. Black Science – tome 3 | Fant'asie
Kameyoko 21/06/2016 1
Black Science – tome 3

Black Science - tome 3

Black Science – tome 3 de Rick Remender et Matteo Scalera

Nouveau monde, nouveaux enjeux !

Black Science est un comic qui aura su me captiver et me rendre addictif en 2 tomes. Sa folie créative, son rythme, ses thèmes SF et la qualité du duo d’artistes m’ont conquis. C’est donc toujours un réel plaisir de lire un nouveau volume.
Celui-ci se montre-t-il à la hauteur ?

Black Science – tome 3 : l’impossible odyssée de Rick Remender et Matteo Scalera est édité par Urban Comics et est dipsonible à la vente depuis le 15 janvier 2016.

Résumé de Black Science 3 chez Urban Comics

Résumé de l’éditeur :

Tandis que les membres de la ligue Scientifique Anarchiste poursuivent leur immersion dans les différentes couches inter-dimensionnelles, ils réalisent à quel point leurs actions peuvent être préjudiciables au tissu de la réalité. Car désormais, ils ne souhaitent plus seulement trouver un moyen de rentrer chez eux, mais jurent de défendre un nouvel idéal : améliorer autant que possible les dimensions qu’ils visitent.

Un rythme plus posé mais de nombreux développements

Black Science est un comic pour lequel je tisse des louanges depuis son premier tome. Cette série SF regorge de bonnes idée et jouit d’un rythme élevé permettant de ne jamais s’ennuyer. Sur ce dernier point, ce tome-ci déroge à la règle.
De façon assez surprenante, Rick Remender décide de ralentir le rythme et de développer ses personnages et intrigues. Déjà les événements se passent, ici, essentiellement dans un seul univers où des légionnaires romains utilisent des jetpacks et autres armes un peu futuristes. Mais le fil de l’histoire sera agrémenté de flashbacks importants et bien menés permettant de poser le récit sur de nouveaux rails. On sent une certaine volonté du scénariste de ralentir pour mieux préparer la suite des événements. J’ai eu le sentiment d’être dans une phase de transition mais finement faite. On perd en folie créative, en courses poursuite smais on gagne en densité et rebondissements.

Les personnages,enfin une partie, sont plus développés. Je pense à Grant McKay qui se voit bien approfondi. On comprend mieux certaines choses, suscitant ainsi l’empathie. Mais il en va de même avec sa famille(Pia en tête) mais aussi Rebecca (quelque soit sa version). Il y a beaucoup de maîtrise et de justesse lors de ses passages. Surtout que le personnage central amorce un virage en adoptant une attitude plus responsable. Il semble choisir la voie de la rédemption, en s’interrogeant sur le mal fait à sa famille mais également à l’ensemble des univers. Et ce revirement est très intéressant et implique de nouvelles choses pour l’intrigue globale. Cette dernière se complexifie et semble ne plus être de simplement retourner sur leur Terre d’origine. J’ai également beaucoup aimé la thématique développés sur le poids et l’impact des sauts dans les différentes univers. Sans spoiler, tous ces changements créent des perturbations sur l’ensemble des couches.

Si on perd en action, on gagne surtout en émotion. Remender prend son lecteur un peu à contre-pied en jouant plus sur ce registre. Surtout qu’il agrémente tout ça de rebondissements importants, dramatiques et inattendus. Il arrive même à nous tirer, parfois, des petites larmes. Malgré ce rythme plus posé, tous ces bouleversements nous maintiennent en haleine et nous captivent. C’est d’une efficacité redoutable ! Surtout qu’il développe de nombreux thèmes jusqu’alors qu’effleurés comme la condition de parents, le passage de l’adolescence, et les perturbations sur un univers…

Tout tourne autour de Grant McKay qui fait figure de point d’ancrage pour ce tome. Tout gravite autour de lui, même si, évidemment, on suit d’autres personnages. Mais on sent que sa prise de conscience va fondamentalement changer le voyage et surtout la perception de ces sauts dans d’autres univers et de sa famille.

Remender donne une dimension plus humaine à ce récit mais n’en oublie pas autant de toujours rappeler que nous sommes dans de la SF. Le monde présenté dans cet opus est un peu plus travaillé que ce que l’on a pu voir avant et joue un peu la carte de l’uchronie. De même la réflexion autour de ce qu’ils « apportent » au monde visité a une vraie portée SF et s’inscrit dans des courants qui peuvent émerger de certaines œuvres de science-fiction.

 

La baisse de rythme a aussi un impact sur le graphisme de Matteo Scalera. Même si le travail est toujours de qualité et plein de personnalité, j’ai eu l’impression de le sentir moins à l’aise et plus emprunté. J’ai trouvé que ses planches fourmillaient moins de bonnes idées et d’une mise en scène plus sage. Mais je reste quand même très amateur de son style qui n’est pas sans rappeler un peu du Sean Murphy.

 

Pour conclure, Black Science – tome 3 de Rick Remender et Matteo Scalera surprend dans un premier temps, en diminuant le rythme, en s’attardant plus sur les personnages. Mais finalement ce répit est salvateur. Il permet de creuser certains personnages et thèmes tout en servant de rampe de lancement pour la suite de la série. On sent qu’il y a une ré-orientation de Black Science mais cela semble aller dans le bon sens. Car pas mal de nouveautés et de rebondissements sont de la partie sans dénaturer ce qui fait la spécificité de ce comic. Je n’ai pas trop de doutes sur le fait que la qualité sera encore de la partie sur les prochains tomes. J’espère juste qu’on retrouvera un Matteo Scalera en grande forme car, ici, il est légèrement moins bluffant que pour les premiers tomes.

 

Et vous qu’avez-vous pensé de ce tome un peu transitoire ?

Un commentaire »

  1. April Vincent 27/07/2021 at 16:21 -

    Ce tome fait suite à Black Science, tome 2 (épisodes 7 à 11) qu’il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier pour espérer suivre l’intrigue. Il comprend les épisodes 12 à 16, initialement parus en 2015, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Matteo Scalera. Dean White a laissé sa place à Moreno Dinisio pour la mise en couleurs.

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