
Critique de Godzilla de Gareth Edwards
Godzilla, le roi des Kaiju Eiga
Godzilla est un monstre issu du cinéma japonais, et qui représente, à lui seul, l’essence du genre « kaiju eiga« . Créé par le studio Toho, on le verra pour la première fois en 1954. S’en suivra une flopée de film plus ou moins improbables comme le retour de Godzilla, King Kong contre Godzilla, Godzilla vs Mechagodzilla…
En occident, Godzilla a eu le droit à une adaptation américaine signée Roland Emmerich, puis à une série animée.
Ce nouveau Godzilla est donc la deuxième incursion du monstre dans la cinéma américain. Espérons que le résultat soit un peu meilleur que son prédécesseur.
Godzilla de Gareth Edwards avec Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe… est disponible en DVD et Blu Ray depuis le 17 septembre chez Warner Bros.
Résumé de Godzilla
Résumé du distributeur :
Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l’humanité semble impuissante…
Un Godzilla plus japonais !
Godzilla est le roi des kaiju eiga, ces films souvent japonais mettant en scène d’énormes monstres détruisant des villes entières. Ce monstre, très ancré dans la culture japonaise, a déjà eu le droit à une adaptation américaine douteuse.
Mais en ces temps de folie créative (ironie inside), le monstre revient sur nos écrans sous la houlette de Gareth Edwards, que l’on a pu voir à l’oeuvre sur le film Monsters, un film contemplatif avec une mise en avant de monstre assez particulière, très humaine. Est-ce l’orientation que ce Godzilla va prendre ?
La première chose qui saute aux yeux en regardant ce film est la volonté de l’installer dans le mythe développé par les studios japonais de la Toho. Ainsi le monstre ne cache pas son côté japonais. La première partie du film se passe au Japon (bon avec des américains, mais ça reste au Japon) et Godzilla est bien issu de ce pays.
On retrouve aussi quelques éléments propres à cet univers comme la menace du nucléaire (le Godzilla d’origine étant très lié au traumatisme d’Hiroshima et Nagasaki), ou encore la notion d’une nature toute puissante sur l’homme. Et enfin, il y a un dernier point dont je ne peux pas trop vous parler pour ne pas vous spoiler, mais qui concerne le positionnement de Godzilla envers les autres créatures.
Dans une première phase, le réalisateur britannique choisit de donner un aspect humain à son film. Alors qu’avec un Godzilla aux proportions gigantesques, on s’attend davantage à de la destruction de masse d’un bout à l’autre du film, il s’attarde d’abord sur une famille. Comme pour donner un point de vue humain, un point de vue du sol, un point de vue lambda, sur un monstre qui est tout sauf commun.
Pour cela, il met en avant la famille Brody, liée à des événements qui vont tout déclencher. On retrouve ainsi un Bryan Cranston en scientifique gérant une centrale nucléaire et constatant des anomalies. Sa femme y travaille également et son fils est à l’école non loin de là. Et puis se produit un incident.
Après cela un retrouve le fils, campé par Aaron Taylor-Johnson, devenu père entre-temps, qui entretient une relation compliquée avec son paternel. L’accent est donc beaucoup mis sur ce qui unit et ce qui sépare un père de son fils. Avec en spectre, la catastrophe qui a bouleversé leur vie et qui les entraînera dans les futurs événements autour de Godzilla. Le réalisateur prend la peine de poser ses personnages et de partir d’une vision individuelle pour ensuite basculer dans une menace imminente et dévastatrice.
Cette première partie présente quelques intérêts mais je l’ai trouvée un peu ennuyante, un peu longue et surtout j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. J’aime beaucoup Bryan Cranston, mais là, je ne l’ai pas trouvé convaincant dans son rôle. Du coup, quand la première catastrophe survient, j’ai eu du mal à ressentir quelque chose.
