. Ad Astra – tome 1 de Mihachi Kagano | Fant'asie
Kameyoko 27/05/2014 0
Ad Astra – tome 1 de Mihachi Kagano
  • Scénario
  • Graphisme

Ad Astra - tome 1

Ad Astra, Scipion l’africain et Hannibal Barca – tome 1 de Mihachi Kagano

Carthage vs Rome/ Scipion vs Hannibal

Ad Astra est le nouveau seinen historique des éditions Ki-oon. Ce manga (Ad Astra – Scipio to Hannibal en VO) nous propose de suivre l’opposition entre deux des plus grands stratèges de l’antiquité : Hannibal et Scipion l’Africain. L’occasion pour le lecteur de se plonger dans cette époque passionnante.

Ad Astra, Scipion l’africain et Hannibal Barca – tome 1 de Mihachi Kagano est édité par Ki-oon est est disponible à la vente depuis le 20 mars 2014.

Résumé de Ad Astra chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

Sicile, 241 avant J.-C. Après deux décennies de conflit avec Rome, l’armée carthaginoise menée par Hamilcar Barca doit déposer les armes. Son fils, Hannibal, a six ans quand il assiste à cette bataille. Mise en déroute, Carthage doit un tribut astronomique au vainqueur, et l’enfant est témoin, impuissant, de l’humiliation des siens. Mais le jeune Hannibal refuse l’échec : élevé dans la haine de Rome, il va vouer son existence entière à la destruction de l’ennemi. Commence alors l’affrontement exceptionnel d’un des plus grands tacticiens de tous les temps et de son alter ego romain, le génie militaire Scipion l’Africain. Traversée des Alpes à dos d’éléphant, pillages impitoyables et combats parmi les plus sanglants de mémoire d’homme : un duel à mort qui a marqué l’Histoire…

 

Un manga historique ?

Après le succès, au moins critique car je ne sais pas pour le commercial, de Cesare, l’éditeur Ki-oon se lance dans un nouveau seinen autour de personnages historiques majeurs. Avec ce Ad Astra, nous allons pouvoir nous intéresser à Hannibal et Scipion, deux stratèges de génie, durant la Rome Antique, plus de deux siècles avant Jésus Christ.

L’histoire commence par un épisode de la vie d’Hannibal où il voit Carthage obligée d’accepter les conditions de rédition énormes imposées par Rome, bafouant ainsi les siens. Mais du haut de ces 6 ans, le garçon va tenir tête au consul, et souffler un vent de révolte. Vent de révolte qui se matérialisera quelques années plus tard par un Hannibal chevauchant à le tête d’une armée, en direction de Rome. Pour s’opposer à sa marche, il va être confronté à Scipion, lui aussi fin tacticien, et seul romain qui semble capable de freiner son avancée. Un combat en génie militaire va avoir lieu entre les deux hommes.

Ad Astra a une portée historique indéniable. Ce seinen s’inspire de la vie de ses deux personnages et de faits réels. On retrouve quelques faits connus dans ce manga, comme la traversée des Alpes à dos d’éléphants. On sent que Mihachi Kagano s’est investi et a fait de nombreuses recherches. Mais si on compare cette oeuvre avec Cesare, on a l’impression que la véracité des faits est moins poussée, que c’est plus romancé. Du moins, c’est l’impression que j’ai eu, et qui est plus ou moins confirmé par l’auteur en postface.
En fait, ce qui me fait dire ça, c’est la caractéristation d’Hannibal, notamment lorsqu’il est jeune. Ainsi l’auteur met beaucoup l’accent sur la dimension quasiment divine de cet homme. Je veux bien croire qu’à l’époque les gens étaient très superstitieux, très enclins à croire aux dires des Oracles, être sensibles aux prophéties… Mais là, le mangaka abonde en ce sens et dote le personnage de réactions presque non-humaines. Il suffit de voir son comportement à l’âge de 6 ans qui ne correspond pas du tout aux agissements d’un enfant de cet âge là. Or cet aspect m’a un peu dérangé car on perd un peu en crédibilité historique.
Ce qui est dommage car la suite respire plus l’authenticité. Le lecteur est plongé dans ce récit d’époque, où l’aspect stratégique et militaire commence à être bien mis en place, surtout dans la deuxième partie du manga. Les rebondissements sont de mises et l’on voit bien les prémices des raisons pour lesquelles ces deux noms ont marqué l’histoire. Je m’interroge juste sur la véracité des faits, mais on sent quand même le travail de recherche derrière. Mihachi Kagano arrive assez bien à nous plonger dans cette époque, ses enjeux, les forces en présence… sans pour autant tomber dans l’excès et le sentiment d’assister à un cours magistral. Non l’aspect divertissement, culturel certes, est bien présent.

Je trouve simplement qu’il pêche dans la caractérisation de ses personnages. L’opposition est bien marquée entre les deux personnages qui se posent en véritable antagonistes, aussi bien sur le caractère que l’idéologie. Leur potentiel de chef de guerre ressort bien, surtout pour Hannibal, alors que Scipion le devient sur le tard. Pourtant, le mangaka ne parvient pas encore à les rendre attachant. Je n’ai pas réussi à m’intéresser à eux, en tant que personnage; leurs prouesses m’intéressant plus. Je les trouve un peu fades et j’ai énormément de mal avec le statut presque divin d’Hannibal.
En ce qui concerne les personnages secondaires, eux aussi ne sont pas trop à la fête. Ils sont assez peu nombreux et ne présentent, pour le moment, que peu d’intérêt.

Pour le reste, ce voyage dans l’Histoire, avec cette période, pas si exploitée que ça, est finalement passionnante, avec un rythme et une narration qui valent le détour. J’aurais juste aimé que l’auteur use moins d’ellipses sur des passages attendus (comme la traversée des Alpes à dos d’éléphant).
Le ton du manga parait un peu moins « historique » que Cesare et donc un peu plus accessible, mais ça reste un bon moyen d’apprendre en se divertissant. Comme c’est probablement le but de ce titre, on peut dire que c’est une réussite.

Graphiquement, le trait de Mihachi Kagano est assez fin et précis. Il joue la carte du réalisme, avec pas mal de détails pour renforcer l’immersion. Les personnages sont assez expressifs, notamment Hannibal et son côté froid, calculateur et stratège. Le charadesign aussi est sympathique, avec des personnages qui dégagent une certaine aura, en étant un peu stylisé, mais en même temps pas trop pour pas faire tâche avec la volonté de crédibilité. Mon seul petit reproche serait dans un découpage parfois un peu académique. Mais cela s’avère peu gênant vu le contexte.

Pour conclure, Ad Astra – tome 1 de Mihachi Kagano est un héritier digne d’intérêt de Cesare. L’aspect historique est moins poussé, avec moins ce soucis de réalisme exarcerbé, mais ça reste un très bon seinen historique. Le lecteur s’intéresse aux exploits des deux hommes, à défaut de s’intéresser à eux en tant qu’homme. Le rythme et la narration nou plongent facilment dans cet univers et permettent au plus grand nombre de pouvoir lire ce manga.
J’attends de lire la suite voir comment ces deux stratèges vont se combattre, quelles seront leur tactique…

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Cela vous donne-t-il envie d’en apprendre plus sur cette période de l’Histoire ?

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