuvre s’inscrit dans la lignée des quêtes médiévales qui portaient la fin des croyances anciennes et l’avènement du Christianisme (dans SDA, l’ère des hommes). C’est sans doute pour cela que, plus que manichéens, les personnages sont facilement identifiables comme faisant partie des bons, des méchants ou des corruptibles: ce sont des archétypes dont la dimension symbolique est plus vaste: les luttes morales qui se jouent à l’intérieur de chacun de nous, et dont chaque catégorie de personnages est un miroir.
Pour finir, bravo pour cet article fouillé et passionnant!
@Leiltomeica : Merci 🙂 . Tu es donc l’illustration de mes propos avec ce délicat premier passage. l’essentiel c’est d’avoir pu le lire entièrement par la suite.
Il y aura un article plus détaillé sur la mythologie tolkiennienne dans un prochain article de ce dossier.
@Sylvaine : Merci pour la dernière phrase. J’ai essayé d’insister sur la vision presque biblique de Tolkien qui se retrouve dans son histoire, ses personnages, et sa façon d’écrire.
Pour la première partie de ton commentaire, je ne partage pas trop ton opinion. Je persiste et signe en disant que son style est assez difficile. Tu as raison en disant que c’est parce que c’est littéraire (et donc un peu à l’ancienne). Là où je ne te rejoins pas c’est sur les auteurs contemporains.
Je ne pense pas qu’ils écrivent moins bien ou qu’ils sont paresseux. C’est juste qu’ils sont très influencé par le modernisme. Le découpage de leur récit est très cinématographique. A mon avis la volonté n’est pas d’être adapté au cinéma, sinon ils arrêteraient de faire des cycles de 10 bouquins, mais c’est plus que faire aisni dynamise grandement le récit et permet très rapidement une certaine addiction. Leurs romans se trouvant ainsi plus facilement assimilable par le lecteur sans dénigrer la qualité.
Car si on prend Tolkien, sa (fausse) trilogie est magique, son style littéraire bon, mais beaucoup de gens ont été dégouté par son style. Donc des gens sont passés à coté de ça. Au contraire en prennant une Hobb, un Eddings, un Robert Jordan ou un Martin, leur style est plus percutant et donc il y a moins d’arrêt de lecture. C’est ce genre d’oeuvres qui amènent de nouveaux lecteurs et les fidélisent.
J’approuve donc cette démarche, qui ne réduit pas la qualité, mais qui facilite l’accès à la lecture (contrairement à Tolkien)
« Le style est “difficile” justement parce qu’il est littéraire, parce que le Seigneur des Anneaux est écrit pour être un livre, contrairement à des auteurs plus contemporains qui écrivent directement pour être adaptés à l’écran. C’est la paresse des auteurs et des lecteurs contemporains qui pour moi est “difficile”. »
Va falloir expliquer ce que t’entends par difficile = littéraire alors 🙂
Parce qu’être incompréhensible par moment, lourd, rébarbatif, c’est pas être littéraire hein. A moins que pour toi être littéraire se résume à ne pas savoir s’exprimer de manière à maintenir un niveau tout en restant léger et agréable à lire.
En fait, je trouve que beaucoup d’auteurs contemporains cherchent principalement à ractoner une histoire: le texte en soi perd de son importance au profit du récit. Cela les rend certainement plus faciles d’accès, mais à mon goût, le plaisir de la lecture ne réside pas uniquement dans le récit, mais aussi dans la façon de le raconter. Or se perdre dans les phrases et descriptions alambiquées de Tolkien est une expérience en soi, une sorte d’aventure eu terre inconnue (et incompréhensible) qui est un mise en abyme du récit.
Pour moi, Tolkien écrit merveilleusement bien. Ceci dit la question du goût du style est effectivement une affaire personnelle, et j’imagine qu’on puisse le trouver lourd et rébarbatif, puisque je trouve Flaubert chiant à mourir 😉
Bonjour à tous.
Très sympaa pour qui ne connait pas le SdA.
Je relève la phrase suivante dans l’article:
« Cet auteur qui était d’une érudition assez incroyable a réussi, en s’inspirant des mythologies celtes/ nordiques/ hindou… »
Si l’apport de la mythologie nordique ne fait AUCUN doute, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu dans l’excellent SdA la moindre allusion aux mythologies celte et hindou. Pourriez vous svp éclairer ma lanterne ?
@Sylvaine et If is dead : En fait je crois que tout dépend de la conception que l’on se fait de la lecture. J’ai été traumatisé par les lectures de « grands auteurs » qu’on m’a imposé au collège. J’ai pris goût à la lecture grâce à Tolkien et ses amis auteurs de fantasy. Pourquoi?
