Blue Exorcist – tome 1 de Kazue Katô
un shônen dans la plus pure tradition
Blue Exorcist est une des nouvelles séries acquises par Kazé Manga pour sa collection Shônen Up ! Collection qui, d’ailleurs, commence à être bien fournie et avec des titres prometteurs.
Blue Exorcist est un manga de Kazue Katô qui était présente à la Japan Expo 2010 pour des séances de dédicaces. Personnellement, je n’ai pas eu la chance de pouvoir en avoir une.
Ce titre met en scène un héros qui veut devenir exorciste, et comme tout bon héros de shônen, il cherche à devenir plus fort pour protéger ceux qu’il aime.
Blue Exorcist – tome 1 est édité par Kazé Manga et est disponible à la vente depuis le 27 mai 2010.
Résumé de Blue Exorcist 1 chez Kazé Manga
Dans la ville de la Croix-Vraie, Rin, un jeune garçon, revient chez lui après s’être battu. Il se fait sermonner par son père adoptif qui, accessoirement, est un prêtre exorciste.
Son père arrive à le convaincre de chercher du travail et l’invite à se rendre à un entretien le lendemain. Le matin suivant, Rin enfile son costume et se rend à son rendez-vous.
Mais chose étrange, aujourd’hui, il voit plein des petites choses noires voler, mais semble être le seul à les voir.
Sur le chemin il va croiser les voyous avec qu’il s’est bagarré la veille. Ils veulent acheter son silence pour pouvoir être reçu dans leur future école. Rin refuse et une bagarre éclate.
Soudainement des flammes bleues surgissent du corps de Rin. Le chef des voyous s’arrêtent alors et lui apprend qu’il est le fils de Satan et qu’il doit le rejoindre au plus vite.
Le père adoptif de Rin fait son entrée et chasse les démons. Il avoue alors au garçon qu’il est bien le fils de Satan, et qu’il doit s’en aller, maintenant que son secret est découvert. Il lui apprend aussi que son frère jumeau Yukio ne possède pas les flammes ni son pouvoir.
Soudainement, Satan en personne prend possession du corps de l’exorciste, pour demander à son fils de le rejoindre. Devant le refus de ce dernier, d’être un démon, il tue le prêtre.
Suite à cet incident tragique, il sait à quoi il va se consacrer : devenir exorciste pour tuer son père. Il va donc intégrer l’école d’exorcisme dirigé par Mephisto Phélès.
Rin à l’école des exorcistes
Un jeune garçon orphelin vivant avec son frère jumeau, qui découvre qu’il possède un redoutable pouvoir et apprend que son père n’est pas un individu lambda. Suite à un évènement tragique, il décide d’embrasser sa destinée et de devenir plus fort pour protéger ceux qu’il aime.
Ce synopsis caricatural ne vous rappelle rien?
Et oui, c’est un peu la recette de n’importe quel shônen. L’entrée en matière manque clairement d’originalité. Ce type de départ a été vu et revu sur des dizaines de shônens.
Je crois même avoir lu que Kazue Katô reconnaissait avoir voulu faire un shônen tout ce qu’il y a de plus classique. D’où ce départ suivant presque à la lettre les principes éculés de ce genre de titre.
Les personnages et leurs relations sont presque caricaturaux.
Donc le début de la lecture semblait débuter mal. Pourtant, malgré ce classicisme apparent, la mangaka arrive quand même à intéresser le lecteur.
Très rapidement toute cette histoire va s’accélérer et connaitre un premier gros rebondissement : l’apparition de Satan.
Son arrivée ainsi que la révélation de l’identité de Rin surprend, car on s’attend à découvrir ce genre d’information plus tard, pas au premier chapitre. L’entrée dans le vif du sujet est donc brutale et rapide; et c’est tant mieux. Le lecteur peut rester circonspect devant cette filiation, mais pourquoi pas après tout.
Ce départ en trombe, a pour but de planter le décor, comprendre très rapidement les enjeux et présenter déjà quelques personnages.
Après cela, Rin va intégrer une école d’exorcistes dirigée par l’intriguant et excentrique Mephisto Phélès. Là, aussi l’intégration dans une école pour apprendre à devenir « quelqu’un » est quand même un grand classique. J’imagine par la suite qu’on découvrira d’autres élèves et d’autres professeurs.
En parlant de professeur, le premier dont on fait la connaissance est inattendu. Je vous laisse la surprise de voir cela par vous-même.
D’ailleurs cette école, fait franchement penser à Poudlard, et je ne pense pas que se soit fortuit.
Blue Exorcist possède une galerie de personnages prometteurs et assez charismatiques. Alors qu’on en est qu’au premier volume, j’ai trouvé que certains personnages dégageaient un véritable charisme. Je pense à Mephisto qui possède un bon charadesign et semble bien décalé. Évidemment son nom nous laisse penser que Satan ne lui est pas étranger.
Rin est un personnage archétypé héros de shônen : orphelin, impulsif, bouillonnant, mais qui cache une vraie vulnérabilité. Ses motivations sont classiques : protéger ceux qu’il aime. On peut juste lui reprocher un coté trop « gentillet » quand il revêt sa forme démoniaque. Ces attributs « paternels » (ne pas y voir de références phalliques) ne sont pas assez développés, effrayants et marquants.
Sa relation avec son jumeau Yukio est prometteuse. Ils sont très différents, s’opposent parfois mais sont en même temps très proches et protecteurs. La mangaka tient là une relation à travailler et qui pourrait être au cœur même de la suite du manga. Yukio se révèle être plus complexe et travaillé qu’au premier abord.
A la fin du volume, nous avons la classique fille qui viendra épauler ou du moins « trainer » avec le héros, la fragile Shiemi. J’espère que Kazue Katô évitera le piège de la fille potiche, qui ne sait que pleurer et qui ne sert à rien.
Le graphisme est agréable à l’œil. Les personnages bénéficient d’un bon charadesign (un peu moins pour Yukio). Ils sont expressifs, travaillés et charismatiques. Les décors et les costumes sont détaillés et soignés.
Le trait et le découpage sont dynamiques rendant les scènes d’actions assez fluides. La lecture s’enchaine très bien. Il faut être honnête, on est loin d’attendre la qualité de graphisme de certains seinens, mais pour du shônen c’est plutôt pas mal du tout.
Pour conclure, ce Blue Exorcist est un shônen, il n’y a aucun doute là-dessus. Il reprend tous les codes et les recettes. On peut lui reprocher un certain classicisme et un manque de prise de risque.
Pourtant, la mangaka s’en sort plutôt bien compte tenu de cela. Même si ce type de départ a été lu une dizaine de fois, c’est efficace. Le titre me semble très prometteur. La lecture est très agréable, ça se lit rapidement et on rentre facilement dans ce monde. Il y a une galerie de personnages intéressants. De même, le background du titre laisse présager de bonne chose.
Un bon shônen qui ne demande qu’à se développer. Reste plus qu’à voir ce que va nous réserver le deuxième tome. Kazue Kato a dans les mains, un bon petit shônen, commercial certes, mais bien sympatoche. A surveiller à condition que le mangaka s’affranchisse un peu des codes du genre.
Et vous qu’en avez-vous pensez? Le coté archi-vu vous a-t-il gêné? A-t-il le potentiel pour être un succès commercial?
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