Critique de Captain America : The First Avenger de Joe Johnston

Le super soldat Steve Rogers

Après Hulk, Iron-Man et Thor, Marvel nous présente le dernier film ayant pour héros un membre des Vengeurs : Captain America. The Avenger de Joss Whedon, rassemblera ces héros l’année prochaine.

Et ce dernier film, avant ce grand rassemblement, est probablement le plus risqué mais aussi le plus important. Steve Rogers, alias Captain America est le personnage emblématique de Marvel, mais son coté patriotique est très casse-gueule pour une adaptation.

En plus, cette adaptation se passe essentiellement durant la seconde guerre mondiale.

Est-ce un film réussi ou bien une déception due à un personnage trop dur à adapter ?

Captain America : First Avenger de Joe Johnston, avec Chris Evans, Hayley Atwell, Hugo Weaving, Tommy Lee Jones… est distribué par Paramount et sortira en salle le 17 août 2011.

Résumé de Captain America : First Avenger (Marvel)

Résumé d’Allociné :

Captain America: First Avenger nous plonge dans les premières années de l’univers Marvel. Steve Rogers, frêle et timide, se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un Super Soldat connu sous le nom de Captain America. Allié à Bucky Barnes et Peggy Carter, il sera confronté à la diabolique organisation HYDRA dirigée par le redoutable Red Skull.

Captain America contre l’HYDRA et les nazis

On le sait depuis plusieurs mois, le gros projet cinématographique de Marvel est The Avengers qui sortira l’année prochaine. Mais il leur manquait encore un membre important, le leader, l’homme qui est l’incarnation du super-héroisme : Captain America !

Vu l’importance du personnage dans toute la mythologie Marvel, il ne fallait pas se planter sur son portage sur grand écran.

Et pourtant, ce projet a tout pour être extrêmement casse-gueule. Déjà, ce personnage n’est ni un Dieu à la Thor, ni ne possède un pouvoir de fou (Spider-man, X-Men…) et ne possède pas une technologie qui dépasse l’entendement (Iron man). C’est juste un surhomme. D’accord c’est déjà pas mal puisqu’il fait tout mieux qu’un homme lambda, mais on ne peut pas dire que ce soient les aptitudes les plus bluffantes pour le spectateur.

Mais le vrai risque vient du coté patriotique de ce héros pro-américain et qui arbore fièrement la bannière étoilée sur son costume. Or ce point, en film, peut très vite être vomitif.

Joe Johnston a réussi l’exploit de ne pas tomber à outrance dans cet aspect et il nous livre finalement un Captain America de très bonne facture, bien meilleur que ce à quoi je m’attendais.

Le réalisateur et les scénaristes ont bien mélangé l’aspect divertissement, le rétro / pulp et l’essence du Captain America.

Pour moi, la grande force du film réside dans le fait de le placer quasiment entièrement durant la seconde guerre mondiale et dans sa capacité à créer ce héros. En effet, nous assistons bien à la naissance de ce super-héros.

La première partie du film se concentre sur un Steve Rogers chétif et faible physiquement, mais qui fait déjà preuve de courage, de morale et qui fait passer ses principes de liberté et sa vision du bien avant tout.

Cet homme porté par ses idéaux, son patriotisme (mais sans être too much), son physique d’homme faible, nous apparait rapidement attachant. Il faut dire aussi que Chris Evans, cet habitué des adaptations comics (The Losers, Scott Pilgrim vs The World, Les 4 fantastiques…), est étonnement bon et devient une évidence pour interpréter Steve Rogers.

Clairement Steve Rogers/ Captain America est un véritable héros, doté de beaucoup de charisme et on voit en lui un meneur d’homme.

La seconde partie met en avant Captain America qui sert d’abord de moyen de « propagande ». Ces passages sont assez drôles avec pas mal d’auto-dérision sur le coté patriotique associé à ce héros made in Marvel, mais aussi pour le gros clin d’œil aux habitués du comic.