De même la façon dont est introduite la découverte Godzilla et les deux autres créatures est assez mal amenée. Il y a une espèce de caution scientifico-archéologico-philosophique que je n’ai pas trop aimé.
Après cette phase introductive, le récit ne surprendra guère. Les événements s’enchaînent de façon assez linéaire, avec beaucoup de grosses ficelles conduisant le héros à suivre les décombres laissées par Godzilla et ses amis. Même si l’attrait principal réside dans des combats de monstres et des destructions massives, cela n’empêche pas que certaines péripéties auraient pu être plus intelligentes. J’ai ainsi eu beaucoup de mal à suivre le parcours du héros, parce que je n’avais aucune empathie pour lui et parce qu’il se retrouve trimballer par-ci par-là sans forcément d’explications, ou alors peu crédibles. Ce qui plombe un peu la narration vu que l’humain est mis en avant comme pour mieux mesurer l’impact de la présence de Godzilla. Alors certes, Gareth Edwards maîtrise bien son atmosphère chaotique et presque apocalyptique, mais les enjeux sont mal introduits et mal développés.
Dans l’ultime partie, nous assistons à des combats acharnés et titanesques. Godzilla et ses copines s’en donne à cœur joie. Et là on en prend plein les mirettes, même si, comme souvent, toute l’action n’est pas forcément très lisible. Mais on y voit un Godzilla comme on s’y attendait, assez proche dans l’esprit du Godzilla de la Toho.
Cela permet enfin de mieux voir la bête, elle qui s’était contentée d’apparitions plus ou moins fugaces.
Ce choix là est volontaire tant on sent l’envie de proposer un récit d’humains pris dans le feu de l’action. Tout est souvent filmé à hauteur d’hommes comme si une équipe de reportage était sur place.
Les images de Gareth Edwards sont magnifiques avec un vrai sens de la réalisation. Il parvient à rendre chaque interventions de Godzilla épique. Il se révèle aussi adroit dans des scènes plus intimistes. Je regrette juste quelques scènes un peu fouillies où on a du mal à voir ce que fait réellement chaque créature. Mais le travail d’Edwards permet de magnifier ce monstre qu’est Godzilla, notamment via une dernière demi-heure spectaculaire et destructrice.
Pour conclure, j’avoue avoir été assez déçu par ce Godzilla. Avec Gareth Edwards, je m’attendais à un scénario plus travaillé, et à un travail plus fin sur l’aspect humain. Au final, l’histoire est bancale, avec de grosses ficelles, des rebondissements incompréhensibles ou peu crédibles et avec un manque de profondeurs des protagonistes, auxquels je ne me suis jamais attaché. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, le début est un peu approximatif, même si le choix de se focaliser sur une famille était intéressant.
Il faudra attendre la dernière demi-heure pour prendre son pied. Oui c’est basique, mais un affrontement de kaijus, surtout filmer par Edwards ça vaut toujours le détour. Tout n’est pas à jeter dans le film, notamment la réalisation et les belles images de Gareth Edwards ou encore le respect de la mythologie et un certain esprit Godzilla, très lié au Japon.
Godzilla est un film qui a du mal à choisir sa voie oscillant entre le film à grand spectacle mais une volonté d’humaniser son film catastrophe, une réalisation léchée mais un scénario fade, des destructions massives mais peu de Godzilla.
Après, je pense aussi que je n’ai pas réussi à accrocher le wagon et rentrer pleinement dans le film. Cette impression mitigée vient probablement de là aussi.
Et vous qu’avez-vous pensé de ce film ?
Je suis devenu fan de Godzilla depuis que j’ai acheté un porte papier toilette Dinosaure chez https://porte-papier-toilette.com/ , j’ai vu ce film et je l’adore, c’et mon film préféré et je le recommande à tout le monde 🙂
Et la légende perdure jusqu’à maintenant avec les innombrables interprétations. J’aimerais bien voir cette première apparition de Godzilla en 1954. Je me demande si l’on peut y accéder.
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