. De Bons Présages de Neil Gaiman et Terry Pratchett | Fant'asie
Kameyoko 04/08/2009 11

De Bons Présages de Neil Gaiman et Terry Pratchett

De Bons Présages (Good Omens) de Neil Gaiman et Terry Pratchett

La rencontre de deux de plus talentueux auteur britannique : Neil Gaiman et Terry Pratchett

Ce « De Bons Présages » doit sa renommée au fait qu’il réunit deux écrivains cultes pour beaucoup de personnes. Aux manettes, on retrouve donc Neil Gaiman auteur de Neverwhere (que j’ai du mal à me procurer), Coraline, L’Etrange Vie de Nobody Owens (GraveYard Book), American Gods et de comics comme Sandman ou 1602; et Terry Pratchett mondialement connu pour ces Annales du Disque-Monde. La réunion de ces deux écrivains est lourde de promesse. Imaginez donc le talent de Gaiman, pour conter des univers urbains actuels mais teintés de fantastique, de féérie toujours à la frontière entre réalité et fantasy, unit à celui de Pratchett qui excelle dans l’humour so british, le second degré, des situations complètement loufoques et des personnages totalement barrés! Un duo qui promet!

Je ne suis pas familier des univers de ces deux auteurs même si je vois très bien leur style. Cela fait maintenant des années que je veux m’essayer à leur plume si particulière (plus Neil Gaiman d’ailleurs. J’ai peur de ne pas accrocher à l’humour si spécial de Pratchett). J’ai donc débuté avec ce « De Bons Présages« . Depuis j’ai en ma possession, l’Etrange Vie de Nobody Owens, et je recherche Neverwhere et je me tâte pour prendre American Gods.

Commençons déjà avec un petit résumé :

Résumé de « De Bons Présages »

Les Cieux et les Enfers ont fixé la date de l’apocalypse : ça sera dans 11 ans. Cette nouvelle ne ravit pas les envoyés de Dieu et de Satan sur Terre : Aziraphale et Rampa. C’est que le démon et l’ange se sont habitués à leur petite vie, s’y sentent bien et ont appris à apprécier l’humanité. A passer des milliers d’années ensemble, ils se sont petit à petit liés d’amitié. Ils ont même passé un accord de non-ingérence dans leur affaires respectives.

Aziraphale, l’ange, tient une petite librairie spécialisée dans les livres très rares, il vient en aide aux gens. Rampa, le démon, porte du cuir, des Rayban, conduit une Bentley rutilante et écoute du Queen (oui, toute cassette restée plus de 15 jours dans la voiture devient du Queen).
Dans 11 ans, l’Antéchrist aura l’âge requis pour détruire le monde. Quand le Molosse des Enfers trouvera son maître et que celui-ci lui aura donné un nom alors l’Apocalypse débutera.

Aziraphale et Rampa décident de travailler ensemble et de garder à l’œil l’Antéchrist afin qu’il grandisse avec une éducation du Bien et du Mal pour qu’il ne puisse rallier un camp.

Mais au moment des 11 ans du garçon, et alors que le Molosse des Enfers est lâché rien ne se passe chez le petit. En effet, à la naissance, il y a une petite erreur des Sœurs Satanistes qui se sont trompées de bébé. Le vrai Antéchrist se prénomme Adam et vit dans la campagne Londonnienne. Il a donc vécu une vie tout à fait normale avec son groupe d’amis « les Eux« .

Adam devient donc très recherché aussi bien par Rampa et Aziraphale que par les Cavaliers de l’Apocalypse (Pollution, Guerre, Famine et Mort) chevauchant leur moto. Mais le temps presse car ses pouvoirs commencent à apparaître.

Pendant ce temps, Anathème Bidule, grâce aux « Belles et bonnes prophéties d’Agnès Barge » qui un livre de prédictions terriblement exactes écrit par Agnès Barge, essaie de trouver l’Antéchrist. Pour cela elle devra s’allier avec le descendant de l’homme qui mit Agnès Barge au bûcher : Newton Pulsifer. Ce dernier est un tout nouvel Inquisiteur.

