
- Scénario
- Graphisme
Beelzebub – tomes 3 et 4 de Ryûhei Tamura
La relation Oga-Baby Beel mise à mal
Les débuts de ce manga, auréolé d’une belle réputation, ont été plutôt convaincants. Le mélange baston et humour complètement improbable fonctionne très bien. C’est vraiment un shônen fun et délirant, avec des personnages charismatiques et loufoques.
Pourtant, j’ai peur que le titre ne devienne trop redondant et souffre d’un manque de scénario de fond. Est-ce le cas avec ces tomes 3 et 4 ou bien l’histoire décolle-t-elle réellement ? Est-ce que la recette proposée fonctionne encore ?
Les tomes 3 et 4 de Beelzebub sont édités par Kazé Manga et sont disponibles à la vente depuis, respectivement, le 18 août 2011 et le 13 octobre 2011.
Résumé de Beelzebub 3 et 4 chez Kazé Manga
Résumé du volume 3 par l’éditeur :
Alors que Hilda affronte Aoi pour mesurer sa capacité à éduquer le fils du Diable, le combat des deux jeunes femmes est interrompu par un terrible drame… Les deux lieutenants d’Aoi ont été retrouvées inanimées, couvertes de sérieuses blessures, et le coupable ne serait autre qu’Oga. En tant que chef des Red Tail, l’héritière de l’école de sabre Shingetsu n’a plus d’autre choix que de provoquer “le Fou Furieux” dans un duel à mort !
Résumé du volume 4 par l’éditeur :
Alors que Hilda affronte Aoi pour mesurer sa capacité à éduquer le fils du Diable, le combat des deux jeunes femmes est interrompu par un terrible drame… Les deux lieutenants d’Aoi ont été retrouvées inanimées, couvertes de sérieuses blessures, et le coupable ne serait autre qu’Oga. En tant que chef des Red Tail, l’héritière de l’école de sabre Shingetsu n’a plus d’autre choix que de provoquer “le Fou Furieux” dans un duel à mort !
Bastons et fun toujours au rendez-vous mais…
Dans ces deux tomes, le mangaka Ryûhei Tamura ne change pas sa recette qui fonctionne. Nous avons bien des bastons de folie, complètement improbables avec des quipropos très drôles. C’est ainsi le cas dans la première moitié du tome 3 avec les combats entre Aoi vs Hilda, puis Aoi vs Oga et avec la révélation du responsable dans la situation.
Dans le volume 4, nous avant un affrontement Oga vs Tôjô et un énorme bordel dans le lycée mêlant tout le monde. Et dans ce genre de situation, le mangaka excelle. Il montre tout son étalage de créativité pour proposer des personnages complètement barrés, aux réactions débiles. Pas de doute là-dessus, c’est très fun, plaisant et jouissif. Ca ne se prend pas au sérieux, et la volonté de proposer du divertissement est totalement assumé.
Au-delà des aspects combat, on retrouve cet humour si bien huilé, même s’il ne fait pas dans la finesse. Le mangaka propose ainsi plusieurs scènes un peu hors-sujet mais qui permettent de décompresser et de s’attarder sur des personnages un peu secondaires. Comme dans le tome 3, avec Furuichi et la scène de la piscine, dispensable, mais très drôle quand même.
En plus, Tamura introduit de nouveaux personnages hauts en couleur et qui restent dans la continuité de la galerie d’intervenants déjà proposés. Ainsi, on fait la connaissance du dernier membre du quadriumvirat TKKH : Tôjô, mais aussi d’un médecin et de son assistante venusdes enfers. Inutile de dire que ces nouveaux venus sont aussi dérangés que les autres.
Beelzebub confirme donc son positionnement mêlant baston, humour et trucs débiles. Et force est de constater que ça marche encore. De ce point de vue là c’est réussi.
Mais concernant le scénario, la déception commence à pointer le bout de son nez. Il y a, certes, certaines avancées comme la maladie de Baby Beel, qui se matérialise par des symptômes étonnants, mais qui surtout va mettre à mal la relation entre Oga et Baby Beel.
Ce retournement de situation est plutôt bien trouvé et permet de modifier un peu leur relation , tout en faisant évoluer Oga. Et ce d’autant plus que le début du quatrième opus nous propose un Baby Beel un peu différent, ce qui annoncait du lourd.
Mais le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. On sent que le scénario est laissé de coté, et il n’y a toujours pas de trame global qui se dessine. De plus, on commence à comprendre le schéma narratif, ce qui fait que le combat sont amenés souvent de la même façon, on sait que ça va partir en c****. Du coup, paradoxalement, on perd en originalité puisqu’on comprend la mécanique, même si le déroulement surprend toujours. Mais le schéma reste très (trop?) proche.
De plus dans ces deux volumes, j’ai ressenti des baisses de rythme, que je n’ai pas perçues auparavant.
J’ai donc un peu peur pour le futur. Malgré la puissance des personnages, l’humour toujours aussi présent, le coté décalé, loufoque toujours aussi succulent, j’ai peur que le manque d’une vraie trame scénaristique, pénalise Beelzebub. La redondance commence à se faire sentir, et la lassitude peut arriver.
Ce qui serait dommage, car tous les ingrédients sont là, pour une vraie bonne série, très agréable à lire. Il faut juste que le manga décolle avec une vraie histoire. Ici, je pensais qu’on allait avoir ça avec la maladie et la disparition de Baby Beel.
Graphiquement, le trait de Ryûhei Tamura va bien à ce type de récit. Il est assez simple tout en étant de qualité. Il sait bien magnifier les actes débiles des personnages, avec toutes les déformations du visages et du corps qui vont avec. Son découpage et sa mise en scène servent l’humour et l’ambiance.
Sans être génial, le graphisme remplit son objectif et reste dans la mouvance shônen.
Pour conclure, Beelzebub est un titre original, agréable à suivre du fait de personnages charismatiques et idiots, de son humour jouant sur les quiproquos et son action débridée. Pourtant, ce manga peut pâtir d’un manque de scénario et d’un fond plus consistant. Pour la suite, le mangaka doit impérativement proposer une vraie intrigue tout en conservant ses ingrédients qui font le succès de son titre. Sinon, il risque de susciter de la lassitude et faire trop de redondance.
J’ai donc pris beaucoup de plaisir à lire ces tomes, mais je me montre inquiet pour la suite. J’espère que Ryûhei Tamura redressera rapidement la barre.
Et vous qu’en avez-vous pensé ? Partagez-vous mes contraintes sur la suite ? Beelzebub peut-il se passer d’une intrigue t tout misant sur son humour et son ambiance ?
moi c est surtout pour le tome 4 que j ai senti une baisse de rythme avec surtout une abondance de combat que j ai trouve trop cour pour pouvoir vraiment être a fond dedans
@Gazetodesse : Baisse de rythme surtout au niveau d’une intrigue global. Dans le tome 4 c’était rythmé car pas mal de combat, mais manquant de fond. Mais c’est quand même fun