Bakuman – tome 1 de Takeshi Obata et Tsugumi Ohba
Un manga sur le manga
Bakuman est peut-être la nouveauté manga de la rentrée 2010. Quand on voit qui est en charge de ce titre, on peut comprendre l’attente placée dans ce titre.
Les noms de Takeshi Obata et Tsugumi Ohba ne vous sont probablement pas inconnus.On les connait pour le très renommé Death Note. Revoir ce duo sur un manga a de quoi nous faire saliver.
En plus le sujet est quand même assez original, puisqu’il traite du parcours pour devenir mangaka. Mais se montre-t-il à la hauteur des attentes placées en lui?
Bakuman – tome 1est édité par Kana et est disponible à la vente depuis le 02 juillet 2010.
Résumé de Bakuman 1 chez Kana
Depuis qu’il est tout jeune, Moritaka Mashiro a toujours eu un don pour le dessin. Cet amour pour le dessin est en grande partie due à son oncle décédé. Ce dernier était un mangaka de seconde zone, mais qui travaillait beaucoup. Il a en a beaucoup appris à son neveu sur l’art du manga et du dessin.
Alors qu’il est en plein cours au collègue, au lieu de travailler, il dessine une camarade dont il est amoureux : Azuki. Mais au moment de rentrer chez lui, il se rend compte qu’il a oublié son cahier (où il y a le dessin d’Azuki) au collège.
Une fois sur place, il se rend compte qu’un autre élève a mis la main dessus : Akito Takagi, meilleur élève de sa classe. Ce dernier trouve les dessins de Mashiro magnifiques et lui propose de devenir mangaka avec lui. Mashiro s’occuperait de la partie graphique et Takagi des histoires.
Malgré ses bonnes notes, Takagi n’a qu’un rêve : percer dans le milieu du manga.
Mashiro refuse directement, mais Takagi ne se résout pas à laisser tomber.
Pour arriver à ses fins, Takagi va attirer Mashiro devant la maison d’Asuki et sonner à sa porte. Là, il annonce que lui et Mashiro vont devenir mangaka et vont tout faire pour y arriver. Avant cela il s’était renseigné et a appris qu’Azuki rêve de devenir une doubleuse.
Pris dans l’euphorie du moment, le jeune dessinateur fait une proposition à la jeune fille : si les deux réalisent leur rêve, ils se marieront. Chose qu’elle accepte
Voici une motivation supplémentaire pour devenir mangaka.
Nouveau titre promit à de belles ventes
Après le gros succès commercial de Death Note, la réunion, à nouveau, de Takeshi Obata et Tsugumi Ohba était attendue au tournant. Il est souvent difficile d’enchainer après un si gros carton.
D’autant plus quand les auteurs quittent l’univers de leur succès, en proposant non pas un trhiller fantastique mais un titre bien ancré dans la réalité.
En effet l’histoire est celle de deux collégiens qui souhaitent ardemment devenir mangaka. On va donc suivre leurs débuts et les différentes étapes qui vont les mener au Shônen Jump. Le tout est saupoudré d’une histoire d’amour, d’une amitié naissante et des codes shônen.
Et c’est peut-être le défaut principal de cette série. On ressent la volonté des mangakas de proposer un shônen en y intégrant des incontournables : histoire d’amour, rival, et power up. Néanmoins, il faut reconnaitre qu’il y a un travail des auteurs pour adapter ces codes à ce contexte réaliste et non basé sur des combats.
Mais ces rajouts ternissent un tableau qui aurait pu être presque parfait sans.
L’histoire d’amour avec Azuki, même si elle fournit une motivation à Mashiro est grossière et peu crédible. Ils ne se sont jamais parlés mais se promettent le mariage. Mouais! Je me serais bien passé de cette partie, qui donne lieu à des scènes marrantes, mais qui n’apporte, à mon humble avis, pas grand chose.
Dans le tome 2 (mais je reviendrais dessus plus en détail dans quelques jours), il y a aussi un rival très doué.
Comme dans tout bon shônen le héros a une sorte de guide, de coach. Là aussi. Il s’agit de l’oncle de Mashiro qui était aussi un mangaka. En le côtoyant quand il était plus jeune et en pouvant profiter de son atelier, il va apprendre beaucoup de choses sur l’univers du manga et de l’édition.
Mise à part ces points qui m’ont un peu gêné, parce que je pense que le titre n’a pas besoin de ça pour trouver son public, le reste c’est du très très bon.
Personnellement, j’ai adoré cette plongée dans le monde du manga très détaillée, réaliste et qui évidemment sent le vécu. On pourrait presque se demander si ce n’est pas autobiographique.
Très rapidement on plonge dans ce monde avec beaucoup de détails et d’explications. On suit ainsi le process créatif d’une part (avec les fameux nemus) puis le process pour être publié. Les clins d’œil au monde du manga sont nombreux avec bien sûr le Shônen Jump mais aussi d’autres titres cités (Dragon Ball, Death Note…)
Au-delà de l’aspect créatif, il y a aussi une description du statut du mangaka avec ceux qui rencontrent le succès et ceux qui travaillent dur pour sortir une histoire. Par la biais de l’oncle, les mangakas ont probablement voulu prévenir leurs lecteurs qu’être mangaka c’est dur, c’est du travail.
