
Critique du film Les Mondes de Ralph
Un film d’animation hommage aux jeux vidéo ?
Pour beaucoup de gens de ma génération, élevés à la NES, Super Nintendo, Megadrive et autre Atari 2600 pour les plus vieux, le film Les Mondes de Ralph était attendu avec beaucoup d’impatience, de par son marketing très typé rétrogaming et jeu vidéo. Surtout que la bande-annonce donnait furieusement envie. Ce film, est sans doute l’un de ceux que j’attendais le plus sur cette fin d’année (derrière le Hobbit quand même).
Est-il à la hauteur des attentes ? Saura-t-il ravir le nostalgique qui sommeille en moi ?
Les Mondes de Ralph (Wreck-it Ralph en VO) de Rich Moore est distribué par The Walt Disney Company et sort sur nos écrans le 05 décembre 2012.
Résumé des Mondes de Ralph de Rich Moore
Résumé d’Allociné :
Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d’une chose, être aimé de tous…
Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de course, fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous…
Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser… et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros… Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?
Bad Guy veut devenir gentil !
Les Mondes de Ralph est un film que j’attendais avec beaucoup d’impatience comme beaucoup de geek de 20-40 ans. Forcément, un film d’animation traitant de jeux vidéo (dont du rétrogaming), référencé et très Pixar dans l’approche, il y avait de quoi fantasmer. Surtout que la bande-annonce montrait ce qu’on voulait voir pour ce genre de projet.
Les premières minutes du film sont enchantresses et laissent présager d’un film assez jouissif et énorme. Il y a notamment cette réunion de méchant type les « méchants anonymes » où Ralph la Casse confie son mal-être et son ras-le-bol général de son rôle de méchant et de la perception des autres. Le tout sous le regard d’illustres méchants du jeu vidéo qui feront vibrer la fibre nostalgique comme Dr Robotnik (Sonic), Zangieff et Bison (Street Fighters) ou encore le fantôme de Pacman. Ce passage là est très bien fait et permet de bien introduire le héros Ralph la Casse et sa psychologie. C’est drôle, référencé avec de bons dialogues et ça impose une ambiance qui plait déjà.
La suite nous introduit un peu le fonctionnement de ce monde, la vie qu’il y a derrière la bonne d’arcade et une fois le jeu éteint. Evidemment ce fonctionnement fait penser à du Toy Story.
J’ai été très emballé par un début de film très prometteur qui répondait à mes attentes. Mais la suite s’avèrera plus décevante. En fait, le début du film est trompeur. Les guests vidéoludiques sont rares, malgré de très nombreuses références et clins d’oeil. Ainsi, pour les amateurs, on pourra trouver un peu de Mario Kart par-ci, un peu de Halo/ Gears of War par là, ou bien encore du Donkey Kong de la première heure… On sent également un amour pour le rétrogaming, notamment via le générique de fin excellent !
Mais ce positionnement est un peu bâtard, dans le sens, où ça ne va pas assez loin, à mon goût, pour les adultes et geeks, tout en étant difficilement compréhensible pour les enfants. Ces derniers étant plus la cible, alors que je pensais que ça s’adresserait plus aux geeks adultes.
Les Mondes de Ralph est un film qui déçoit, non pas sur la qualité intrinsèque du film mais plus sur l’idée que je me faisais du film. La faute a une sous-utilisation des différents jeux vidéo, un humour peu présent et une histoire un peu trop classique.
Concernant la sous-utilisation des jeux vidéo, je reproche le fait qu’on ne visite que peu d’univers. Le réalisateur n’a pas cherché à jouer avec les différents styles de jeux. On aurait pu imaginer Ralph arpenter plus de monde. Au final, outre son jeu Fix it Felix Jr, on le voit aller sur Hero’s Duty, FPS futuriste à la Halo/ Gears of War/ Killing Zone, et surtout Sugar Rush, monde de filles, coloré et acidulé. On s’attarde d’ailleurs surtout sur le dernier, qui permet d’introduire l’autre personnage phare Veneloppe van Schweetz.
Ce monde de Sugar Rush est très orientée fille, avec son rose omniprésent, ses petites sucreries et son coté « kawaii ». Mais il faut reconnaître que le « level design », le travail sur l’identité de ce monde est superbe ! Tout tourne autour des sucreries et pâtisseries. Le tout fourmille de petits détails très amusants, et surtout totalement raccord avec ce thème. On passera outre le placement de produit pas toujours très fin comme avec les Oreo, Subway, Coca-Cola ou Mentos.
