
- Scénario
- Graphisme
Deathlok : fait pour la guerre de Charlie Huston et Lan Medina
Fait pour la guerre
Panini Comics nous propose à nouveau un one-shot de la mini-série Deathlok écrite par Charlie Huston et illustrée par Lan Medina. Deathlok est un héros vraiment méconnu, que moi-même je ne connaissais pas. Après les bonnes surprises de Iron Fist, Panthère Noire ou Moon Knight, Panini va t-il encore réussir à surprendre ses lecteurs avec un héros « injustement » méconnu ? Pour ma part, c’est un gros échec, et Deathlok aurait peut-être bien fait de rester dans l’indifférence générale. Mais je vous propose que l’on regarde cela plus en détail.
Deathlok : Fait pour la guerre de Charlie Huston et Lan Medina, édité par Panini Comics, est disponible en librairie depuis le 05 Juin 2013.
Résumé de Deathlok chez Panini Comics
Découvrez les origines du cyborg Deathlok ! À travers le destin tragique de deux soldats, vous serez témoins du show de téléréalité le plus sanglant du futur. Militaires, hommes d’affaires et scientifiques fous vont apprendre à leur dépens l’erreur qu’ils ont commise en créant le soldat ultime.
De la mauvaise Science Fiction
Ce qui caractérise Deathlok au premier abord, c’est la ressemblance avec Robocop : un ancien militaire mort que l’on ressuscite en cyborg surpuissant. Aussi, son côté invincible et destructeur, presque muet et dénué d’émotion, le rapproche avec certitude de Terminator. Cependant, rien à voir avec ces deux-là. Le héros est tout aussi intéressant, car il est le reflet d’un perpétuel conflit intérieur entre trois entités. Cet aspect est particulièrement bien développé, voire trop. Car on s’y perd. Si on a du mal à cerner le personnage central, on en a tout autant du mal à situer l’histoire.
Le récit débute sur une émission de téléréalité qui montre… la guerre. Différents clans s’affrontent devant les caméras, pour de vrai ! Avec de vrais morts. Malheureusement, il est difficile de rentrer dans l’action tant le rythme est haché par les commentateurs. On s’ennuie, on ne comprends pas très bien où on est, on ne comprends pas où veulent en venir les auteurs : des enfants soldats africains balancés sur le champ de bataille pour se faire massacrer et faire plaisir aux téléspectateurs, franchement j’ai du mal à voir où on veut en venir.
C’est après de longues pages et beaucoup de volonté pour poursuivre un récit inintéressant et dépourvu de la présence de Deathlok que l’on commence à bien comprendre où l’on se trouve. Roxxon est une entreprise militaire qui dirige tout dans le pays, l’armée, la police, l’immobilier, la télévision, la politique… une société qui a le pouvoir de tuer des gens en toute impunité. L’histoire passe dans le démentiel avec une armée privée qui se permet de raser la moitié de la ville et de tuer des enfants sous les caméras sans en être inquiétée. Huston déplace son récit de la science-fiction à la pure fiction sans crédibilité. Et cela dès le départ.
Tout cela peine à accrocher le lecteur. Je le redis, mais franchement, on s’ennuie. L’histoire est hachée, les rares scènes d’action sont courtes et commentées. Il y a un manque de dynamique horrible pour la fluidité de la lecture. Des dialogues qui sont disséminés un peu partout où quatre personnages peuvent parler en même temps, de manière indépendante, sans être représenté sur la page, avec un code couleur pour chaque personnage… Un véritable supplice !!!
Dommage pour le scénariste Charlie Huston qui a pourtant de bonnes idées. Deathlok est, au fond, un personnage bien travaillé et, paradoxalement, plutôt réaliste. Des fragments de personnalités de deux stars du business de la guerre sont réunis dans le cyborg Deathlok. Ces bouts d’humanité se battent contre la troisième entité, l’AI, dont le seul but est de détruire l’humanité. Ainsi, Huston jongle entre la réalité et un conflit intérieur dont l’enjeu est intime pour les protagonistes mais aussi mondial. C’est à n’en pas douter le seul point positif que je peux trouver au récit.
Côté graphisme, j’ai l’impression que Lan Medina gâche son talent dans une œuvre comme celle-ci. Un style très réaliste, lisse, avec un aspect très crayon papier. C’est un vrai régal, et heureusement qu’il y a au moins ça pour aider à la lecture !
En conclusion, passer votre chemin ! Deathlok est un raté. Un récit long, lourdaud et peu passionnant, une intrigue qui manque de cadrage et qui perd le lecteur dès le début. Des dialogues pathétiques ou tout simplement imbuvables. Je pense notamment aux (trop) nombreuses explications pseudo-scientifiques du Dr Hellinger qui essayent, à tort, de donner un style réaliste à son discours et à ce qui se passe. Huston n’est tout simplement pas doué pour raconter un récit futuriste. Sinon le héros pourrait être intéressant en soi, mais ce volume-là ne suffit vraiment pas à me convaincre. Un comics à mettre aux oubliettes.
Et vous ? Partagez-vous mon point de vu concernant Deathlok ?