
- Scénario
- Graphisme
Dimension W – tome 1 de Yûji Iwahara
A La recherche des coils illégaux
Ki-oon est un éditeur qui aime sortir de nouveaux titres, de les chouchouter pour leur laisser le temps de trouver leur public. C’est ce qu’il essaie de faire avec ce Dimension W, sur lequel l’éditeur semble beaucoup miser. On peut le voir à la belle édition de ce manga et notamment sa couverture contenant des parties phosphorescentes.
Mais que vaut ce titre ?
Dimension W – tome 1 de Yûji Iwahara est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 13 février 2014.
Résumé de Dimension W 1 chez Ki-oon
Résumé de l’éditeur :
2072. L’humanité a enfin trouvé la solution à tous les problèmes d’approvisionnement en énergie. Les coils, des bobines électromagnétiques qui fournissent des ressources inépuisables, ont relégué batteries et autres câbles au rang d’antiquités. Kyoma Mabuchi, lui, a tourné le dos à cette technologie révolutionnaire. Amoureux des bonnes vieilles voitures à essence, il préfère passer son temps à bricoler ses bolides. Pour gagner sa vie, ce chasseur de primes d’un genre nouveau s’est spécialisé dans la récupération des coils illégaux, qui, détournés de leur usage de base, peuvent se transformer en armes redoutables… Alors qu’il enquête sur deux petites frappes des bas quartiers, son chemin croise celui de Mira, une mystérieuse prisonnière dont le destin semble intimement lié aux coils. À ses côtés, Kyoma va vite découvrir que cette technologie miraculeuse pourrait bien conduire l’humanité à sa perte…
Un manga aux thèmes très SF
Ce seinen se déroule dans un futur, pas si éloigné, où le monde a trouvé la solution à ses problèmes énergétiques. En effet, le monde a découvert une quatrième dimension, la dimension W, qui fournit une source quasi inépuisable d’énergie grâce aux « coils ». Dans ce monde, la possession de coils est très réglementée car certains s’en servent pour alimenter des armes, et les faire devenir incroyablement puissantes.
C’est dans ce monde qu’évolue Kyoma, qui refuse ces nouvelles technologies et utilise toujours de vieux appareils à l’ancienne. Par exemple, il a toujours des véhicules à essence, malgré le prix prohibitif du carburant. Il gagne sa vie en tant que Récupérateur. C’est une sorte de chasseur de prime, chargé de récupérer les coils illégaux. C’est au cours d’une de ses missions qu’il va croiser la route de Mira, une jeune fille énigmatique qui se révélera être une androïde, mais un peu particulière.
Ce Dimension W pose les bases de son background au cours de ce premier tome. On y découvre donc ce monde qui mélange un peu aspect futuriste avec des éléments que l’on connait, comme pour avoir un repère et mieux comprendre l’impact des coils. Yûji Iwahara introduit également ses personnages principaux : Kyoma et Mira, avec une bonne caractérisation. On voit très rapidement quel type de personnages ce sont, qu’est-ce qui les caractérise et même comment évoluera leur relation. Ainsi Kyoma est présenté comme un solitaire marginal, vivant dans le passé, refusant les nouvelles technologies, mais très bon dans son domaine. Mais sous cette apparence d’ermite, on devine qu’il cache un grand cœur qui va sûrement prendre soin de Mira par la suite.
Pour elle, rapidement, on apprendra que c’est en réalité un robot, mais très évolué et même capable d’avoir des émotions. Le thème sous-jacent très typé Asimov, et Philip K. Dick, est évidemment la condition de robot et la différence entre une personne et un robot. C’est une thématique assez forte et récurrente dans la SF. Ici, elle parait logique et est plutôt bien intégrée mais ne respire pas l’originalité non plus.
Surtout que derrière Kyoma dénigre Mira du fait d’être un robot, avant de petit à petit la considérer et probablement, à terme, l’apprécier.
Mira semble avoir ce besoin d’être protégée, comme pour se sentir humaine. Cette notion protecteur/ être à protéger promet d’être centrale par la suite.
L’univers et les thèmes sont assez classiques dans leurs inspirations et empruntent bien aux codes de la SF, que se soit la distinction homme/ robot, la place des robots, une nouvelle source d’énergie, une autre dimension… Mais ici c’est bien utilisé et le monde parait crédible et surtout prometteur. Pas mal de questions sont soulevées. Quelques réponses sont données, mais il y a encore plein de pistes à explorer.
A noter aussi une certaine ressemblance, sûrement pas fortuite, avec le monde de Cowboy Bepop et la ressemblance entre Spike et Kyoma.
Dimension W s’appuiera fortement sur son univers et surtout sur ce duo de protagonistes et l’évolution de leur relation. Mais pour apporter plus d’originalité, Yûji Iwahara introduit un personne intriguant en la personne du voleur, médiatisé et qui porte bien son nom : Loser. On ne sait pas grand chose de lui, mais on sent qu’il risque d’avoir un rôle non négligeable par la suite.
Même si pour l’instant, je trouve que le mangaka se repose trop sur un certain classicisme SF, je dois reconnaitre qu’il le fait bien et intelligemment. Ce monde est déjà riche, avec quelques pistes de développement potentielles, quelques thématiques prometteuses et des personnages déjà attachants. Le rythme est élevé, avec de bonnes scènes dynamiques et déjà quelques éclairages/ révélations qui embarquent le lecteur dans cette histoire. Mais j’ai trouvé qu’il y avait parfois quelques dialogues un peu lourds visant à nous expliquer certains points de ce monde.
Néanmoins, l’objectif est atteint car ce premier tome est une bonne introduction à cet univers. On comprend le monde en place, les personnages présentent déjà un intérêt et le dosage mystères/ révélatiosn permet de vouloir découvrir la suite, mais tout en ayant quelques débuts de réponses.
Graphiquement, le style de Yûji Iwahara est très agréable, avec une mise en scène pêchue, un découpage et des cadrages intéressants et des scènes d’actions lisibles. Le mangaka a une patte graphique qui lui est propre mais qui fonctionne bien. J’aime bien les charadesign de Loser et Kyoma. Je suis beaucoup plus dubitatif sur celui de Mira que je trouve un peu loupé. Cette volonté de la styliser avec sa capuche, ses antennes… ne marche pas pour moi. Mais surtout, c’est quoi cette idée de la queue en métal !?
Pour conclure, Dimension W – tome 1 de Yûji Iwahara est un seinen SF, qui emprunte beaucoup de codes, thématiques du genre, avec de multiples influences plus ou moins visibles (Cowboy Bepop ?). Mais le mangaka les digère bien et arrive à créer un univers plein de promesses, qui tient la route et qui capte l’attention du lecteur rapidement. Il s’agit d’une bonne introduction qui donne envie de lire la suite, grâce au background mis en place, des personnages attachants et amener à bien évoluer. Le potentiel est bien là, il manque juste une trame « fil rouge » plus marquée. Mais nul doute que les prochains tomes apporteront des réponses.
Attendons de voir la suite, mais Ki-oon pourrait bien avoir mis la main sur un très bon titre. Reste à confirmer !
Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Aimez-vous bien le background de cette oeuvre ?
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