
- Scénario
- Graphisme
Danger Girl : Revolver de Andy Hartnell et Chris Madden
Des drôles de dames
Je ne connaissais absolument pas Danger Girl avant que Glénat ne prennent la relève des parutions Semic et Soleil. Promettant de l’action et de l’aventure manière « Charlie’s Angels », Andy Hartnell et J. Scott Campbell, les co-créateurs de la série, ont réussi le pari d’un concept qui tient dans la durée. Je suis toujours partant pour un comics léger qui met en vedette des nanas sexy, je me suis donc laissé tenter. Mais Danger Girl tient-il ses promesses ? La difficulté étant de ne pas faire dans le déjà-vu ou le copier coller d’une thématique déjà bien usée : la série TV et les films Drôles de Dames ou le dessin animé Totally Spies (qui s’est vu exporté au cinéma !).
Danger Girl : Revolver de Andy Hartnell et Chris Madden, édité par Glénat, est disponible en librairie depuis le 03 Avril 2013.
Résumé de Danger Girl : Revolver chez Glénat Comics
L’équipe Danger Girl rassemble la fine fleur des agents secrets de la planète : Abbey Chase, archéologue au passé trouble, spécialiste des armes à feu ; Sydney Savage, ex-membre des services secrets australiens qui manie le fouet comme personne ; et Valerie Evans, alias Silicon Valerie, experte en technologies de pointe. Sous l’égide de leur mentor Deuce, ancien agent du MI-6, et assistées de Johnny Barracuda, leur agent de liaison à la CIA, les trois amazones, aussi redoutables que glamour, arpentent le monde dans des missions à haut risque.
De l’aventure à revendre !
Danger Girl a été créé par J. Scott Campbell et Andy Hartnell en 1997. La série a connu un parcours assez atypique, puisqu’elle est passée dans les mains de pas moins trois éditeurs différents. Tout d’abord, la série a été lancée chez Image Comics qui a ensuite vendu le bébé à DC Comics. En 2009, c’est IDW Publishing qui récupère les droits et relance la série en 2011 alors que DC faisait l’impasse depuis 2007. Cette particularité éditoriale va de paire avec l’absence d’une réelle série régulière. En effet, Danger Girl est édité sous la forme de nombreuses mini-séries (Revolver, Trinity, The Chase…).
Ne connaissant pas la série d’origine, et ayant ainsi une vision assez restreinte de Danger Girl, je me focalise ici uniquement sur la
présente mini-série Revolver. Danger Girl raconte les aventures de jeunes femmes, espionnes, qui sont lancées sur des missions. Le concept est somme toute très banal et largement connu du grand public. Le grand manitou de l’agence secrète les contacte pour une mission, et le tour est joué. Grand soulagement, elle ne possède pas d’attirail « James Bond » ou « Totally Spies » qui aurait été
Il fallait s’y attendre, mais les auteurs sont malheureusement tombés en plein dans le piège. Danger Girl est un douteux mélange de Drôle de Dames, Indiana Jones et Lara Croft. Je dirais même que Danger Girl : Revolver est à Charlie’s Angels ce que vraiment totally ringard.
Benjamin Gates est à Indiana Jones. Autant dire que c’est carrément du réchauffé. Le fouet, les artéfacts volés qui maudissent un pauvre village,les trois espionnes (blonde, brune et rousse !), la tenue de Lara Croft… il y en a trop. Même des situations bien trop
familières, jugez par vous même : course poursuite en bateau dans Venise ou les héros pris au piège sur un pont de singe. Bref, vous l’aurez compris, Andy Hartnell fait preuve d’un cruel manque d’imagination ou plutôt d’une overdose d’inspiration et de clin d’œil.
Autre point négatif : les Danger Girl sont au nombre de trois, Abbey, Sydney et Valerie. Oui, sauf que les auteurs ont décidé d’en éclipser une. Valerie est presque totalement absente de l’album, et c’est un peu dommage, notamment pour un néophyte comme moi, car on aimerait la connaître et on ne comprend pas trop pourquoi elle a été écartée de l’aventure. Et comme il faut qu’elles soient trois, une nouvelle fille se joint à la fête. Ancienne agente secrète, chasseuse de prime, équipée d’un arc, c’est une véritable combattante qui vient compléter le trio.
Pourtant, Hartnell nous livre un récit bourré d’action qui nous tient en haleine tout du long. On a beau dire ce qu’on veut, on adore Indiana Jones et autres James Bond-like, et les aventures de ce type, aussi peu originales soient-elles, nous captivent toujours ! Ca
va à cent à l’heure, on ne s’ennuie pas, c’est du réchauffé certes, mais du coup c’est chaud. Les filles sont sexy, ça explose à tout va, et on y va à coup de courses poursuites, de flash back, de révélations sur le passé, de vieilles histoires d’amour… Bref, on y prend tout de même du plaisir.
Côté graphisme, je suis assez mitigé. Quand on voit les dessins de Campbell dans les bonus, on regrette vraiment que l’artiste ne souhaite plus travaillé sur Danger Girl. Madden a un style plutôt ado et cartoonesque. Cela ne me gêne pas plus que cela, car l’ensemble est très homogène et le trait se porte bien à l’action. Le souci c’est que Danger Girl : Revolver y gagnerait vraiment à
En conclusion, Danger Girl : Revolver reste une petite déception même si l’album est divertissant et plaisant à lire. Les filles sont sexy, il y a de l’aventure et de l’action à chaque page. On est certainement en droit d’en attendre un peu plus du point de vue du dessin comme de l’originalité scénaristique. Le clin d’œil à une série culte ou la volonté de marquer une influence forte n’est en soi pas dérangeant. C’est juste que là, il y en a vraiment trop, à se demander où est l’identité propre de Danger Girl (et s’il en existe une). Ca manque un peu de repères propres à la série.avoir un caractère plus adulte. Par contre, le gros défaut de Madden est sa fâcheuse tendance à laisser les crayonnages sur les visages : des petits cercles au niveau des nez et des mentons qui lui permettent de repérer les zones du visage lorsqu’il fait ses croquis. C’est carrément affreux, et à vrai dire, je ne conçois vraiment pas le délire de les laisser…
Et vous ? Partagez-vous ma déception suite à la lecture de Danger Girl ? Trop de clin d’oeil à votre goût ?
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