Tout simplement parce que je pense que la lecture doit me permettre de m’évader, de rentrer dans un monde et dans un récit. Je recherche, moi, cela, donc essentiellement du récit. Le style d’écriture doit suivre cette logique et ne pas être un frein.
Je suis donc beaucoup moins sensible à la littérature classique que j’assimile plus à une démonstration de talent d’écrivain qu’à une volonté de proposer une histoire. Mais comme je le disais c’est que ma conception de la lecture. je conçois tout à fait qu’on ne partage pas mon avis (et heureusement).
@Critias : Honnêtement je ne suis pas du tout un spécialiste des mythologies (je connais que la grecque). Autant l’affiliation avec la mythologie Nordique est évidente avec l’anneau des Nibelungen ou encore l’épée d’Odin appartenant à Sigmund reforgée ensuite.
Après le reste, c’est ce que j’ai pu lire à droite et à gauche. Ces mythologie sont souvent citées, pour quelles références exactement je ne m’en rappelle plus trop. Il y a bien les Elfes sont souvent assimilé à la vision des celtes.
Pour plus d’infos, je ne peux que conseiller de lire cela : http://www.jrrvf.com/essais/imaginaire/partie1.html. Car ça dépasse mes connaissances et compétences. De toute façon un article plus détaillé est prévu dans le cadre de ce dossier sur AMHA.
@ Kameyoko : Je te rejoins, le collège et le lycée m’ont totalement dégouté de la lecture avec des œuvres incroyablement pénibles à lire (les candides et compagnies, quelle plaie..) Il a fallu des auteurs tels que Stephen King et par la suite, Tolkien pour me réconcilier avec la lecture (et je lis beaucoup 🙂 )
@Leiltomeica : Je pense que les profs ont des progrès à faire. Le plus important n’est pas d’étudier un auteur classique mais plus d’initier les jeunes à la lecture et leur donner envie.
PS: Faut vraiment qu’un de ces quatre je lise du King avec la Tour Sombre par exemple
Félicitation pour cet exercice plus que périlleux.
Juste pour reparler de la « moral » des personnages dans le seigneur des anneaux. Il n’existe pas de gens bon ou mauvais et encore moins de races bonne ou mauvaise car elles ont toutes « péché » de manière ou d’une autre. Aussi bien les elfes que les nains ou les ents, tous ont on péché soit par orgueil, soit par avarice et cupidité ou encore par égoïsme. Et chaque peuple porte en lui les stigmates de ses péchés (voir et lire le silmarillon ^^). L’anneau en est le symbole extrême et matérialisé dans se monde. Tolkien est très biblique dans le sens ou chaque créature porte aussi bien le mal que le bien en elle, et elle fait son propre choix.
@Baaberith : Effectivement même si chaque race a, dans son passé, une blessure, il n’en demeure pas moins que dans le SdA (donc sans prendre en compte le Silmarillion) ils sont assez manichéens.
Et même avec le Silmarillion où certains êtres sont sortis du « ce peuple est bon », globalement le coté bon ou mauvais de chaque race est assez marqué (même s’il y a des exceptions). C’est, pour moi, dans ce sens là que Tolkien est biblique. Leurs positions sont assez claires. Dans d’autres romans, les personnages sont beaucoup plus difficiles à rentrer dans une case.
Même si je suis d’accord en partie avec toi, je reste persuadé que Tolkien est assez manichéen avec ces créatures. On est loin d’un Jaime ou d’un Tyrion dans le Trône de Fer par exemple. Faut pas oublier non plus que coté plus « gris » que noir ou blanc est surtout présent dans le Silmarillion, beaucoup moins dans le Seigneur des Anneaux
Merci pour cet article ! 🙂
Je ne suis pas d’accord sur l’aspect manichéen mais je ne m’y étendrais pas 😛
Juste une remarque, pour compléter ce qu’a dit Leiltomeica. On ne peut pas dire que les 12 ans du Seigneur des Anneaux sont à l’origine de la création de son monde. Son monde existait déjà avant, il l’avait créé pour donner une vie aux langues qu’il s’inventait. Il ne savait pas où il allait quand il a commencé le Seigneur des Anneaux, son monde est venu imprêgner ses deux ouvrages. C’est tout un paradoxe chez Tolkien. Il a inventé des langues, puis un monde et ses publications sont presque un hasard, du moins Bilbo en est clairement un, et le Seigneur des Anneaux en est la conséquence. Il n’a pas créé ce monde et ses langues pour plaire à des lecteurs.
