Critique d’Inception de Christopher Nolan

Un film avec Leonardo Di Caprio, Marion Cotillard, Ellen Page…

Inception est l’un des films les plus attendus de cet été 2010, et pour cause ! Quand on sait que c’est Christopher Nolan (réalisateur de l’excellent Batman the Dark Knight) qui est aux commandes, avec Leonardo DiCaprio (Shutter Island, Titanic, Blood Diamond…), Marion Cotillard (la Môme, Jeux d’Enfants, Big Fish…), Ken Watanabe (Le dernier Samourai, Lettres d’Iwo Jima…), … on est en droit d’attendre quelque chose de bien. Surtout que la bande-annonce était très intrigante, et que les premières critiques américaines étaient dithyrambiques.

J’ai eu l’occasion d’assister à une avant-première de ce film évènement. Le film était projeté au Pathé d’Ivry, en format Imax, mais sans la 3D.

Le film sortira dans les salles obscures françaises le 21 juillet 2010.

Résumé d’Inception de Christopher Nolan

Dom Cobb est le meilleur dans son domaine : l’extraction. Cela consiste à voler les secrets les plus précieux d’un individu, en allant les chercher dans son subconscient alors qu’il rêve (moment où il est le plus vulnérable).

Il est très prisé pour l’espionnage industriel,  mais il est aussi traqué dans le monde entier.
Il a perdu tout ce qu’il aime, sa femme et il ne peut plus voir ses enfants.

Mais un commanditaire : Saito lui propose de retrouver sa vie d’avant s’il accomplit une mission réputée impossible : l’inception. Cette opération est le contraire de l’extraction. Elle consiste à implanter une idée dans l’esprit d’un individu et de la faire germer.

Cobb va donc monter une équipe pour réaliser ce coup, que lui seul peut arriver à faire. Mais malgré tous les talents réunis et toute la préparation, tout ne va pas se passer comme prévu, surtout que le subconscient de Cobb interférera.

Les méandres des rêves

Difficile avec les affiches et bandes-annonces diffusées de se faire une idée sur ce que l’on va voir dans Inception (en même temps, les noms de Nolan et DiCaprio suffisent pour aller voir le film). Il est également assez difficile de parler du scénario qui est assez complexe et visuel et je ne voudrais pas trop spoiler.

Nolan, qui est le réalisateur, producteur mais aussi scénariste à bosser plusieurs années sur son « bébé » et ça se voit, contrairement à d’autres (hein M. Cameron avec Avatar). Ce film est une totale réussite!

Le scénario est intelligent, ce qui est rare actuellement pour les blockbusters. Il faut s’accrocher au départ pour saisir les différents concepts d’extraction et d’inception mais aussi comprendre le processus pour rentrer dans un rêve et le construire.

Malgré une complexité notable, le film prend quand même le temps de nous expliquer tout cela de façon assez didactique. Dans une première partie du film, nous voyons Dom Cobb campé par Leonardo DiCaprio au sommet de sa forme, volé des secrets par le biais des rêves. Cet épisode spectaculaire place le spectateur dans l’ambiance. Elle permet de se faire une première idée du type de film.

En plus de cela, elle permet de mieux comprendre comment se monte ce type d’opération avec la musique, le réveil, la présence de plusieurs personnes… Elle nous prend même déjà de court avec la notion de rêves emboités.

Dès lors on sent qu’on rentre dans un scénario de type « poupée russe ». On comprend alors que des réalités/ mondes peuvent être contenus dans d’autres …

Par la suite, le héros va monter son équipe de spécialistes chacun ayant une spécialité. Là aussi c’est l’occasion de bien planter le décor et d’expliquer le rôle primordial de chacun, entre le chimiste qui est sensé les endormir comme il faut, l’architecte chargé de construire les mondes des rêves, l’imposteur, le protecteur…

A ce moment de l’histoire, le réalisateur s’attarde beaucoup sur le personnage interprété par Ellen Page, la créative de la bande. L’occasion pour lui de jouer avec l’imagination et les possibilités offertes par la création illimitée de l’esprit. On assiste donc à des effets numériques magnifiques jouant sur la perception.

Une fois que Christopher Nolan nous a expliqué un peu toute la mécanique, et le plan prévu, les protagonistes passent à l’action. Et là, le rythme et la tension ne font que croitre, scotchant le spectateur à son siège. La maitrise du rythme est exceptionnel.

On sent qu’on est dans un thriller de science-fiction et psychologique. Les pièces du puzzle se mettent en place tandis que d’autres se défont. Les imprévus se succèdent, relançant encore la tension, pour nous offrir un récit complexe (l’histoire n’est pas complexe à proprement parlée, c’est plus le principe des rêves qui l’est) à multiples réalités et aux contextes spatio-temporels différents.

Le spectateur est embarqué dans un grand huit visuel, découvrant les méandres et les possibilités du rêve.

Le rapport au temps de ce film est magnifique. Jouer avec un écoulement différent du temps est juste génial, surtout quand derrière la réalisation se montre aussi brillante. Le suspense joue beaucoup sur cet aspect. C’est captivant!

On ressent bien l’instabilité dans laquelle sont les personnages, que l’on met forcément en parallèle avec celle de la réalité des rêves.

Nolan joue aussi beaucoup sur l’espace au travers de scènes magnifiques, je pense notamment au passage avec Ellen Page découvrant les possibilités de création ou à la scène où Arthur (joué par l’excellent Joseph Gordon-Levitt) se bat avec une gravité fluctuante.

On ressort de la séance avec plein d’images en tête, et on continue de réfléchir à ce que l’on a vu, à la manière dont tout cela s’emboite. Un vrai plaisir, qui donne envie d’y aller une deuxième fois pour voir le film sous un autre angle.

Le tout est servi par un casting aux petits oignons. Les acteurs sont très convaincants, Di Caprio en tête. Il prouve, s’il était encore nécessaire de le faire, que ce n’est pas seulement un beau gosse, c’est aussi et surtout un comédien talentueux. J’ai également beaucoup apprécié la prestation de Joseph Gordon-Levitt en partenaire de Leo, très pince-sans-rire. Ellen Page a aussi un beau rôle.
Marion Cotillard s’en tire pas mal dans le rôle de Mall, femme de Cobb.

Pour conclure, Inception s’impose déjà comme une des tueries de 2010. Nolan signe une nouvelle fois un petit bijou. Il a réussi à réunir des mots devenus trop antinomiques : blockbuster et intelligence. Le spectateur est happé dans l’imagination du scénariste et devant cette beauté visuelle.

On aime se perdre dans les labyrinthes scénaristiques de ce Inception. C’est un film où il faut réfléchir, et ça fait du bien. Pourtant, cette volonté de ne pas prendre le spectateur pour un être complètement crétin et lobotomisé par tant de gros films fades, risque peut-être de ne pas lui faire rencontrer le succès populaire qu’il mériterait.

Personnellement, j’ai pris une claque énorme, et en plus j’en redemande! Tous les films évènements devraient être ainsi. Inception est la preuve flagrante que l’on peut faire du spectaculaire, du pop-corn movie mais avec intelligence, créativité et talent!

Inception est un véritable chef-d’oeuvre, mené de main de maître, qui fait regretter que Nolan ne s’occupe pas de tous les blockbusters attendus.

Merci monsieur Nolan, merci Inception.

Merci à Allociné de m’avoir permis de vivre cette expérience.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce film? Le qualifieriez-vous de chef-d’oeuvre? Le trouvez-vous complexe?