Biomega – tome 1, un manga post-apocalyptique de Tsutomu Nihei
L’auteur de Blame nous revient avec ce Biomega
Pour être honnête, même si je connais Blame de nom et son ambiance, je ne l’ai jamais lu. Donc je suis un novice concernant Tsutomu Nihei. Mais ce Biomega m’intéresse beaucoup. En feuilletant les pages, on ne peut pas nier qu’il se dégage une atmosphère particulière et on sent qu’il s’agit là d’un manga singulier.
Ce titre possède beaucoup d’attrait pour moi. Imaginez donc, un monde post-apocalyptique, un virus, des sortes de zombies, de l’action, de la survie…. Bref tout ce qui m’intéresse en ce moment. Et oui, je suis toujours dans ma phase « zombies ».
Avant de voir si ce manga vaut le coup, le traditionnel résumé.
Résumé de Biomega 1 chez Glénat
En 3005, après sept siècles d’interruption, l’homme a réussi à envoyer sur Mars un vol habité. A leur arrivée, les astronautes découvrent une planète déserte et où il ne reste que des ruines. Elle semble totalement inhabitée jusqu’au moment où il découvre une femme.
Six mois plus tard, un homme tout de noir vêtu et chevauchant une moto bourrée d’électronique et ayant une intelligence artificielle, est envoyé pour un plan de nettoyage sur l’île artificielle : 9J0. Cet homme est un employé de la TOA industrie, il se nomme Zoichi Kanoe. L’île est infestée par le virus N5S, qui transforme les humains en sorte de zombies monstrueux. La mission de l’agent est de récupérer des gens immunisés.
Il croisera la route d’une de ces personnes : une jeune fille qu’il percute. Cette dernière est accompagné d’un ours qui parle. Il ne cessera alors d’essayer de la récupérer malgré les zombies et les agents de la Santé Publique.
Un manga vraiment particulier duquel se dégage un « quelque chose d’unique »
Dès les premières pages de ce manga, il est un fait qui saute aux yeux. Ce Biomega est assurément un manga à part, avec une très forte identité. Celle-ci provient essentiellement du trait très particulier, de la narration et de l’atmosphère.
La narration est assez originale. En effet, le mangaka, après une introduction très brève, nous plonge dans le bain directement. Sauf qu’on y plonge sans rien connaitre. On n’a aucune connaissance sur le personnage que l’on suit, sa mission, le monde et aucune explication sur ce que sont ces zombies.
Mais petit à petit, des éléments sont expliqués permettant de mieux comprendre le tout. Ainsi Zoichi nous est un peu plus présenté, ainsi que sa mission. Plus tard on apprend aussi pourquoi cette île est comme ça et comment est le monde; mais de façon incomplète. Tsutomu Nihei est donc très avare en informations. Elles sont distillées au compte-goutte et sont souvent incomplètes. Le mangaka a un rapport à la compréhension de son univers particulier. Cela est assez déroutant au début, parce qu’on ne saisit pas trop bien ce à quoi on assiste, mais le fait de découvrir petit à petit les éléments est très plaisant. L’auteur maîtrise bien ces informations, au point qu’on a jamais l’impression de rien comprendre. Il parvient à maintenir ce qu’il faut d’incertitudes et de mystères.
Même à la fin du tome, on ne sait que peu de choses sur le personnage principale, sur les différents organismes, sur l’univers… mais, en même temps, assez pour donner envie de suivre l’aventure.
La narration est également très dynamique. Il y a très peu de textes, donc se sont surtout des cases qui font la part belle à l’action. Le découpage, la mise en scène renforce vraiment cette impression. Ca dezingue dans tous les sens, les zombies et les agents de la Santé Publique volent dans tous les sens. C’est violent et cru mais jouissif.
L’atmosphère est comme toute oeuvre post-apocalyptique qui se respecte, sombre, violente et un peu malsaine. Le tout est renforcé par l’organisation de cette île et son architecture assez effrayante. Il se dégage vraiment quelque chose de ces pages. C’est indescriptible mais on le ressent fortement.
Le trait de Nihei est très reconnaissable aussi et surtout spécial. Soit on aime soit on déteste. Son dessin est très difficilement définissable. Je crois que, ce qui pourrait le mieux le caractériser est « brut ». Le trait est brut. On a cette impression qu’on voit une case telle qu’il l’a dessiné au début, comme si elle n’avait pas été « nettoyée », encrée et tramée. C’est du brut de décoffrage, avec beaucoup de trait de hachure, donnant une impression de « fouillis » et sans finitions. Le tout est également très sombre.
Personnellement, je n’aime pas trop le dessin, justement parce que ça manque de netteté. Mais en même temps, ça correspond bien à ce manga. Le trait colle au sujet et à l’atmosphère et fait partie intégrante de ce qui se dégage de ce Biomega. En tout cas, attendez-vous à être surpris.
L’histoire quand à elle est difficilement jugeable, du fait du manque d’informations. Mais pour l’instant c’est une classique survie et course poursuite. La fin du tome nous laisse présager que ce ne sera pas forcément le cas par la suite. On sent une trame se développer.
Les personnages sont très peu nombreux. On suit donc Zoichi et Fuyu, l’IA de la moto, et on sait très peu de choses sur eux. On croise aussi très rapidement une fille immunisée et Kozlov l’ours. Il y aura bien quelques méchants mais ils parlent très peu. En terme de personnages, il y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Pour conclure, c’est un manga qu’on aime ou que l’on déteste. Il est perturbant mais assez bien fichu. C’est ça qui fait que c’est captivant. Personnellement j’ai pas mal accroché à l’ambiance, mais, je ne cesse de le répéter, c’est très particulier.
Mais si on accroche, c’est vraiment un très bon seinen. A voir ce que ça donnera par la suite.
Et vous avez-vous accroché? Appréciez-vous le style de dessin de l’auteur? Aimez-vous avoir si peu d’informations?
Je suis absolument fane du style de Nihei pour ma part, j’adore sa maniere de retranscrire des ambiances.
Je comprend que tu aimes si tu n’as jamais lu de Blame. Personnelement,j’aurais aussi sans doute aimé si ca avait été le cas.. La j’ai juste eu l’impression de lire Blame2!Tu parles d’identité forte, et c’est vrai, c’est du Nihei qu’on reconnait a 100km, mais par rapport a Blame, il n’y a dans ce tome pas de réelle identité, meme « principe », meme « construction », meme avarice d’explication.
Bref, dommage.
@Seraf : C’est les critiques que j’ai pu lire. L’ambiance, les zombies, les persos semblent très poches parait-il.
Je suis incapable de comparer les deux mais clairement pour quelqu’un ne connaissant pas Blame, il se dégage un quelque d’unique. Mais si c’est réellement un Blame, c’est dommage.
Il ne faut pas exagérer: à part, le style, on est dans un univers nettement différend.
Je fonde plutôt mes inquiétudes sur son dernier manga…
Tu éveilles mon attention avec cette présentation. Je vais de ce pas parcourir la toile à la recherche d’autres informations le concernant. Merci pour ce coup de projecteur.
@El JC : Si tu te lances dans les mangas, je ne sais pas si ce titre fait parti des bons premiers titres. Je reste persuader qu’il divise. Il faut accrocher au style graphique, à la narration et à l’ambiance.
A toi de voir. Mais par exemple un Ikigami fera plus l’unanimité.