Un roman fin, rafraîchissant et original

J’ai pas mal apprécié ce roman réunissant ces deux monstres sacrés de la littérature britannique. Le début est assez difficile puisque le style est quand même assez particulier, il faut un temps d’adaptation. De plus, on ne saisit pas trop où veulent nous amener les auteurs. A part l’ange et le démon, on ne comprend pas trop ce que viennent faire les autres personnages comme Newton Pulsifer, Shadwell, les Eux…. C’est très difficile pendant les 100 premières pages de trouver un fil conducteur à tout ça. Il y a aussi quelques longueurs. Mais petit à petit ça se dessine et les personnages prennent de l’importance au fur et à mesure. C’est donc dans une seconde partie de roman que les pièces commencent à s’imbriquer.

De toute façon la trame narrative est assez difficile à expliquer tant les situations incongrues s’enchaînent.

Mais ce qui fait la force de ce « De Bons Présages » n’est pas forcément l’histoire mais plutôt ses personnages loufoques, déjantés mais terriblement attachants; ainsi que l’humour omniprésent avec des situations rocambolesques, des quiproquos, du second degré, du cynisme, des digressions…

Neil Gaiman et Terry Pratchett ont vraiment réussi à créer des personnages loufoques mais qui au final nous sont attachants. Je pense notamment aux deux principaux protagonistes : Aziraphale et Rampa qui sont très attachants (surtout Rampa). Alors qu’ils représentent un camp, ils sont loin d’être aussi manichéens que ce que l’on pourrait penser.

Même les personnages secondaires sont très intéressants. Que ce soit le dénonciateur « Monsieur Tyler« , le terrible chien des Enfers « Toutou« , ou la « voyante » ou bien encore les « Eux »; tous ces personnages sont très typés mais savoureux. Il s’en dégage un petit quelque chose de difficilement descriptible mais délicieux.

Le personnage, qui serait presque le plus normal est l’AntéChrist. Ce dernier est un enfant tout ce qu’il y a de plus classique qui s’imagine son monde. Sauf que lui, avec ses pouvoirs, peut donner vie à son imagination.

J’ai adoré les noms complètement débiles des personnages (apparemment c’est la griffe de Pratchett). Rien qu’avec les noms on s’amuse : Vous-ne-commettrez-point-l’adultère Pulsifer, les autres cavaliers de l’Apocalypse : Cruauté envers les animaux, Bières Sans Alcool ….

L’humour est également très présent et globalement réussi. On notera cependant des blagues qui tombent un peu à coté. Néanmoins, l’humour « so british » est bien présent avec des scènes rocambolesques, des personnages complètement hallucinants, du second degré, de l’ironie….

J’ai particulièrement aimé les digressions dans  le notes de pieds de pages. Souvent ces précisions sont complètement inutiles donc indispensables. Elles sont bourrés de détails insignifiants mais ça en est jouissif.

Faire la critique de ce livre est vraiment quelque chose de périlleux. Je reste intimement persuadé que c’est une expérience à part. Il faut lire le livre et juger par soi-même et ne pas s’arrêter à la lecture des critiques. Tout le livre est trop déjanté et trop spécifique pour être retranscris fidèlement dans un article.

Comment voulez-vous faire un article en parlant d’apocalypse, de motards de l’Apocalypse qui chevauchent des motos d'occasion improbables avec des cuirs Hell’s Angles, d’inquisiteurs, de Toutou des Enfers, de tibétains creusant des trous, d’atlantes ou bien encore d’extra-terrestres, de démon, de Princes des Enfers, de Dieu, d’anges….?

C’est peut être la première fois sur ce blog que je conseillerai presque de ne pas tenir compte de cette critique et de faire l’expérience vous-même. C’est tellement spécial que certains détesteront, d’autres crieront au génie.

Personnellement, sans crier au génie, je me place du coté des amoureux du livre. Il regorge de bonnes choses même si tout est loin d’être parfait. Mais voilà, la plume des auteurs confèrent à cette œuvre un caractère particulier qui est indescriptible.

Pour conclure à expérimenter!

Et vous qu’en avez-vous pensé? Pensez-vous qu’on puisse critiquer l’oeuvre tant c’est du n’importe quoi?

11 commentaires »

  1. Acr0 04/08/2009 at 22:43 -

    Je suis RAVIE qu’il t’ait quand même plu 🙂
    J’adore cet univers, comme tu le dis si bien, loufoque. Mais je comprends aussi que les non-amateurs du genre puissent ne pas savoir où ils vont avec fil conducteur si difficile à trouver.

