Blue Exorcist – tome 6 et 7 de Kazue Katô

Révélations sur la secte Myôda

Blue Exorcist de Kazue Katô est ce que l’on peut qualifier de shônen grand public, style porte-étendard du manga en France. Ce type de shônen, typé nekketsu, est le genre le plus concurrentiel avec une pléthore de titres : Naruto, Bleach, One Piece, Beelzebub, Toriko, Fairy Tail…
Difficile de se faire une place, face à ses mastodontes des ventes. Pourtant, pour moi, Blue Exorcist arrive à sortir du lot grâce à des personnages et un intrigues intéressants. Il diffère un peu du gros de la production, bien que reprenant certains codes.
Lire un Blue Exorcist est toujours un plaisir.
Blue Exoricst – tomes 6 et 7 de Kazue Katô sont édités par Kazé Manga et disponibles à la vente, depuis respectivement, le 15 septembre 2011 et le 25 janvier 2012.

Résumé de Blue Exorcist 6 et 7 chez Kazé Manga

Résumé de Blue Exorcist 6 par l’éditeur :

Le débat qui a lieu lors d’une assemblée de la secte Myôda accable le père de Ryûji, Tatsuma Suguro, sur qui se portent désormais tous les soupçons. À la fois furieux et désireux d’élucider cette affaire, Ryûji décide de mener sa propre enquête. Sous son regard hagard, le véritable traître ne tarde pas à se démasquer !

Résumé de Blue Exorcist 7 par l’éditeur :

Chacun en possession d’un œil du Fujô-Ô, Mamushi et son complice, l’intriguant Tôdô, s’élancent vers le Fudô-Buji, temple principal de la secte Myôda. Mais la jeune fille est loin de se douter du sort qui l’attend dans cet édifice laissé à l’abandon. Le secret sur lequel veillait le supérieur de la Myôda depuis des générations est sur le point d’éclater au grand jour !

Menaces autour du Fujô-ô

Blue Exorcist est l’un de mes shônens « commerciaux » préférés. Quand je dis commercial, je veux dire par là, le shônen typique pour satisfaire le plus grand nombre, soit, pour caricaturer, un nekketsu. Malgré son évident potentiel de vente, Blue Exorcist se montre assez intelligent pour sortir du simple nekketsu. Et ces tomes 6 et 7 vont nous confirmer que ce manga se différencie des autres titres, par une approche et un traitement de l’intrigue plutôt malin. Kazue Katô a décidé de ne pas axer toute son histoire sur de l’action pure et dure. C’est presque même ce qu’on pourrait reprocher à ces deux opus.

Non, elle décide de donner plus d’importance aux révélations, à la secte Myoda et aux relations de famille et entre amis. On s’intéresse beaucoup à la secte Myôda, à Tatsuma Suguro et aux yeux du Fujô-Ô. Trahisons, manipulations, révélations et secrets sont au goût du jour. La mangaka passionne son lecteur en proposant une intrigue assez complexe, avec plein de retournements de situation et qui surtout annonce du lourd pour la suite. D’ailleurs on s’attend à plus d’action. Elle manie aussi bien l’art du flashback pour renforcer son intrigue, jouer sur les émotions et développer un background encore plus dense que prévu.

Chaque personnage impliqué dans cet arc dévoile petit à petit ses desseins, et tous les évènements trouvent une signification. Les surprises seront au rendez-vous, et l’enjeu devient encore plus énorme. L’histoire gagne vraiment en intérêt et devient vite accrocheuse. L’intrigue avance rapidement. Kazue Katô ne perd pas de temps et impose un rythme assez soutenu, ce qui contribue à ce que ces volumes se dévorent sans que l’on s’en rende compte. Elle ne tombe pas dans le piège de faire durer inutilement ses arcs, tout en évitant le danger de trop survoler. Pour moi, elle a presque atteint le bon dosage. Mais il faut aussi reconnaitre que parfois, la mangaka a tendance à survoler certains points et en abréger d’autres un peu rapidement. Cela ne gêne pas à la compréhension, ni au rythme, mais on aurait aimer voir certains passages plus développés.

Rin subit un traitement assez particulier dans ces deux tomes. On n’a pas l’impression qu’il s’agit du héros. Dans un premier temps il devra faire face aux conséquences de la révélation de son identité sur ses amis. Il y a ceux qui s’en éloignent et les autres qui n’ont pas changé. Forcément les relations entre les membres de cette petite équipe d’exorcistes sont donc au coeur du sixième volume. Nous sommes, de fait, en plein dans un passage de renforcement des liens pour devenir ensuite de vraies amitiés. Mais, sous ses airs classiques, ce passage est bien géré car il est fait en parallèle avec un développement des liens entre les personnages et leurs familles.

L’accent est notamment mis sur Ryuji et son père, mais également sur les relations au sein de la famille de Konekomaru et Renzô. Toutes ces passages sentimentaux, passent là aussi très bien, car c’est touchant, et cela approfondit les personnages sans verser dans le pathos. Dans un second temps, Rin est presque aux abonnés absent. L’action n’étant pas trop présente, et Rin n’étant pas utiliser à outrance, on voit bien que ces tomes se concentrent sur le développement de l’intrigue et l’approfondissement du background de Blue Exorcist. De fait, ce shônen se place vraiment comme l’un de ses meilleurs représentants. A noter que le 6ème opus contient deux châpitres en bonus, assez sympas, mais dispensables puisque HS.

Graphiquement le trait de Kazue Katô excelle toujours autant pour du shônen Nekketsu. Il ne dépareille pas dans le style avec ses semblables, tout en étant de qualité. Le style et le découpages sont fluides et lisibles. Mêmes si certaines cases manquent de fond, globalement les décors sont travaillés et le tramage discret. Les personnages sont charismatiques et expressifs. Du travail de qualité.

Pour conclure, Blue Exorcist – tomes 6 et 7 sont de très bons tomes, bien construits et réalisés. Même si l’action manque un peu, le scénario scotche le lecteur du début à la fin. On ne s’ennuie pas grace à une intrigue assez complexe mêlant complots, manipulations, révélations et trahisons.

Plus on avance dans la série, plus Blue Exorcist confirme son potentiel et se place comme l’un des shônens incontournables du moment. En plus, il se différencie par une approche, certes commerciale, mais assez intelligente qui différence Blue Exorcist des autres shônens du même genre.

Pour ma part, je vais continuer à suivre ce titre avec beaucoup d’attention.

Et vous que pensez-vous de Blue Exorcist ? La faible dose d’action vous a-t-elle génée ?