Le manga aborde aussi le système de publication dans les magazines type Shônen Jump.
C’est réellement passionnant de voir dans un manga, l’envers du décor et la partie création. Il y a quand même des aspects assez pointus et techniques, mais tout est expliqué clairement. C’est fluide. Même le choix de la plume adaptée à tel type de dessin n’aura plus de secret pour vous.
J’ai trouvé cela très instructif, bien mis en scène et le tout bien intégré à un univers classique de collégien japonais. Les personnages sont attachants, avec leur doutes, leurs espoirs, leurs préoccupations d’adolescent et leur volonté de percer dans le métier. Très rapidement, le lecteur en vient à les soutenir et donc à s’attacher à eux.
Les auteurs, discrètement, égratignent un peu la société japonaise avec leur système scolaire où il y a une forte pression et où le jeune éprouve des difficultés à tracer sa voie.
La lecture est un vraie plaisir. La narration est fluide, elle explique bien les différentes étapes de créations et les différents points techniques. Très vite, le lecteur est happé dans ce monde que forcément on aime. Le sujet n’était pas facile, et pourtant le pari est réussi. On ne s’ennuie pas, et c’est même passionnant.
Bakuman est divertissant, bien construit, documenté mais aussi instructif.
Bakuman est assurément bien un titre d’Obata et Ohba. On retrouve bien la densité de texte d’Ohba, avec un vrai travail sur les dialogues toujours aussi pertinents. Le trait d’Obata est toujours aussi reconnaissable.
L’édition est de qualité. J’ai particulièrement aimé les pages de conclusion de chapitres représentant les némus des mangakas d’un page, avec en conclusion la page finie. Ça permet de mieux voir le travail préparatoire et ça correspond parfaitement au thème.
Graphiquement, on peut reprocher le charadesign d’Azuki et Mashiro un peu basique, le reste est excellent. J’aime beaucoup le dessin d’Obata. Ses traits sont fins et précis, les décors soignés, les personnages expressifs, et il y a toujours un soin particulier sur le cadrage et la mise en page. C’est toujours un plaisir de feuilleter du Obata.
Pour conclure, avant même sa sortie française, Bakuman était présenté comme un succès en devenir. Je comprend mieux pourquoi et je vais même dans ce sens. Bakuman est un titre bourré de qualité, prometteur mais qui, en même temps, répond aux attentes placées dans les auteurs.
Même si certains éléments typiques du shônen me paraissent superflus, le reste du manga est un régal aussi bien visuellement qu’au niveau du scénario. Suivre ces deux apprentis mangaka est un bonheur. L’intérêt est double. Le lecteur prend plaisir à suivre ses deux jeunes hommes attachants et charismatiques se battre pour s’améliorer et atteindre leur objectif. Le second « effet Kisscool », c’est de voir un peu comment on fait un mangaka et comment faire pour être publié. Voir l’envers du décor pour le manga est enrichissant. Que du bonheur!
Ce sujet a été peu exploité jusqu’à maintenant, mais il est pourtant maitrisé. Vivement la suite!
Bakuman est l’un des mangas de cette fin d’année. A découvrir.
Et vous qu’en avez-vous pensé? Est-ce un des mangas de l’année?
Bakuman est un très bon titre.
Ce n’est pas le même style que leur précédente oeuvre (Death Note), mais je pense qu’elle rencontrera tout de même un bon succès.
Pour le moment nous apprenons pas mal de chose sur le fonctionnement éditorial du manga au Japon, et j’espère qu’au fil des tomes cette connaissance restera. Ce serait dommage que le titre s’essouffle sur la longueur.
En tout cas, pour les personnes qui souhaitent découvrir le fonctionnement de l’édition des mangas au Japon, jetez vous sur ce titre. C’est une bonne façon de découvrir ce monde, tout en lisant un bon manga 😀
J’ai adoré ce tome (et le suivant, le 3 est dans ma pal).
Pour moi c’est un manga génial, malgré comme tu le dis, le coté assez classique des personnages.On est loin d’un Sai ou d’un Raito… Voir les dessous du manga, c’est aussi un truc que j’ai adoré.
J’en avais parlé la : http://ifisdead.net/livres/bakuman-tome-1-de-tsugumi-ohba-et-takeshi-obata/
Un manga passionnant ! Très intéressant et instructif. On voit vraiment que c’est dur de percer dans le monde du mangas.
Sinon les dessins d’Obata sont toujours sublimes 🙂 Quoique des dessins à la « Death Note » aurait été pas mal non plus 😉
Je trouve que la relation de Mashiro et Aziki ralentit quand même le manga. C’est pas réaliste du tout leur promesse xD
L’idée d’un manga sur les coulisses des mangas me plaisait avant même de savoir que c’était les auteurs de Death Note qui l’avaient fait.
Les dessins sont impeccable , l’histoire est bien rythmé pour une histoire qui se veut réaliste. Les personnages ont des réussites et des déceptions, je n’ai pas grand chose à redire.
Moi aussi l’histoire d’amour du début m’a paru arrivé comme un cheveu sur la soupe mais dans le Tome 3 cela permet d’avoir le point de vue de la doubleuse qui se rajoute en trame secondaire.
Une bonne réussite ce manga !!