@Jayer : Sur Elbakin il y a un travail de correction de la traduction de Francis Ledoux, il me semble qu’il n’est pas encore achevé, sinon je n’ai pas encore rencontrée de retraduction complète. Une correction officielle a été entamée chez Christian Bourgois, mais on l’attend toujours, elle a été mise en attente pour favoriser les publications de traductions inédites (notamment le reste des volumes de l’Histoire de la Terre du Milieu). A noter aussi qu’il ne faut pas être trop sévère. Francis Ledoux a d’abord traduit Bilbo le Hobbit, il ne se doutait pas qu’il aurait plus tard un Seigneur des Anneaux et il n’avait pas eu de consignes, et puis il n’avait pas à sa disposition le matériel dont nous disposons aujourd’hui.
@Azariel : A priori, même Tolkien recommandait d’éclipser le passage de Tom Bombadil.
@Critias : Je viens d’assister à la soutenance d’une thèse qui comporte 400 pages sur les influences celtiques sur la Terre du Milieu. Vraisemblablement, même si l’auteur le niait on peut en trouver :P. Par contre pour la mythologie hindou je suis plus sceptique.
Histoire d’apporter ma pierre au binz et de réagir à l’article, je dirais ceci : Très bel article, qui résume assez bien certaines des forces du premier volume du seigneur des anneaux, on sent l’amoureux du livre, je me reconnais assez tel que j’étais il y a quelques années (en découvrant l’oeuvre) dans cette description. J’ai d’ailleurs commencé par bloquer sur ce premier volume (l’abandonnant, pour le reprendre un peu après la sortie du premier film au cinéma, car titillé justement par l’oeuvre de Jackson qui m’a convaincu de faire l’effort de me replonger dans les écrits-même de Tolkien) et la deuxième fois fut la bonne, non seulement j’accrochais plus, mais j’allais jusqu’au bout du retour du roi, avant d’enchainer par d’autres oeuvres, dont le silmarillion, qui fut un choc encore beaucoup plus énorme que le seigneur des anneaux, sans doute LE gros choc qui m’a fait tomber dans cet univers.
Concernant le SDA proprement dit, comme beaucoup d’entre vous, j’ai eu du mal avec les passages en Comté au début, mais aujourd’hui, je les adore particulièrement avec le recul. je ne suis donc résolument pas d’accord quand tu dis en substance que le début est moyen mais qu’ensuite , l’histoire démarre et que c’est captivant. Ce n’est pas que le début n’est pas bon, le début est aussi excellent que le reste (même si les choses décrites et l’intérêt de Tolkien dans cette partie se porte sur des choses qui sont assez descriptives, sur la vie de la Comté et autre. Mais c’est ça aussi qui est fascinant, de bien faire entrer le lecteur dans cet univers des hobbits, en décrivant leurs us et coûtumes de manière magistralement complète ; ce goût de la campagne de la Comté (à rapprocher des thématiques écologiques de Tolkien, de ce goût pour la nature et les choses simples qui le caractérisaient, et que tu as très peu abordé dans ta description, c’est dommage, et d’autant plus que c’est peut-être l’âme principale de ces livres)
Le début donc : moins bon que la suite ? Non pas d’accord (c’est une remarque pleine de subjectivité 😀 ) Il faudrait le préciser, après, je respecte la vision de lecteur de chacun, moi-même j’ai eu beaucoup de mal avec certains passages lors de mes premières lectures du seigneur des anneaux, et pas forcément qu’au début d’ailleurs ; certains passages comme le calvaire sur la montagne du destin dans le retour du roi passe par exemple beaucoup mieux dans les films je trouve – où le travail de Peter Jackson est sublimement beau et le rendu dramatique de ces scènes très fort émotionnellement .. c’est un exemple parmi d’autres qui illustre le fait que moi personellement, j’aime aussi beaucoup ces adaptations filmées, même si cependant elles violent aussi parfois terriblement l’oeuvre, et versent parfois aussi un peu trop dans les clichés du blockbuster mais bon. ça reste acceptable et même à mon sens des films énormes qui ont marqué l’histoire du cinéma.
A part ça, tu as finalement assez peu évoqué les thématiques dans ton résumé (j’imagine que tu le fais davantage dans tes critiques des deux tours ou du retour du roi, que je n’ai pas encore lu) et tu sembles t’en tenir à ce qui fait l’aspect plaisant – à tes yeux – du seigneur des anneaux , mais il y aurait beaucoup à dire sur la profondeur, l’âme de ces livres, le côté écologique que j’évoquais, la relation de Tolkien à la nature, aux arbres (particulièrement visible à travers la présence des Ents) l’amour des choses simples (la Comté c’était un peu l’Angleterre qu’il idéalisait, non encore corrompue par l’ère industrielle, qu’il n’aimait pas trop, et qu’il a cherché à illustrer à travers Saroumane et ses orcs pillant la forêt de Fangorn etc.
