
Critique de Le Hobbit : Un voyage inattendu en Blu Ray
Bon retour en Terre du Milieu
Le Hobbit : Un voyage inattendu est le premier volet de la nouvelle trilogie de Peter Jackson se déroulant dans l’univers du Seigneur des Anneaux. A la différence qu’ici il s’agit de l’adaptation du livre Bilbo le Hobbit.
Ce livre est pensé, à la base, comme un conte pour enfant par J.R.R Tolkien. Le seigneur des Anneaux est né après.
Mais au cinéma, son adaptation arrive après la cultissime trilogie composée de La Communauté de l’anneau, les deux tours et le retour du roi.
Voyons voir comme le réalisateur se sort de ce projet ambitieux.
Le Hobbit : Un voyage inattendu de Peter Jackson avec Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage… est édité par Warner Bros et est disponible à la vente depuis le 17 avril 2013
Résumé de Le Hobbit : un voyage inattendu
Dans UN VOYAGE INATTENDU, Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d’Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu’il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n’est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers…
Bien qu’ils se destinent à mettre le cap sur l’Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d’abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.
C’est là qu’avec Gollum, sur les rives d’un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d’un courage et d’une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le « précieux » anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d’or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s’en doute encore…
Bilbon, Gandalf et 13 nains !
Après la magistrale trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, tout fan attendait l’adaptation du livre Bilbo le Hobbit. Et ce rêve, cet espoir naquit non sans mal. Je ne vais pas répertorier tous les soucis de production entre la santé financière de la MGM, le départ de Guillermo Del Toro… Toujours est-il que le bébé est revenu dans les bras de sa meilleure nounou, celle capable d’en prendre soin et de l’aider à s’épanouir, j’ai nommé : Peter Jackson !
J’avoue que, même si j’étais ravi de cette adaptation, je ne pouvais m’empêcher de la craindre en même temps. Et cela pour deux raisons. La première est que Le Seigneur des Anneaux est culte pour moi. C’est simple, il y a un avant et un après Seigneur des Anneaux. Je ne voyais donc pas comment il pouvait l’égaler. Le risque était qu’il dégrade cet univers que j’aime tant.
La deuxième c’est le choix de Peter Jackson de faire une trilogie à partir du livre Bilbo le Hobbit qui fait moins de 400 pages. Je crains certaines longueurs et des rajouts plus ou moins intéressants.
Le résultat est que Le Hobbit m’a permis de retomber en Terre du Milieu et d’approcher de l’émotion suscitée chez moi par le Seigneur des Anneaux. Ce film sent bon la nostalgie, celle d’une époque il y a plus de 10 ans où prenait vie l’univers réputé inadaptable de Tolkien. On retrouve incontestablement la patte du néo-zélandais, notamment dans sa capacité à raconter une fresque épique et à nous plonger dans un monde fantastique avec beaucoup de facilité. Nous serons donc en terrain connu mais ô combien addictif. Si vous vous attendiez à quelques surprises, elles ne seront pas forcément là. Peter Jackson nous livre ce que nous attendions qu’il livre.
En revanche, il est à noter que le ton est plus léger que sa première trilogie. Le livre Bilbo le Hobbit étant à la base un conte plus joyeux et léger que le Seigneur des Anneaux, il est logique de retrouver cet esprit dans le film. Par contre, le ton du film est plus sombre que le livre mais aussi plus épique et spectaculaire.
Sauf si on est un ayatollah du livre, il faut saluer le travail d’adaptation de Peter Jackson, de Guillermo Del Toro et de ses scénaristes. Alors certes, il y a pas mal d’ajouts et de modifications par rapport au support initial, mais je trouve que ça reste cohérent avec le principe d’adaptation. D’autant plus que les rajouts ne sortent pas de nulle part et sont souvent issus d’écrits complémentaire, et rajoutent quelque chose à l’histoire ou l’ambiance. Les menaces et les enjeux n’en sont que plus palpables.
Un autre point appréciable est que le réalisateur est parvenu à enlever le coté comédie lourde de la compagnie des nains qui aurait peut-être fait tâche avec son ambition et sa trilogie.
Le pendant de ce choix c’est que excepté Thorin, les 12 autres nains sont pas ou peu développés. On ne ressent rien de spécial pour un nain en particulier. Il ne forme qu’un tout, manquant d’individualités. Ce qui fait perdre en émotion quand l’un d’eux est menacé.
