. Codeflesh de Joe Casey et Charlie Adlard | Fant'asie
Kameyoko 26/07/2013 0
Codeflesh de Joe Casey et Charlie Adlard
  • Scénario
  • Graphisme

Codeflesh de Joe Casey et Charlie Adlard

Codeflesh de Joe Casey et Charlie Adlard

Par le duo de Corps de Pierre

Avec le succès assez monstrueux de Walking Dead, Delcourt a bien raison de surfer dessus. Après avoir proposé différentes œuvres de Robert Kirkman : Invincible, The Haunt, Super Dinosaure, Brit… l’éditeur n’en oublie pas de mettre également en avant le dessinateur : Charlie Adlard.

Ce Codeflesh est une oeuvre de jeunesse de cet artiste, maintenant reconnu à travers le monde.
Codeflesh de Joe Casey et Charlie Adlard est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis le 03 avril 2013.

Résumé de Codeflesh chez Delcourt

Résumé de l’éditeur :

Cameron Daltrey est agent de probation dans la Cité des Anges. Sa spécialité ? Les criminels aux superpouvoirs, en particulier ceux qui ne se présentent jamais aux convocations de la justice. Cameron aime tellement son job, qu’une fois la nuit venue, il enfile le masque de Codeflesh, un justicier pas comme les autres, pour traquer ces « brebis égarées ». Une double vie trépidante… Mais difficile à gérer.

La Double vie de Cameron Daltrey

Même si Charlie Adlard est devenu une star du monde des comics grâce à Walking Dead, il avait déjà travaillé sur quelques œuvres auparavant. Delcourt nous propose de découvrir l’une d’elles avec ce Codeflesh. Le dessinateur britannique est accompagné par Joe Casey au scénario. On avait déjà pu voir ce duo à l’oeuvre sur Corps de Pierre, précédemment édité chez Delcourt également.

Au programme de ce comic, un garant de caution, spécialisé dans les super-vilains qui ne peut s’empêcher de mettre le masque et de mettre la main sur les fuyards. Cette double vie le mènera au-devant de quelques déconvenues.

Codeflesh emprunte donc aux codes du polar avec ce garant un peu particulier, accroc à l’action et menant une double vie. Si on rajoute à ça une dimension super-héroïque avec des méchants possédant quelques super-pouvoirs (mais qui restent de l’ordre du raisonnable), nous avons un titre étonnant. La force et la personnalité de ce titre sont à mettre au crédit du personnage de Cameron Daltrey.
Même si, au premier abord, il ne nous est pas trop agréable, et flirte parfois avec le cliché, plus on avance et plus il devient intéressant. Son coté anti-héros est bien traité surtout que ses motivations sont loin d’être héroïques et idéalistes.

Si Cameron a décidé de porter le masque c’est parce qu’il est surveillé par la justice, mais surtout parce qu’il a besoin de se frotter aux criminels et d’utiliser la méthode forte avec eux. Il est accroc à la baston et à l’adrénaline que ça génère. Mais cette activité secrète impacte sa vie, notamment avec sa petite amie Maddy, qui vit très mal cette situation. Au cours des différents chapitres, on voit comment cette part secrète de son travail joue sur sa situation sentimentale. Pourtant, on le voit bien qu’il ne peut se résoudre à ne plus le faire et à tout avouer. Son penchant pour l’action est trop fort.

Le personnage est bien développé et prend plus de profondeur au fur et à mesure de la lecture. Malheureusement la narration souffre d’une certaine linéarité. Il y a bien quelques rebondissements, temps forts, mais rien qui ne vienne réellement booster la lecture. Pourtant, le mélange d’action, l’ambiance polar, le héros masqué, le travail sur les personnage font qu’on lit Codeflesh avec intérêt. Mais il manque un petit quelque chose pour donner plus d’énergie et d’envergure à ce titre.

Et ce d’autant plus, qu’il y a trop de choses qui ne sont pas exploitées ou abordées. Par exemple, on ne sait pas pourquoi il porte un masque avec un code barre dessus. Même si le charadesign fait son effet, et fait irrémédiablement penser à Rorschach, on se demandera quelle est la signification du code barre et du masque. Mais nous n’aurons pas la réponse.
De même, on se demande comment Cameron parvient à lutter si facilement avec de super-vilains, certains avec des pouvoirs, quand lui n’a rien de spécial. Plein de petites questions ou points, qui n’ont pas été abordés. Et ça manque, pour donner plus de consistance à ce monde.

Mais cette relative faiblesse est compensé par un héros à la psychologie travaillée, auto-destructeur, jusqu’au boutiste, qui sait qu’il va dans le mur, mais ne peut s’empêcher de succomber à ses pulsions vengeresses. Les autres personnages sont aussi également bien travaillés, entre une Maddy déchirée par ses sentiments et son petit ami absent, des méchants loin d’être simplistes. Ces derniers sont souvent nuancés et avec un certain travail sur leur état d’esprit.

A noter que le chapitre 8 bénéficie d’une narration assez originale et qui rend vraiment très bien. Alors que je reprochais une narration assez linéaire, ce chapitre casse un peu cet état de fait. Mais ça ne suffit pour donner un nouveau souffle à ce récit.

Graphiquement, on retrouve un Charlie Adlard dont le trait sied bien à l’ambiance un peu glauque et sombre du titre. Son style, tout en étant reconnaissable, est suffisamment différent de ce que l’on connait de lui. Personnellement, je le trouve en deçà de Walking Dead. Surtout qu’il n’est pas constant. Les derniers chapitres sont meilleurs que les premiers, plus assurés. Ce sentiment peut aussi provenir de la colorisation. Pour moi son trait doit rester noir et blanc, avec des nuances de gris. Donc le voir en couleur me surprend toujours.

Pour conclure, Codeflesh de Joe Casey et Charlie Adlard est un comic avec une ambiance polar, qui est loin d’être inintéressant. Son personnage principal, tiraillé entre sa vie privée et son besoin irrépressible de mettre le masque est bien exploité. Le récit propose beaucoup d’action, une ambiance particulière et un scénario efficace. Mais, Codeflash souffre d’un manque de développement de certains points et de l’univers. Le principal manque, pour moi, réside dans sa face de super-héros. Pourquoi le code barre ? Quels sont ses pouvoirs et compétences pour mettre à mal des super-vilain ?
Il manque aussi un souffle de grandiose au tout, faisant que la montée en puissance est assez linéaire.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Quelle est votre signification du code barre utilisé comme emblème du héros masqué ?

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