    Et OUI, c’est très difficile à critiquer, et même à donner envie (tant il se passe de choses)

    De Gaiman, j’ai lu Coraline et L’Etrange Vie de Nobody Owens. Et en ce moment, tout le monde a du mal à trouver Neverwhere (moi aussi je cherche à le lire) malheureusement. Après, j’adore Pratchett (et ici aussi, je comprends qu’on ne puisse pas accrocher: mais il ne laisse personne indifférent)

  2. Kameyoko 05/08/2009 at 09:12 -

    @AcrO : Je veux absolument choper Neverwhere, mais je vois que je ne suis pas le seul à avoir du mal.

    Pour ce « Bons présages », je n’ai jamais eu autant de mal à écrire une critique. Au final je la trouve pas terrible mais je ne sais pas comment mieux donner envie de découvrir cette oeuvre.

    A quand les critiques pour tes Gaimans?

  3. Seraf 05/08/2009 at 09:42 -

    J’ai découvert gaiman avec ce bouquin (je suis une Pratchettophile a la base =D). J’ai beaucoup aimé aussi.
    Stardust était sympa aussi de Gaiman, mais trop « lourd » : trop de references a des contines ou autres, des tonnes de refs en bas de page, bref, hardos.

    Par contre, apres j’ai lu Miroirs et fumées de Gaiman, et j’ai aps du tout aimé. Du coup je n’ai toujours pas commencé Coraline.

  4. Céline C. 05/08/2009 at 10:15 -

    Hiiiiiiii ! (oui bon, je fais partie de ces gens qui adorent Neil Gaiman et Terry Pratchett)
    tant mieux que ça t’ai plu !
    C’est dommage cependant que tu n’ai pas lu de Pratchett avant, le mieux étant de connaitre un peu les deux auteurs avant de lire De bons présages. On y retrouve en effet des petits clins d’oeil aux deux univers, notamment celui de Pratchett. J’ai tout particulièrement adoré les apparitions d’un perso clef, QUI PARLE COMME CA. XD

  5. Ginie 05/08/2009 at 11:38 -

    Pour Neverwhere il existe une adaptation en comic (Carey/Fabry) qui est pas mal quand on aime l’univers et qui est assez facilement trouvable. Si cela peut vous aider à patienter en attendant de vous procurer le livre 😉

  6. Kameyoko 05/08/2009 at 14:10 -

    @Seraf’ : J’ai le souvenir du film Stardust, donc pas pour moi celui-là. Ce miroir et fumée ne me tente pas non plus. Bizarrement Pratchett ne m’intéresse pas beaucoup. Je fais un blocage sur les Annales du Disque Monde. Je ne sais pas pourquoi mais ça ne me donne pas du tout envie.

    @Céline : Après lecture je pense aussi que ça doit plus savoureux quand on connait mieux l’oeuvre des deux. Pour la MORT, ce personnage ne m’a pas plus marqué que ça. je prèfère et de loin les autres motard.

    @Ginie : Je ne connaissais pas cette adaptation. Je préfère quand même lire avant le livre plutôt que le comic. Mais si le livre est bien je me jetterais dessus

  7. Céline C. 06/08/2009 at 11:04 -

    La cas de LA MORT justement est ce qui évoque le mieux ce que je disais avant. Dans les bouquin de Pratchett, c’est un perso que j’adore, alors de le voir débarquer comme ça là dedans, ça m’a bien fait marrer… 😉

  8. Thalia 29/08/2009 at 16:55 -

    Bon ben … je vais découvrir ça par moi-même … 😉

  9. Kameyoko 29/08/2009 at 23:14 -

    @Thalia : N’hésites pas à revenir nous dir ece que tu en auras pensé

  10. capt everton 17/03/2014 at 09:32 -

    Ce livre est l’un des plus drôle qu’il m’ait été donné de lire, un curieux mélange du film « dogma » est de H2G2. Ange et démon sont plutôt bien équilibrés ni trop nunuche, ni trop méchant. Les cavalier de l’apocalypse de manquent pas de charme non plus, même le chien (molosse) est cool.
    Chaque séquence prête à rire jaune, noir… on en voit de toute les couleurs. Il n’y a pas de débat philosophique qui viendrait plomber la lecture, ou peut-être sur la conscience d’un enfant de 11 ans qui est à mon avis bien composé, j’ai retrouvé à travers lui mes 10 ans où la cohérance de mes jeux n’avait guère d’importance.
    L’ensemble de la société passe à la moulinette avec intelligence: les hyppies, les hells angels, les cadres, les iulluminés, les beaufs…

    http://sfsarthe.blog.free.fr

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