Heureusement ce manque de « singularisation » est contrebalancé par un bon travail sur Thorin, Bilbon et par le charisme d’un Radagast (mais je serais moins gentil sur son charadesign). Que se soit chez le hobbit ou le prétendant au trône d’Erebor on sent cet attachement à ses origines, à son chez lui. Les notions de déracinement, de recherche de son héritage et de construction de sa personnalité par l’aventure sont bien amenées et traitées donnant plus de consistance à ce voyage presque identitaire..
En revanche, j’ai été pas mal déçu par bon nombre de charadesign, avec en tête les nains. Je les ai trouvé pas toujours très bien fait, too much et raté pour certains. Il est en de même avec Radagast, et son allure de clochard bio et sa fiente d’oiseau sur le visage. Particulier !
Pour le reste, on prend un sacré pied avec ce Hobbit : Un voyage inattendu. La réalisation de Peter Jackson est toujours aussi superbe, avec ses plans larges offrant des vues magnifiques, sa façon efficace de filmer une action comme si on y était ou bien tout simplement l’introduction encore superbe.
Pour commencer, il joue sur la corde sensible et nostalgique du spectateur en reprenant le fameux événement de l’anniversaire d’un Bilbon âgé, puis faisant intervenir Frodon, qui va faire une surprise à Gandalf. Très efficace pour se remettre dedans.
Puis cela enchaîne avec l’histoire d’Erebos et de l’arrivée du dragon Smaug, diablement immersive et réussie. Il réitère un peu le procédé du Seigneur des Anneaux, mais l’effet est garanti et permet d’introduire l’histoire et planter le contexte.
Après cela, Peter Jackson prend le temps de raconter son histoire, avec des scènes qui durent. Je pense notamment à l’arrivée des nains dans la demeure du hobbit. Ce passage très sympathique est assez long, mais la bonne humeur qui s’en dégage, l’amour qui transpire de chaque plan et ces petites choses que nous montrent le réalisateur font qu’on ne s’ennuie pas. Même si le rythme n’est pas toujours égal, et même s’il y a quelques légères longueurs, le spectateur est happé dans cette grande aventure jalonnée d’épreuves.
Surtout que la deuxième partie de ce périple se révèle assez riche en action pour nous livrer quelques scènes mémorables et épiques.
Le Hobbit doit beaucoup à son réalisateur qui est un grand raconteur et grand adaptateur ! Il connait la recette pour nous embarquer dans son monde et l’applique, ici, très bien.
Concernant l’édition en elle-même, elle est d’excellente facture. En revanche, les bonus ne sont pas très nombreux. L’image et le son sont au top, si on oublie le choix de proposer la VF enDolby Digital 5.1 au lieu d’un format DTS-HD. A noter qu’il existe plusieurs version Blu Ray représentant différents personnages : Bilbon, Gandalf ou Gollum
Pour conclure, Peter Jackson nous livre encore un grand moment de cinéma avec Le Hobbit : Un voyage inattendu. Même si, à mes yeux, il ne sera pas aussi culte et indispensable que la trilogie du Seigneur des Anneaux, il en demeure pas moins un grand film de fantasy ! on savait le pari osé, mais le travail réalisé sur l’adaptation est impressionnant. Certes, il y a plein de petites et moins petites choses qui changent par rapport au livre, mais j’ai toujours eu le sentiment que c’état pour bonifier le film et s’adapter aux contraintes de rythme et de développements qu’imposent un tel projet. Alors oui les nains ne sont pas assez développés, n’ont pas toujours un design réussi, il y a quelques petites longueurs, mais quel plaisir de retrouver cette Terre du Milieu. Quel plaisir de suivre cette joyeuse troupe vivre de si palpitantes aventures ! Le ton est plus léger avec plus d’humour mais on garde le souffle épique qui nous a tant fait frémir dans le Seigneur des Anneaux !
Vivement la suite !
Et vous qu’avez-vous pensé
Pour tout dire, j’avais aussi franchement peur d’être très fortement déçu, ce qui au final n’aura pas été le cas. Et fort heureusement que ce soit Jackson qui ait été aux manettes, je pense que je n’aurais pas apprécié avec quelqu’un d’autre.
Pareil que Christophe, je suis allé voir le film à reculons en sachant qu’il serait très difficile de faire mieux que le SdA. Agréablement surpris au final, malgré quelques longueurs, ce qui me fait aussi dire que deux films The Hobbit auraient été suffisants… J’ai peur que l’histoire s’étire et traine un peu.