Pour ce qui est de l’humour, on a bien quelques passages assez drôles, pas toujours très fins mais plaisants quand même. Mais pour un film d’animation, j’ai trouvé que ça manquait de présence et d’impact. Il y a avait matière à faire mieux.
Quant à l’histoire, elle est assez classique, malgré quelques rebondissements intéressants. Mais c’est un peu trop linéaire et prévisible dans son ensemble. Mais surtout le discours et la morale derrière sont un peu trop manichéens et trop typé Disney. La quête de Ralph, bien que prometteuse, retombe comme un soufflé pour finalement ne pas arriver à nous scotcher.
Alors oui, c’est mignon, ça parle d’amitié, de développement personnel, de rejet et de solitude, mais c’est peut être un poil trop gentillet. Là aussi, avec des personnages comme Ralph et Veneloppe, il y avait matière à faire mieux.
En ce qui concerne les personnages, j’ai beaucoup aimé Ralph que j’ai trouvé attachant et touchant. On ressent bien son mal-être et ses difficultés relationnelles. J’ai également apprécié la relation qu’il noue avec la peste Veneloppe. On peut reprocher un coté mièvre, mais j’ai été sensible à ces solitaires « forcés ». Certes, Veneloppe est tête à claques et agaçante parfois, mais elle a ce petit grain de folie qui la rend intéressante et font oublier un coté « too much ».
Quant aux personnages secondaires, ils sont nombreux, mais peu sortent réellement du lot. Il y a bien la commandante du jeu Hero’s Duty, tête brûlée au langage châtié ou encore Felix Jr plutôt sympathique, mais les autres peinent à s’imposer. Même le méchant de l’histoire est un peu fade.
Je sais que je suis un peu dur dans ma critique. Mais j’attendais avec beaucoup d’impatience ce Les Mondes de Ralph, dans lequel je voyais un petit bijou. Et dans les faits, ce n’est pas le cas. C’est un bon film d’animation, qui se regarde avec grand plaisir. Mais il est loin du niveau d’un Pixar par exemple. Disney tenait de quoi faire un grand film qui puisse plaire aux enfants et aux parents, mais le géant du divertissement américain n’a pas su saisir l’opportunité. Et comme avec John Carter il n’a pas su le vendre. Avec la bande-annonce, l’affiche, on nous vend un tout autre film. Très honnêtement, je pense que beaucoup seront déçus par cette communication trompeuse.
Pour conclure, non les Mondes de Ralph n’est pas le bijou qu’on espérait, vibrant hommage aux jeux vidéos et au retro-gaming. Non, ce film ne joue pas tant que ça avec les références vidéoludiques. Non, on ne parcours pas pléthore de mondes. Non, le film n’est pas très drôle. En cela c’est une déception.
Mais pourtant, le film est loin d’être mauvais. Le travail sur les mondes est magnifique, ça fourmille d’idées, et l’esprit retro-gaming est bien présent (mention spéciale aux personnages de jeux 8-bit bougeant avec saccades). Les personnages sont attachants et le duo fonctionne plutôt bien. C’est léger, distrayant, poétique et avec une bonne morale pour les enfants. Mais qu’est-ce que j’aurais aimé que Disney aille plus loin, prenne plus de risque et saisisse son sujet à pleine main, sans avoir cette sensation de retenue.
A défaut d’être la tuerie annoncée et espérée, les Mondes de Ralph est un bon petit film d’animation, fun et mignon.
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Trouvez-vous aussi que Disney aurait pu aller plus loin ? Comment jugez-vous le marketing ?
Ha ! J’avouais aussi attendre avec impatience ce film d’animation et j’irai sans aucun doute le voir, mais avec moins d’enthousiasme du coup. (L’avantage: je serai peut-être moins déçu !) 😉 Feedback dans une ou deux semaine ! 😉
Ce film reprend beaucoup de jeu de mon époque, cela me rappelle de bons souvenirs 🙂
Le début est tout simplement excellent, le scénario sympathique et assez inattendu. Parfois, c’est un peu trop gamin, mais ça reste sympa ! Un film qui s’est peut-être trompé de cible en prenant à la fois trop et pas assez de références geek ! 🙂
@T-shirts Geek Up : Assez d’accord globalement. Mais je pense aussi qu’ils se sont plantés dans leur positionnement et le marketing derrière. Ils n’ont pas été au bout du concept de soi faire un truc pour geeks trentenaires, soit un truc pour gamin. En ressort un truc un peu batard entre les deux qui du coup, ne satifsait pleinement aucune des deux cibles.