Amnesia tomes 1 à 3 par Ono Yoichiro

Shonen ou Seinen ?

Lors de la présentation de ce titre par Glénat, il avait été annoncé comme étant un seinen. Or le titre a été publié dans la collection shonen de l’éditeur.
Au final la publication choisie est plus proche de la dénomination de l’oeuvre, mais j’attendais avec impatience un nouveau seinen de chez Glénat Manga (surtout après A Lollypop or a Bullet).

Quoi qu’il en soit, la série ne compte que 3 tomes, donc j’ai tenté l’aventure avec un récit qui semble privilégier la science fiction, avec un soupçon d’action.

La série a été complètement publiée par Glénat de septembre à octobre 2012.

Résumé de la série

En 2038, à la suite d’un gigantesque éclair, plus d’un million de tokyoïtes sont frappés d’une amnésie due, selon les avis, à une maladie ou à un acte terroriste. Les victimes, dénommées KID’z, sont cantonnées à Geofront, une cité souterraine où ils vivent en butte aux discriminations et au mépris. Parmi eux, Noa Ikurumi, jeune homme à l’intelligence hors du commun, se cherche un avenir à défaut d’un passé…

Résumé de l’éditeur

Un résultat en demi-teinte

Comme annoncé en introduction, suite à la présentation de Glénat Manga de ce titre en tant que seinen, j’ai été surpris de découvrir que la série avait été publié dans la collection shonen.
Mais du coup, je me suis dit que si le titre avait été annoncé en tant que seinen, malgré une parution différente, peut être que l’histoire pouvait être un peu plus adulte.

Alors certes il ne s’agit pas d’un shonen classique, mais je n’ai pas non plus trouvé qu’il s’agissait d’un bon seinen… Tout au plus, ce n’est qu’un shonen futuriste, basé sur une intrigue intéressante, qui aurait pu être mieux exploitée.
Bref, malgré de bonnes idées, Amnesia a été une nouvelle déception pour ma part (en ce moment j’enchaîne…).

L’idée de départ, rendre amnésique un très grand nombre d’habitants de Tokyo était une bonne idée. Par contre, dès les premières pages j’ai été déçu de voir que tous les amnésiques avaient été parqués dans une ville souterraine : Tokyo Geofront.
Du coup, plutôt que de suivre leur reconstruction parmi les Valides (ceux n’ayant pas perdus la mémoire) en extérieur, ils vivent en sous-sols où ils doivent tout réapprendre. Bien entendu des Valides sont avec eux, mais ils ne sont plus considérés comme des adultes, mais des enfants avec une force d’adulte. D’ailleurs, ils ont été nommé les Kid’z et disposent tous d’un tatouage sur la main pour les identifier.

En limitant le champ d’action, l’impact d’un tel évènement est du coup ramené aux seuls Kid’z, sans pour autant avoir l’avis général des Valides.
Car afin de mettre en avant le racisme des Valides envers les Kid’z, la grande majorité de ceux présents dans Geofront considèrent les Kid’z comme des déchets de la société.

Outre cet aspect un peu trop poussé chez les Valides, c’est également le héros et le fonctionnement de la ville qui sont assez mal réalisés.

Là où une grande majorité des Kid’z sont présentés comme des gamins, peu intelligents, notre héros Noa est un véritable génie, capable de créer des robots ou des faire des calculs mentaux extrêmement complexes.
Bon cela peut arriver à tout le monde, surtout dans les fictions, mais alors qu’il se retrouve suspecté de connaître la responsable d’un attentat, il va s’enfuir du bâtiment de la police, après s’être mis tout le monde à dos ! Et cela ne l’empêchera pas de se balader comme si de rien n’était ensuite.

Par la suite, il y a à peu près le même genre de scène avec son intrusion à la grande conférence, où le policier le laisse même s’enfuir après l’avoir arrêté. Je peux comprendre que certaines ficelles soient faciles, mais là ce n’est même plus une ficelle, c’est carrément n’importe quoi… Je veux bien que les personnages aient une fierté ou autre, mais ce n’est pas réaliste pour un sou.

C’est bête parce que c’est ce genre de détail qui décrédibilise une oeuvre et qui rend une idée à première vue intéressante complètement téléphonée. Le pitch de départ donnait pourtant bien envie, mais le résultat n’est pas à la hauteur de mes attentes.

D’ailleurs la bonne idée de la série est de qualifier le flash ayant fait perdre la mémoire à des milliers de personnes de bombe propre. Car cette arme permet de détruire la mémoire des gens, sans aucun dégât matériel. Je trouve que c’était une bonne idée, mais cela n’a pas été assez développé.
La conclusion revient un petit peu sur cette arme, mais c’est tout simplement pour conclure une intrigue après avoir enchaîné les retournements de situation improbable et trop calculée…

Du côté des dessins, il n’y a pas grand-chose à dire non plus. Le trait est maîtrisé et les planches sont propres, mais le style n’est pas des plus original.
Il remplit tout de même son boulot avec des personnages bien identifiables et des scènes faciles à comprendre. Le lecteur ne se perd donc pas dans les planches, malgré dans le dernier tome de nombreuses scènes d’action.

Globalement, je suis donc plutôt déçu par cette série, alors que lors de son annonce j’étais plein d’espoir.
Un titre court, avec une intrigue qui semblait intéressante, cela pouvait être une bonne petite lecture. Mais malheureusement c’est devenu un titre moyen. Heureusement qu’il n’y avait que 3 tomes car cela permet de limiter les dégâts, mais c’est dommage pour Amnesia qui aurait pu proposer quelque chose de bon au vu du pitch de départ.

Avez-vous lu cette série ? Qu’en avez-vous pensé ?