Mais ensuite Cap‘ devient Cap’. Il incarne l’homme d’action, l’homme qui suit ses idéaux et ce meneur d’homme qu’il doit être.

La place est faite à l’action, une action maîtrisée, claire, spectaculaire mais sans faire dans l’esbroufe. On reprochera quand même quelques facilités dans le scénario notamment sur une scène d’infiltration qui manque parfois de crédibilité.

En revanche, le gros point faible du film pour moi, c’est la confrontation avec Crâne Rouge. Celle-ci est décevante en soi, parce que courte et pas forcément très finement amenée, mais aussi et surtout à cause du manque de développement de la Némésis de Captain America.

Johann Schmidt alias Crâne Rouge (Hugo Weaving) est totalement éclipsé par Captain America. Ce personnage clé n’est jamais vraiment développé et on ne ressent pas la menace de ce personnage, ni même du Cube Cosmique d’ailleurs. Ce qui fait que la confrontation entre les deux manque d’intensité scénaristique mais aussi dans les faits.

J’ai également trouvé que les seconds rôles étaient un peu sous-utilisés. Par exemple Bucky Barnes (Sebastian Stan) n’arrive même pas à être un sidekick digne de ce nom. On peine à le juger important pour le héros et sa mythologie. Je ne parlerais pas non plus de Dum Dum Dugan qui est plus de l’ordre du clin d’œil. Malheureusement pas de traces (ou alors des clins d’oeil très furtif lors de l’expo Stark) des Invaders.

Mais Joe Johnston est vraiment un réalisateur de divertissement, ce qu’il fait pleinement avec ce Captan America – First Avenger. Il a réussi à faire en sorte que ce film parle aussi bien aux connaisseurs du comic qu’aux néophytes, en réussissant à inscrire Captain America dans une histoire qui lui est propre, tout en, à petit dose, à l’inscrire dans l’univers complexe des « Avengers« .

D’ailleurs pensez bien à rester après le générique 😉

La réussite de ce film vient essentiellement de l’univers crée autour de l’époque de la seconde guerre revisitée avec un peu de fantastique et une sorte d’uchronie. Que se soit au travers des décors, des costumes, de la lumière, de certains passages historiques, le spectateur croit vraiment à cette période. C’est une vraie réussite et on s’immerge très vite dans l’ambiance rétro/ pulp. Mais on se régale aussi de tous ces éléments technologiques presque anachroniques et fantastiques. C’est un vrai régal.

Pour conclure, ce Captain America – First Avenger, bien qu’insistant sur la notion de Vengeur, arrive à se suffire à lui-même sans vivre à travers les autres adaptations Marvel. Joe Johnston a réussi à réaliser une très bonne adaptation de ce personnage. Il a extrait ce qui fait sa singularité, tout en l’adaptant pour le format ciné et sans tomber dans le piège de l’ultra-patriotisme.

C’est un film de divertissement comme j’aime, très plaisant, bien réalisé, bien interprété (Chris Evans est vraiment l’acteur qu’il fallait pour ce personnage). C’est pour moi une des meilleures adaptations Marvel. Même si ça me fait mal de le dire, il gagne haut-la-main le match indirect qui l’opposait à Green Lantern. Et pourtant, j’ai beaucoup plus d’affection pour le personnage de DC Comics que le porte-étendard américain.

Dès les premières minutes Captain America nous embarque dans son univers délicieusement rétro et un peu fantastique pour ne pas nous lâcher malgré quelques défauts. C’est une adaptation intelligente, qui parvient bien à introduire ce personnage, tout en étant spectaculaire et divertissante.

J’avais peur de ce film, j’en ressort conquis et très impatient de voir The Avengers. J’espère que Joss Whedon nous réalisera un film au moins aussi réussi.

Rendez-vous l’année prochaine.

Et vous qu’avez-vous pensez de ce film ? Est-ce la meilleure adaptation de comic ?