
- Scénario
- Graphisme
Denver & other stories de Jimmy Palmiotti, Justin Gray…
3 histoires de SF
Ce Denver and other stories est un recueil de 3 histoires scénarisées par Jimmy Palmiotti. C’est presque l’équivalent Glénat Comics de la collection Signatures d’Urban Comics. Ces histoires ont toutes en commun un goût prononcé pour la SF avec un petit côté punk.
Mais que vaut ce recueil ?
Denver & other stories de Jimmy Palmiotti, Justin Gray, Phil Noto, Pier Brito… est édité par Glénat Comics et est disponible à la vente depuis le 26 août 2015.
Résumé de Denver & other stories
Résumé de l’éditeur :
Refuge de l’humanité. Repaire du crime.
Dans un futur proche, une météorite a changé la face du monde. Après une terrible montée des eaux, il ne reste aux USA plus qu’une seule ville à la surface : Denver, Colorado. Max Flynn, membre des garde-côtes censés contrôler la bordure de la ville, y mène une vie routinière. Jusqu’au jour où sa femme va se faire enlever, le propulsant au cœur d’une terrible machination…Jimmy Palmiotti et Justin Gray signent un polar noir et tendu sur fond de récit d’anticipation, quelque part entre Blade Runner, Soleil Vert et le mauvais esprit des productions de Quentin Tarantino.Également au menu de Denver & Other stories : Trigger Girl 6, un thriller d’espionnage façon Nikita mâtiné de SF, et une histoire courte inédite !
Du potentiel mais…
Ce Denver and other Stories est un recueil de 3 histoires différentes : Denver, Trigger Girl 6 et Painkiller Jane. Elles ont pour point commun d’être l’oeuvre du même artiste : Jimmy Palmiotti et d’être une représentation du comic plus indé, avec un côté punk underground.
De fait, il est difficile de critiquer cet album comme un tout, tant ces histoires diffèrent. Cette critique s’articulera autour de ces 3 récits inégaux.
La première histoire éponyme : Denver se passe dans un monde futur, tendance post-apocalypse, au coeur de la ville de Denver. Cette dernière est devenue une des seules villes américaines encore debout. Elle a mis en place un contrôle très strict de l’immigration, via des forces de police chargées d’empêcher tout migrant de rentrer illégalement dans la ville.
Au-delà de nous présenter un monde post-apocalyptique, avec ses règles strictes, le récit va basculer dans un thriller lorsque la femme d’un des agents des forces de police va se faire enlever. Le dit agent devra donc répondre aux exigences des ravisseurs et laisser entrer illégalement quelques cargaisons. Mais quel est le plan plus vaste qui se cache derrière ?
Au premier abord, on pense avoir une histoire assez convenue dans un univers qui n’est pas dénué de charme. Mais grâce à un rebondissement bien senti le récit bascule et arrivera à nous tenir en haleine jusqu’à la résolution. Mais cette histoire, bien que sympathique, pêche par son manque de développement de certains points et par la brièveté de certains passages. De plus, le héros n’est guère attachant. Malgré la qualité du tout, on aura du mal à trouver cette histoire inoubliable et indispensable. Graphiquement, le trait de Pier Brito offre un travail plus que correct, malgré une mise en scène un peu bateau.
La seconde histoire, Trigger Girl 6, nous offre là aussi un thriller futuriste. On suit les pas d’une mystérieuse jeune fille aux cheveux blancs, qui a pour mission d’assassiner le président des Etats-unis. Mais quelles sont les origines de cette guerrière ? Pourquoi vouloir assassiner cette personne ? Autant de questions que le scénariste tente d’aborder en cumulant de la bonne action et un récit qui bascule vers de la SF avec des thématiques identitaires. Cette dimension SF est très intéressante et aborde différentes questions sur l’humanité, le clonage et autres. Mais malheureusement le format de l’histoire l’en empêche. La place accordée à ce récit est faible et du coup, on arrive trop vite à la conclusion, en survolant certains points. On perd donc en impact. Les mystères sont éclaircis un peu vite, et l’héroïne trouve trop facilement réponse à ses questions. Aux crayons, on retrouve Phil Noto qui nous propose des planches assez minimalistes avec peu de détails et parfois quelques ratés.
La dernière histoire est celle de Painkiller Jane et de sa renaissance. Ce personnage est très connu dans le comic indépendant, mais j’avoue qu’elle m’est inconnue. Nous avons à faire à une flic téméraire avec un fort pouvoir de guérison façon Wolverine. Mais elle se distingue surtout par son côté punk, brutale et avec son franc-parler. Malheureusement, l’histoire n’est pas très accrocheuse et ne permet pas de se familiariser avec le personnage ni de s’y attacher. L’intrigue étant complètement anecdotique et vite expédiée ne présente que peu d’intérêt. Cette histoire ne plaira qu’aux amateurs du personnage parce que pour les autres c’est complétement dispensable. Surtout que le trait de Lee Moder est plus que quelconque. Il ne donne pas plus envie de découvrir la suite. Pourtant, on sent que le personnage en a sous le capot. Mais ce n’est pas ici qu’on pourra le voir.
L’édition de Glénat présente une jolie préface et quelques bonus intéressant.
Pour conclure ce Denver & other stories de Jimmy Palmiotti, Justin Gray… n’est finalement qu’un recueil d’histoires de Jimmy Palmiotti avec une dimension SF et punk. Les histoires sont inégales et n’ont en commun qu’un goût de trop peu et un caractère dispensable. Denver est l’histoire la plus aboutie et la plus intéressante, même si Trigger 6 est, pour moi, celle qui avait le plus de potentiel. Mais le format de ces histoires n’aide pas à en faire une lecture indispensable. Néanmoins, cela permet de voir quand même le talent de Jimmy Palmiotti.
Mais au final ce recueil bien que sympathique et pas déplaisant ne restera pas dans les annales.
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Quelle est votre histoire préférée ?
Perso, je trouve que les dessins ne sont pas vraiment au top et le déroulement de l’histoire est un peu flou jusqu’à la fin. J’aimerais en savoir davantage sur cet univers prometteur, merci à vous.