
- Scénario
- Graphisme
Crueler than dead – tome 1 de Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi
Vous prendre bien un peu de zombies ?
Crueler than Dead a été un titre pas mal mis en avant par son éditeur, avec notamment la venue des auteurs à la Japan Expo.
Avec son format différent, plus qualitatif, son thème sur les zombies, la qualité des extraits vus, j’ai l’espoir d’avoir un bon petit titre. Il présente également l’avantage de ne connaître que 2 tomes.
Que vaut donc ce seinen ?
Crueler than dead – tome 1 de Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 24 juin 2015
Résumé de Crueler than dead 1 chez Glénat
Résumé de l’éditeur :
Elle se réveille dans un monde décharné. Elle ne sait ni qui elle est, ni où elle est. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle est en danger, une proie dans un monde envahit par les zombies. Tuer, se cacher, courir encore et encore, trouver des armes, trouver à manger, fuir pour un endroit où survivre autant que possible. Et chercher à comprendre pourquoi. Pourquoi ce monde, pourquoi ces zombies… et pourquoi, elle, saine, vivante, humaine, vient de vomir…. des doigts d’humains !
Un récit de zombie à dévorer !?
Les zombies sont très tendances depuis maintenant quelques années. On ne compte plus leurs apparitions dans divers médiums (manga, comic, jeux vidéo, cinéma, littérature…). Certains sont originaux, d’autres sont très respectueux des bases posées par Georges A. Romero. Dans notre cas, ce manga en seulement deux tomes, est plus à mettre dans la seconde catégorie, malgré quelques points originaux.
Crueler than Dead est un récit de zombie à la construction assez classique. Tout débute par le réveil d’une jeune femme, qui s’avère s’appeler Maki Akagi, dans un laboratoire en proie au KO. Elle découvrira aussi un petit garçon nommé Shota.
Grâce à un militaire mourant, elle va apprendre qu’elle et le petit garçon sont les sujets d’une expérience réussie. En effet, sans qu’on ne sache trop pourquoi le monde est infesté de zombies. Et Maki et Shota étaient aussi des morts-vivants. Mais grâce à un antidote, ils ont pu redevenir humain mais tout en conservant leur force de zombie. Crueler than dead se démarque par ce postulat qui aura sûrement un impact conséquent.
Mais pour le reste nous sommes dans un schéma hyper classique. Le coup du comateux qui se réveille ne peut que faire penser à du Walking Dead ou autre 28 jours plus tard.
Après le duo de personnages, qui a en sa possession des doses de l’antidote, part rejoindre le Tokyo Dôme, l’un des derniers bastions de l’humanité.
Evidemment, ce voyage sera plein de rebondissements. Mais ces derniers respectent la « charte » zombies. Nous aurons ainsi le droit à une meute de zombies, des rencontres avec de vrais humains, des humains que l’apocalypse a rendu violents, sanguinaires et égoïstes, le tout sur fond de paysages apocalyptiques. Néanmoins, malgré le classicisme, le tout est quand même rythmé, plaisant et ô combien distrayant. On sent la volonté de faire un vrai récit de zombie classique mais dans le sens positif du terme. Tous les incontournables y passent mais s’insèrent finalement bien au tout.
Surtout qu’il y a quelques points un peu originaux qui intriguent comme une organisation mystérieuse, la force des protagoniste…
Malheureusement le titre pêche un peu dans la caractérisation des personnages. Même si les personnages de Maki et Shota sont attachants, avec un petit côté badass pour l’héroïne, les méchants eux sont mal travaillés. Je pense notamment à un personnage que l’on croise qui n’est pas crédible pour un sou. Dans un premier temps, il nous fait penser à une sorte de sous-Negan (pour ceux qui suivent Walking Dead), avec son agressivité et sa volonté de violer Maki. Puis, sans trop comprendre pourquoi, ni sans réelles explications, le personnage bascule pour finalement l’aider. Il en oublie donc toutes ses velléités d’abominations sur elle. Le scénariste, Tsukasa Saimura, le travaille même pour lui donner un côté touchant, presque sensible. Ce qui s’avère plus déstabilisant que prenant. On a l’impression d’avoir à faire à deux personnages différents.
Graphiquement, le travail graphique de Kôzô Takahashi est très bon. Son trait est précis, fin et détaillé. Il apporte un soin tout particulier aux scènes de boucherie. Il se fait un malin plaisir à être détaillé, sans être avare de détails sur ces scènes là. De fait, le résultat est percutant.
Il y a une vraie recherche de composition des pages et de détails dans les cases. On s’immerge vite dans l’histoire ! Et ce d’autant plus que l’action et les scènes chargées sont assez lisibles. On regrettera juste quelques inégalité dans le dessin.
Son style utilise certaines influences et fait un peu penser à du Katshiro Otomo. Glénat met cet argument en valeur mais dans les faits, cela se voit. Sauf qu’on sent aussi l’influence du neuvième art américain. J’ai trouvé que l’aspect graphique empruntait aussi beaucoup à l’esthétique comic.
Pour conclure, Crueler than dead – tome 1 de Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi ne révolutionnera pas le genre zombie, mais ce n’est probablement pas ce qui est recherché. Au contraire, il s’inscrit dans une lignée classique, avec quelques éléments nouveaux, comme la condition de nos deux héros. Pour le reste, on sent un amour pour les œuvres remplies de mort-vivants. Le tout se lit avec beaucoup de plaisir grâce à un bon rythme, une intrigue classique mais efficace, un dessin soigné surtout dans le gore et les zombies.
Un divertissement réussi, qui fonctionne et qui permet surtout de passer du bon temps. Après, tout n’est pas parfait. Outre le classicisme, il y a un vrai problème avec la caractérisation de certains méchants. On peut rajouter aussi quelques facilités scénaristiques.
Crueler than Dead répond aux attentes des fans, avec ce qu’il faut pour intéresser. La suite devrait nous permettre un peu plus d’originalité ! Même sans ça, je n’ai aucun doute sur le pouvoir distrayant de ce seinen.
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous été gêné par le côté convenu, ce respect du « style zombie » ?
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