On pourrait aussi parler longuement du thème de la mort à travers les elfes, mais c’est compliqué à décrire et je laisse les puristes et les meilleurs analystes de l’oeuvre que moi le faire. On pourrait parler longuement aussi du thème du pouvoir, du thème de l’eucatastrophe et des multiples allusions mythologiques de ces récits (en particulier dans le silmarillion) de l’aspect » mythologie pour l’angleterre) de l’amour de Tolkien pour les langues qui FONDE tout et qui a entraîné tout son processus créatif démiurgique ! les terres du milieu ne sont pas une allégorie » copié collé » du monde réel, comme il le répétait souvent et comme tu l’as un peu souligné, mais en revenche, je pense que Tolkien parlait tout de même beaucoup du monde réel à travers ces oeuvres, des interractions entre peuples, de la manière dont les langues évoluent ( il était passionné par ces mécanismes et c’est à l’origine de tout ce qu’il a fait autour de l’elfique , les terres du milieu, et leurs peuples , étaient un peu un laboratoire pour lui )
On pourrait parler des heures et des heures de ce que ces récits contiennent, une vie entière ne suffirait sans doute pas à en faire le tour. Mais c’est sûr que comme pour toute oeuvre complexe et à tiroirs, elle demande un effort pour s’y immerger ; une fois que c’est fait, c’est du nectar (et pas seulement parceque les récits sont sympatiques, les batailles plaisantes, les personnages charismatiques, mais pour bien d’autres choses)
je conseillerais en tout cas à tous ceux qui hésitent de ne plus hésiter et de ne pas rester bloquer. de ne pas hésiter non plus à reprendre l’oeuvre après l’avoir éventuellement abandonné et laissé un peu mijoter, et aussi, au cas où le seigneur des anneaux ne vous brancherait décidément pas, de tenter la lecture du silmarillion. par certains côtés encore bien plus complexe mais pour des raisons tout à fait inverse. Si dans le seigneur des anneaux le style est très descriptif, et s’il faut parfois enfiler beaucoup de pages pour voir l’action avancer, dans le silmarillion c’est tout l’inverse, l’action pleut littéralement, avec à chaque page des tonnes de nouveaux personnages, noms de lieux, batailles, grands évênements, on s’y perd, mais c’est une mythologie fascinante, si on fait l’effort de le lire et de le relire plusieurs fois pour s’en imprégner. je considère pour ma part ce livre ( devant même le seigneur des anneaux) comme le plus fascinant qu’il m’ait jamais été donné de lire. Et il m’a fait davantage aimer le seigneur des anneaux en retour ….
@Phoenlx : Merci pour ce commentaire très détaillé et intéressant.
Pour le début, je persiste et signe en disant que c’est son principal défaut. En effet, je pense que plusieurs personnes n’ont pas été au bout à cause de cela.
Personnellement, je la trouve longue parfois inintéressante mais paradoxalement intéressante aussi. Disons que c’est une question de mesure. On s’attarde trop dessus. Mais je comprend ton point de vue surtout si tu préfères le Silmarillon.
Comme tu le dis « On pourrait parler des heures et des heures de ce que ces récits contiennent, une vie entière ne suffirait sans doute pas à en faire le tour ». Je suis d’accord avec tes remarques. Donc clairement cet article est insuffisant parce que je n’ai pas voulu ni pu parler de toute la richesse de ce titre. J’ai essayé, sans être trop rébarbatif, de clamer mon amour pour ce titre et de donner envie de commencer la lecture et braver la première partie.
Pour développer tous les thèmes et analyser cette oeuvre il faudrait plusieurs articles. D’ailleurs certains sites spécialisés le font beaucoup mieux que ce que je serai capable de faire.
Il manque plein de choses à cet article, mais c’est voulu et parce que j’en aurais été incapble.
Mais sur les points que tu soulève, tu as tout à fait raison, notamment sur l’importance de la nature.
Pour le Silmarillon, je l’ai lu et critiqué aussi. Mais c’est assez dur à lire même si c’est avec ce livre qu’on se rend réellement compte du boulot abattu par Sir Tolkien.
Jamais on pourra aller aussi loin dans une oeuvre que ce qu’il a fait. Déjà rien que créer presque de A à Z des langues c’est énorme.
Pour conclure je suis amoureux du SDA (mais aussi des films de Peter Jackson que j’adore), mais je ne me considère pas comme un spécialiste.
Dans le seigneur des anneaux tome 1 quelle est la reponse de cette question ( Quel est le paradoxe du pouvoire de l’anneau ?)répondé vite SVP 😉