. Altaïr – tome 1 de Kotono Kâto | Fant'asie
Kameyoko 10/11/2014 1
Altaïr – tome 1 de Kotono Kâto
  • Scénario
  • Graphisme

Altair - tome 1

Altaïr – tome 1 de Kotono Kâto

Mahmud, le général fauconnier

Altaïr (Shoukoku no Altair en VO) est un des derniers shônen sortis par Glénat Manga. Mais ce dernier pourrait attirer notre attention du fait de son univers intriguant,très proche de la Turquie d’antan.
Malgré une couverture qui ne fait pas forcément très shônen, ce manga est à découvrir et pourrait bien être une bonne surprise.
Voyons voir en quoi.

Altaïr – tome 1 de Kotono Kâto est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 17 septembre.

Résumé d’Altaïr 1 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Dans un univers fantastique très fortement inspiré du bassin méditerranéen à l’époque où les empires rivalisaient de puissance…
Mahmut est le plus jeune homme à accéder au rang de pacha, général de haut rang dans la stratocratie de Türkiye. Accompagné d’Iskandar, son fidèle aigle royal, ce pacifiste sillonne le pays pour déjouer les conflits. Malheureusement, tous ses compatriotes ne partagent pas ses convictions et l’empire Balt-Rhain guette la moindre occasion pour étendre son territoire… Notre héros arrivera-t-il à conserver son intégrité au milieu de ces jeux de pouvoir où complots et trahisons sont monnaie courante ?

 

Türkiye et géopolitique

L’histoire d’Altaïr se passe dans un monde imaginaire, et plus précisément dans le pays de Türkiye, très inspiré par la Turquie. Ce pays est en froid avec son voisin Balthrain. Une guerre entre les nations a profondémment marqué le pays, et tous craignent que le spectre d’un conflit ressurgisse surtout avec les velléités de certaines personnes à Balthrain.

Ce Altaïr joue beaucoup la carte de la géopolitique avec ses enjeux, ses manigances…
Kotono Kâto plante rapidement le décor et le contexte pour le développer petit à petit. Pour cela, elle s’appuie sur le personnage de Tugrul Mahmud, général fauconnier et pacha le plus jeune du pays. Les pachas étant les plus hauts représentant de la Türkiye. Notre héros a pour but d’éviter à tout prix qu’une guerre éclate entre son pays et celui de Balthrain. Il va se retrouver mêler à des évènements qui pourraient précipiter le conflit, mais en refusant ardemment que cela ne se produise.

La mangaka va introduire son personnage principal, même si pour le moment il manque encore de profondeur. Il n’en demeure pas moins intéressant et attachant, même si personnellement, je le trouve un peu trop idéaliste et innocent, ce qui dénote avec l’aspect un peu réaliste du titre. De plus, pour le moment, il est encore difficile de voir en quoi il justifie son statut de plus jeune pacha. Quels sont ses compétences qui feront de lui le héros de l’histoire ?

L’auteur s’appuie sur ce personnage pour nous présenter le contexte politique des deux pays. L’aspect stratégique, avec toutes les manigances que cela engendre est central dans le récit. Même si nous en sommes qu’au début d’un probable conflit, Katono Kâto présente bien les raisons du conflit, les enjeux, les partis pris de chacun et commence donc à dessiner les contours des alliés et ennemis pour Mahmud. On voit bien qu’elle a pris soin de ne pas trop tomber dans le manichéen (hormis le héros). Il n’y a pas un camp de gentils et un de méchants. C’est plus trouble que ça, même si on voit déjà bien le dessein de certains.

En ce qui concerne l’histoire, la mangaka a choisi d’opter pour la voie « humaine ». Je veux dire par là que tous les événements importants sont toujours vu sous le prisme d’hommes influençant le cours de l’histoire. Cela humanise la grande Histoire et donne une certaine densité aux différents rebondissements.

Surtout que l’histoire est étoffée par une grande richesse de l’univers. Comme vu précédemment, la situation géopolitique est bien décrite, mais il y a également tout un travail sur la structure sociale de cette région et une volonté d’enrichir le background. Pour cela, l’auteur utilise de nombreux termes d’origine turcs et de nombreux éléments culturels orientaux afin de favoriser l’immersion. Ce mélange entre un monde dépeint proche de ce que pourrait être la Turquie a une certaine époque, avec des éléments complètement inventés donne un ton intéressant. Ainsi, le lecteur n’est jamais dans un récit hyper réaliste, documenté, pouvant donc laisser la part belle à des moments plus shônen, mais tout en permettant de rapidement se plonger dans l’histoire.

L’aspect shônen se verra encore plus avec la fin du volume et quelques affrontements légers mais qui font apparaître des factions d’ennemis, avec des capacités qui lorgnent vers ce genre de manga. A voir comment cela sera utilisé par la suite.

 

Graphiquement, la thématique autour de la Turquie et de l’Orient laissait espérer voir de superbes décors, des palais somptueux, des costumes magnifiques… Mais ce n’est pas forcément le cas.  Le dessin est soigné et agréable à l’oeil. C’est fluide, avec un découpage correct. Mais le tout manque cruellement de détails. Non pas que ce soit vide, mais pour une récit de ce genre, on s’attend à un trait très détaillé, regorgeant de décors et arrières-plans fournis. Ce qui déçoit et surtout n’aide pas à donner de la personnalité à son trait finalement assez sage.

 

Pour conclure, ce Altaïr – tome 1 de Kotono Kâto est une introduction efficace au monde d’Altaïr, qu’on sent plein de potentiel. Même si son personnage principal est un peu fade et a du mal à attirer l’empathie, le monde mis en place par la mangaka est prometteur. Ce monde imaginaire, basé très fortement sur la Turquie, a du charme. Et les intrigues géopolitiques autour sont encourageantes pour la suite, tout en annonçant de belles stratégies, coups fourrés et autres manipulations. Au-delà de ça le titre garde un aspect shônen assez basique, mais qui pourrait prendre de l’ampleur ensuite.

Altaïr hésite continuellement entre une volonté d’être réaliste et détaillé dans son univers avec quelque chose de plus léger et « facile » avec un aspect shônen, géré un peu maladroitement. Mais ce « positionnement » peut s’avérer vite casse-gueule ou au contraire emballant. Reste à voir comment Kotono Kâto va gérer la suite de son récit. En tout cas, on sent le potentiel, le titre se lit bien, mais il y a quelques facilités et maladresses qui devront être corrigées par la suite.

A voir donc avec le tome 2 ! Et vous qu’en avez-vous pensé ?

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