Batman : Sombre Reflet par Scott Snyder, Jock et Francesco Francavilla

Un très bon polar

Dans le but de préparer la transition entre les parutions de Panini Comics et l’arrivée en France de la Renaissance DC Comics, Urban Comics propose en 2 tomes le passage de Scott Snyder sur le titre Detective Comics, avant de découvrir son travail sur Batman, accompagné de Greg Capullo.
C’est Dick Grayson, premier Robin de Bruce Wayne, que l’on retrouve sous le masque de Batman, au travers de 4 intrigues plus ou moins liées, où le chevalier noir et le commissaire Gordon devront affronter chacun de vieux démons.

Ces 2 tomes de Batman : Sombre Reflet sont une bonne occasion de se faire un avis sur les scénarios de Scott Snyder, mais aussi sur le travail d’Urban Comics sur leur édition.

Les 2 volumes de cet arc sont disponibles depuis février et avril en librairie.

Résumé de l’intrigue

D’étranges événements commencent à se produire à Gotham.

D’abord, un jeune garçon s’en prend violement à un de ses camarades, se transformant ensuite en monstre pour leur arracher les membres. En creusant cette piste Batman parviendra à remonter jusqu’à un cercle très fermé de personnes riches, qui participent à des enchères dans le seul but d’acquérir d’anciennes armes ayant autrefois appartenus aux super-vilains.
Dans le lot, il est ainsi possible de retrouver des poisons utilisés par le Joker, tout comme l’arme ayant permis de tuer Jason Todd.

En parallèle de cette affaire, le commissaire Gordon va apprendre le retour en ville de son fils James.
De douloureux souvenirs remonteront ainsi à la surface, mais le fils du commissaire semble avoir changé. Malgré quelques doutes, celui-ci va vouloir croire à sa rédemption, tandis que Barbara restera campé sur ses positions : James Jr n’est pas digne de confiance.

Du Batman comme on l’aime

Le récit proposé dans cet arc de Batman : Sombre Reflet se situe suite au retour de Bruce Wayne et à l’annonce de Batman Inc.
Le monde est donc maintenant au courant que Bruce Wayne finance Batman et qu’ils seront maintenant plusieurs à véhiculer ses valeurs.

Et donc pendant que Bruce Wayne parcours le monde pour recruter des Batmen, Dick continu de porter le costume à Gotham City pour faire respecter l’ordre au côté du commissaire Gordon.

L’arc réalisé par Scott Snyder peut se diviser en 4 chapitres, dans lesquels ce sera tour à tour une intrigue principalement dédiée à Batman ou au commissaire. Ainsi, malgré un statut différent (l’un est policier, l’autre est justicier), ils ont chacun leurs lots de problèmes à régler.

La construction utilisée par le scénariste lui permet de réaliser des arcs courts, avec toutefois une intrigue de fond, se déroulant sur la totalité de son passage sur le titre. Cela permet ainsi de créer une cohérence entre ces histoires.
Le ciment de toutes ces histoires est James Jr, le fils du commissaire Gordon.

J’ai découvert ce personnage à travers ce récit, n’en ayant jamais entendu parler jusqu’à aujourd’hui.
Son histoire est particulièrement bien intégrée dans la continuité de Batman, laissant même envisager que l’état actuel de Barbara est dû à une idée de sa part, soufflée au Joker.

On le sait, Bruce et Dick ne représentent pas de la même façon Batman. Et alors que Bruce possède son némésis en la personne du Joker, il fallait en trouver un pour le Batman de Dick.
Ce récit va ainsi permettre de mettre en avant cet adversaire, complètement opposé à Dick Grayson.

Le très bon point de ce récit, c’est qu’il est très proche d’un polar réaliste. Pas de démons ou d’adversaires complètement farfelus : le récit pourrait presque se dérouler dans la continuité des récents films Batman.
Ainsi Dick prend des coups et souffre sous les assauts de ses adversaires, le rendant plus humain. Il n’est pas indestructible ou immortel, mais simplement humain, ce qui rend le personnage plus sympathique.

Différents personnages liés avec Batman sont présents dans le récit, comme Oracle ou Red Robin, sans pour autant crouler sous les personnages inutiles.
Par contre, c’est dommage de ne pas avoir fait interagir Dick avec Bruce, ou d’avoir fait intervenir Damian, actuellement Robin auprès de son père.

Graphiquement, j’ai vraiment adoré les épisodes dessinés par Jock. Son trait donne vraiment une atmosphère particulière au récit, qui correspond à merveille à l’univers de Batman. Certaines planches sont vraiment magnifiques, très sombres.
Par contre, j’ai beaucoup moins accroché aux traits de Francesco Francavilla, qui donnait une impression de pastel. Lors de la transition entre les 2 dessinateurs c’était vraiment très visible, mais étonnement je m’y suis fait très rapidement. Jock reste cependant la très bonne découverte de ce titre au dessin, que je ne connaissais pas du tout.

En ce qui concerne l’édition, elle est vraiment de qualité. Le format cartonné est agréable en main et les 2 volumes nous proposent des croquis de couvertures ainsi que des travaux sur certaines planches.
D’ailleurs, en début de tomes, une frise permet de positionner chronologiquement le récit dans la continuité de DC Comics et une page est consacrée à la présentation des personnages (où j’ai par exemple appris que Barbara n’est pas la fille mais la nièce du commissaire Gordon).

Le travail d’Urban Comics sur cet arc de Scott Snyder est donc parfait et m’a permis de découvrir ce scénariste que Panini n’aurait peut être pas publié.
J’attends maintenant de voir les titres liés à la Renaissance de DC Comics et plus particulièrement le titre Batman !

Batman : Sombre Reflet est donc une très bonne lecture sur le chevalier noir, qui pourrait presque se lire hors de la continuité (si ce n’est la présence de Dick sous le masque à la place de Bruce).
Que vous soyez un lecteur assidu de Batman ou que vous souhaitiez vous y intéresser, ce récit en 2 tomes est vraiment une très bonne lecture, proposant un scénario extrêmement bien ficelé ainsi qu’une atmosphère correspondant parfaitement à Batman.

Qu’avez-vous pensé de ce récit ? Est-ce votre première lecture Batman ou vous attendez les albums post Relaunch ?