
- Scénariste
- Graphisme
Blind Dog Rhapsody – Tome 1 de Herik Hanna et Redec
Définition…
Je vous propose aujourd’hui de découvrir un titre Delcourt dont le tome 2 va sortir ce mois de Septembre, et je vais donc m’efforcer de vous convaincre de découvrir cette série. Je dois admettre ne pas avoir été du tout attiré par ce titre au début, et notamment à cause d’un titre un peu barbare qui ne signifie rien au premier abord. Alors Blind Dog Rhapsody, ça veut dire quoi ?
Etant donné que le héros de cette histoire est un, je cite, « sale bâtard blanc infirme », on comprend tout à fait la traduction Blind Dog (vous aurez ainsi compris que notre infirme est un aveugle – blind – ). Dog n’est pas vraiment la traduction de bâtard, mais « sale chien blanc infirme » ça sonne pareil.
Quant à Rhapsody, je vous propose cette petite définition sortie tout droit de wikipedia : « En musique classique, une rhapsodie est une composition pour un instrument soliste, plusieurs instruments ou pour orchestre symphonique, de style et de forme libres. Assez proche de la fantaisie, la rhapsodie repose presque toujours sur des thèmes et des rythmes nationaux ou régionaux. » Voilà, le ton est donné, on s’éloigne donc du traditionnel pour aller dans un mode d’expression fantaisiste et libéré de toutes normes de style. Mais ça, je ne l’aurais compris qu’après avoir dévoré le livre !
Blind Dog Rhapsody – Tome 1 de Herik Hanna et Redec, édité par Delcourt, est disponible en librairie depuis le 12 Mars 2014.
Résumé de Blind Dog Rhapsody – Tome 1 chez Delcourt
Aveugle, quasiment invincible, il est le dernier héritier de son clan. Accompagné de l’esprit de son maître, un raton laveur fantôme, et d’une serveuse de bar à la langue bien pendue, sa quête ne sera pas une balade de santé. Entre les agents du seigneur local, les attaques d’un monstre et les terribles « 9 Péchés Capitaux » lancés sur ses traces, il a du pain sur la tranche. Sur la tronche aussi.
Technique du troubadour du Mont Tan
L’ouverture du premier épisode de cette série prévue en trois volumes est vraiment excellente. On débute sur une page noire, et une voix off. La voix du héros, qui explique qu’il n’a jamais vu de sa vie, et il se retrouve, la page suivante, dans une situation désastreuse, accoudé au comptoir d’une taverne. En clair, il tue tout le monde. On nous pose le tableau : le héros est un as des arts martiaux, dans un univers qui ressemble beaucoup à celui de Kenshin le vagabond (le héros lui-même semble inspiré de Kenshin : roux, sabre dans le dos, cicatrices au visage), à savoir un Japon du XIXe siècle. Bien sûr, nous sommes en réalité dans un monde imaginaire…
Le jeune héros est accompagné d’un raton laveur flottant à côté de lui (l’esprit de son défunt maître) que seule une jeune serveuse semble être capable de voir (évidemment, notre héros étant aveugle… il l’entend mais ne peut le voir !!). Aussitôt l’introduction finie que nous suivons notre joyeuse bande de trois compagnon assez atypique : un maître raton laveur, un aveugle doué pour le combat et une servante à forte poitrine. Tout ça est blindé d’humour, plus ou moins subtile, mais souvent un peu graveleux (c’est ça qu’on aime !).
Le style graphique et scénaristique est assez proche du manga, on a un vieux pervers qui matte la petite jeune fille aux gros seins qui rougit tout le temps, et l’aveugle surdoué avec ses poings mais incapable de faire la différence entre une serviette et un rouleau de printemps. On a pas mal de codes connus du manga (on retrouve Tortue Géniale et Bulma par exemple) et des techniques d’humour assez classiques (des dialogues en opposition avec les images par exemple). En tout cas, malgré le côté gras du « la fille a des gros seins » qui revient souvent, l’humour est en fait assez fin, car les auteurs ne penchent jamais dans le côté malsain et grossier. Ils se contentent de parodier intelligemment le manga et ses mille et une culottes…
Les noms des techniques n’en finissent pas de ne vouloir rien dire, et pour ne citer que celles-ci : technique des mille pattes du mille-pattes du mont Tan, ou encore Assaut de la queue rose du saumon solitaire de la rivière Ni !! Toutes les techniques spéciales des samouraïs portent ce genre de nom idiot. C’est assez amusant. Herik Hanna s’amuse aussi à sortir les personnages du cadre du livre, et de mieux y faire pénétrer le lecteur. Notamment en représentant la voix off du livre dans le livre. Pauvre petite voix off qui se retrouve aux prises avec le tyran de l’histoire, grand méchant tellement méchant qu’il s’en prend à sa propre histoire.
Bref, notre héros (qui n’a pas de nom, je précise, mis à part « sale bâtard blanc infirme »…) part en quête, et en chemin, il rencontrera pas mal de problème. Des samouraïs, un monstre dans le genre Kraken et les 9 pêchés capitaux (oui oui, neuf, pas sept. Je vous laisse découvrir les deux petits nouveaux, c’est tordant !). Au cours de cette quête, on découvrira petit à petit des secrets sur lui, le raton laveur, et surtout la jeune serveuse…
En conclusion, c’est un récit riche, avec beaucoup d’humour, un peu lourd parfois, mais au fond plutôt malin. On nous donne quelques indices sur le passé des protagonistes, et le lecteur se pose des questions, on veut savoir. De l’action, des combats, de l’humour, des secrets, des fantômes, des monstres, des pêchés capitaux, franchement il y a la totale dans ce premier livre ! Un récit sans temps mort doublé d’un graphisme propre et maîtrisé, Hanna et Redec nous apporte une œuvre complète. Herik Hanna s’est fait un peu connaître avec Bad Ass chez Delcourt, que je n’ai pas lu, mais j’ai très envie de le découvrir si la qualité du récit est aussi bien que pour ce Blind Dog Rhapsody.
Et vous ? Avez-vous apprécié l’humour de Blind Dog ? Pensez-vous accrocher à cette nouvelle série ?