
Chronique du Tueur de Roi, tome 1 : Le Nom du Vent de Patrick Rothfuss.
Il était temps…
Il était temps que je me lance dans la lecture de ce roman.
En effet, ce premier opus sorti en France en 2009, va dans le courant du mois d’août être complété par un second tome…
Beaucoup râlent déjà sur le choix de Bragelonne, éditeur de ce roman, de couper le second opus en 2 tomes distincts, pour des raisons de longueurs du texte original, et n’y voient qu’une raison mercantile…
Je ne rentrerai pas dans cette polémique, mais je remercie les insatisfaits, car c’est grâce à eux que je me suis intéressé à cet ouvrage!
Revenons-en à ce tome 1, ou plus exactement à cette “première journée”.
Écrit par l’américain Patrick Rothfuss (non je ne ferai pas de blague sur le fait que c’est un nom digne d’un personnage de Skyrim), Chronique du Tueur de Roi, est un cycle qui comprendra 3 tomes (ou 3 journées), le second tome étant paru Outre-Altantique en 2011.
Ce récit a été traduit par Colette CARRIERE, et notons, fait rare pour Bragelonne, qu’il a été édité en version relié. Il semblerait que cette version soit un tirage limité, mais j’ai trouvé la mienne récemment sur Amazon pour le même prix que la version brochée.
Résumé de Chronique du Tueur de Roi : le Nom du Vent, chez Bragelonne.
Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps. Son enfance dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d’audace, dans une prestigieuse école de magie où l’attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets… Découvrez l’extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d’exception… infâme assassin. Découvrez la vérité qui a créé la légende.
“J’ai libéré des princesses. J’ai incendié la ville de Trebon. J’ai été exclu de l’Université à un âge où l’on est encore trop jeune pour y entrer. J’ai suivi des pistes au clair de lune que personne n’ose évoquer. J’ai conversé avec des dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui tirent les larmes aux ménestrels.
Vous avez dû entendre parler de moi.”
Le talent de conter une histoire.
Vous vous demandez ce que je veux bien dire avec mes histoires de journées, à la place des tomes. Nous rencontrons Kvothe, dernière le comptoir de sa taverne, ce dernier se prépare à conter ce qu’a été sa vie, cette dictée doit durer 3 jours, c’est le temps maximum que Chroniqueur, scribe de renom a, à lui consacrer.
Durant cette première journée, Kvothe contera principalement son enfance, et son apprentissage à l’académie…
Dès l’introduction de Kvothe au lecteur, on sent toute la richesse que Patrick Rothfuss a entendu distiller à sa saga.
Kvothe, bien qu’ayant certainement une formation insolite dans la chasse aux démons, semble usé, et peu enclin à défendre la veuve et l’orphelin. Toutefois, des histoires de tavernes en font un héros sans faille. Est-ce bien le même homme dont l’on nous parle.
Le cas échéant que lui est-il arrivé?
Avant même que ce dernier ne commence son histoire, nous savons qu’il est une véritable légende, adulée et crainte, qu’il a même tué un roi, mais comment cela est-il arrivé et surtout pourquoi?
Ici, pas de flashback, l’histoire de Kvothe nous sera contée de façon chronologique, toutefois, quelques pauses seront nécessaires lors de cette longue dictée, et nous retournerons dans l’auberge afin de nous attarder sur sa situation actuelle.
Kvothe a toujours été un garçon intelligent, dès son plus jeune âge il s’est avéré apprendre très vite, et exceller dans de nombreuses matières. Il a très tôt été initié à la musique et au théâtre.
Malgré son intelligence, il subira de nombreuses épreuves, s’en sortant toujours, mais rarement de la plus belle des manières. Tout ceci l’entraînera jusqu’à l’académie de magie où il sera un des élèves les plus jeunes jamais admis.
L’académie dispense des cours de médecine, de science, d’alchimie… Mais également de magie (“sympathisme”), et les élèves les plus doués y sont même susceptibles d’apprendre le nom de toute chose….
A noter que l’explication de la magie dans cet ouvrage est original, intelligente et réellement accessible. Il n’est pas rare qu’avant que le héros passe à l’action, je me sois retrouvé à chercher ce que je ferai dans sa situation avec ce qu’il a sous la main….
Je ne parlerai pas plus du scénario et des aventures qu’a traversé Kvothe. Je vous les laisse ainsi découvrir.
Mais vous l’aurez compris, le scénario est captivant, de qualité, et le fait que le héros, malgré ses capacités, ne se sorte que rarement facilement de certaines embûches, donnent de la consistance au récit, et permet à ce dernier de ne pas sombrer dans la simplicité.
La personnalité du héros est également un régal, un peu tête à claque sur les bords, car trop doué, il n’en reste pas moins des plus attachants.
Les personnages secondaires sont rares mais généralement bien développés. Mon seul bémol se fera peu être au niveau des personnages féminins, notamment Denna dont la façon qu’elle a de toujours disparaître sans laisser de trace me laisse penser qu’elle a pris des cours chez des ninjas…
Finalement, ce qui fait que cet ouvrage se retrouve largement au dessus du lot c’est la qualité d’écriture de Patrick Rothfuss.
Sa plume est claire, descriptive sans en faire trop, il donne ce qu’il faut pour comprendre le monde qu’il a créé sans jamais tomber dans des longueurs (bien que ce volume fasse dans les 800 pages).
Ainsi nous découvrirons ce monde en même temps que le protagoniste dont nous suivons l’histoire…
Durant toute ma lecture j’ai eu l’impression de lire à travers un voile éthéré, tout est ici contenu, complet, mais léger.
De plus ce récit est une véritable variation sur l’art de conter une histoire, sur comment les histoires et légendes se construisent, sur comment naissent les héros.
Kvothe lui même conteur de sa propre histoire, a croisé durant sa vie de nombreux conteurs d’histoires, lui ayant livré les mythes et légendes de son monde, et c’est à son tour de nous conter ces fables…
Patrick Rothfuss donne également une importance considérable à la musique dans son récit, et rarement des notes n’auront été aussi douces et subtiles que celles posées sur les pages des Chronique du Tueur de Roi.
Pour conclure, Le Nom du Vent est un véritable coup de coeur. Il fait parti de ces livres trop rares dont on ressort transporté. Si tout n’est cependant par parfait, Patrick Rothfuss fait ici une véritable déclaration d’amour aux histoires et aux conteurs, mais également à la musique…
La force de ce roman est de nous captiver par son histoire, mais surtout par ses non-dits. Je n’attends qu’une chose finalement c’est de lire sa suite!
Avez-vous lu cet ouvrage? Vous êtes vous jeté sur le second tome?
La première lecture date de 2009 et je unes tout juste de le relire : le plaisir était intact. C’est un grand coup de cœur pour moi 🙂
C’est vrai que Kvothe est un sacré « personnage » rien qu’avec sa personnalité (je ne parle même pas de ses aventures). J’ai apprécié que dans cette histoire, rien n’est acquis même s’il est doué.
Et je fais partie des râleurs des deux tomes coûtant le double du premier 😉
Merci pour ton commentaire et pour avoir fait parti des râleurs, sans des gens comme toi, je serai passé complètement à côté!
Je viens de me l’acheter 😀 (les grands esprits :D)
J’attends tes impressions du coup! Vu la longueur, je suis pas pressé hein 😉
Une seule et même personne, est-ce vraiment possible ? L’aubergiste Kote, que l’on remarque à peine, serait en réalité Kvothe, dont nul n’ignore la légende ? L’un est taiseux, discret, effacé. L’autre est flamboyant, entêté et d’une audace incroyable.